PARIS : L’aérien français, secteur crucial frappé par les…
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PARIS : L’aérien français, secteur crucial frappé par les taxes
Une nouvelle étude diligentée par la FNAM montre l’importance du secteur aérien pour l’ensemble de l’économie et son incompréhension par les politiques qui harcèlent le secteur de taxes…
Nous avons publié il y a quelques semaines un article montrant l’importance du secteur aérien au Royaume Uni pour la croissance future.
Les aéroports sont les ports du XXIème siècle et la connectivité aérienne est un facteur fondamental de développement économique. Par exemple récemment Ryanair a quitté l’aéroport de Bordeaux du fait de taxes trop élevées, ses avions seront déménagés dans d’autres villes qui profiteront alors de la croissance du trafic.
Pour les PME exportatrices, s’implanter près d’une ville avec un aéroport bien desservi devient primordial.
La FNAM vient de présenter les résultats d’une étude réalisée par le cabinet de conseil Deloitte. L’étude s’est penchée sur les impacts directs et indirects du secteur qui sont prépondérants dans l’économe française et pour l’Etat.
« Le secteur est compté dans les recettes de l’état, il ne coûte rien » note Pascal de Izaguirre, Président de la FNAM. De là à le voir comme une vache à lait il n’y à qu’un pas comme nous allons le voir.
Tout d’abord, les chiffres directs du secteur sont impressionnants.
111 milliards de revenus directs et indirects pour le transport aérien!
Les 172 aéroports génèrent des revenus de 4,4 milliards contre 17 milliards de revenus pour les commerces d’aéroport et 18 milliards pour les compagnies aériennes soit 39,4 milliards d’euros. A cela s’ajoutent les effets directs et indirects induits par la consommation des salariés et sous-traitants pour les sous-traitants et les effets induits.
On arrive ainsi à un total de 111 milliards de revenus, 52 milliards de valeur ajoutée et 174831 Emplois équivalent temps plein soit peu ou prou 1,8% du PIB français.
Ces 52 milliards de valeur ajoutée correspondent peu ou prou à la filière denrées alimentaires et boissons (49,8 milliards de aVA) à l’hébergement ou à la restauration (47,7) ou à la production de gaz et d’électricité. Un secteur stratégique sans compter l’impact du secteur sur le tourisme, l’aviation affaires ou les entreprises exportatrices. L’avion représente 35% des exportations extra-européennes avec une prépondérance dans les articles de cuir, le nucléaire, la pharmacie, les machines-outils, les vêtements, chaussures…Sur les 63 milliard de dépenses effectuées par les touristes en 2023 on estime que 37% soit 23 milliards proviennent de l’avion avec environ 9,7 milliards via l’Europe, 4,352 via les USA, 3,259 via l’Amérique hors USA. On ne parle pas non plus de sa prépondérance dans la balance commerciale avec les exportations d’Airbus et de ses fournisseurs.
Or le gouvernement nous l’impulsion de députés LFI et de gauche veut taxer beaucoup plus un secteur déjà surtaxé avec la hausse prévue de la taxe de solidarité. Par exemple sur un vol Paris-New York cette taxe va augmenter de 433% ce qui aura un impact sur les voyageurs qui voleront moins vers Paris et sur les compagnies aériennes qui baseront leurs avions ou ouvriront des lignes dans d’autres pays.
La France est aujourd’hui le seul pays en Europe où les taxes sont majoritaires sur le prix de touchée, ce que paient les compagnies pour voler en France. Une situation ubuesque qui démontre la gravité de la situation alors que le gouvernement veut augmenter encore plus les taxes. Pour les aéroports de moins d’un million de passagers les France pays touristique est désormais plus chère que l’Espagne, l’Italie ou la Grèce. Pas étonnant que des compagnies privilégient l’ouverture de liaisons dans ces pays.
Trop d’impôt tue l’impôt
Cette passion français pour le socialisme a conduit à des populismes que l’on paie aujourd’hui comme la retraite à 60 ans pour la génération la plus nombreuses des baby boomers qui a fait exploser la dette ou les 35H. Mais surtout ces dépenses ont creusé sans cesse les déficits avec pour corolaire une imposition qui devient improductive.
Plus l’imposition devient coercitive moins elle a de rendement selon Laffer c’est ce que démontre l’étude de la FNAM. Avec les 850 millions de hausse de la taxe sur la solidarité le secteur va perdre en attractivité, en compétitivité mais aussi en terme de trafic. « L’Allemagne est l’exemple même de ce qu’un politique de taxation excessive produit soit une baisse du trafic. Il est étonnant qu’aucune étude d’impact n’ait été réalisée » note un intervenant de la FNAM.
Le trafic ci-dessus montre le poids démesuré des taxes dans le prix des billets en France par rapport à presque tous les pays d’Europe.
Dans les projections conservatrices la FNAM estime à 2% la baisse de trafic liée à la hausse de la taxe de solidarité soit une perte de 510 millions de revenus par l’Etat.
En effet pour chaque baisse de trafic de 1% l’Etat perd 148 millions d’impôts, 27 millions de TVA et 5750 emplois soit 80 millions). Ainsi le gain réel n’est plus que de 340 millions sans compter les effets indirects qui seront innombrables: moins de connectivité pour les entreprises et les français, moins de dessertes de compagnies aériennes étrangères, moins de rentabilité pour les entreprises françaises qui sont déjà comme Air France sous capitalisées par rapport à leurs concurrentes américaines…
On voudrait tuer le secteur que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
L’aérien est emblématique d’un problème plus global : l’Etat français est allé au bout de la taxation possible. La Suède avait fait le même constat et réformé avec succès son économie dans les années 90. La France en refusant de réduire ses dépenses comme en Suède court à la catastrophe économique qui aura surement lieu si rien n’est fait en 2025.
Le déluge de taxe annoncé dernièrement dans tous les domaines risque de tuer le peu de croissance qui nous restait…
SOURCE : redac@businesstravel.fr.