PARIS : Défendre l’autonomie du savoir
La science ne peut se développer sans respect de son autonomie, c’est-à-dire sans indépendance par rapport à des pouvoirs extérieurs et sans conscience de la spécificité de ses enjeux et de son fonctionnement.
Or cette autonomie tend à être de plus en plus menacée, non seulement par des pressions provenant du monde social (notamment économique) mais aussi, de l’intérieur, par la pénétration d’idéologies cultivant la porosité des frontières entre le savoir et l’opinion, entre la vérité scientifique et la croyance, ainsi qu’entre la conviction politique et la mission de production et de transmission des connaissances.
La présente note propose un rappel des principes et des garanties qui fondent l’autonomie de la science, un état des lieux du mouvement régressif qui l’affecte et, pour finir, quelques propositions pour y remédier, de façon à préserver ce bien commun qu’est le savoir.
Nathalie Heinich,
Directeur de recherche en sociologie (classe exceptionnelle) au CNRS, membre du Centre de recherches sur les arts et le langage (Cral) de l’École des hautes études en sciences sociales.
SOURCE : Fondation pour l’innovation politique – La Newsletter du 18 décembre 2024.