LA GARDE FREINET : Maxime CODOU rend hommage à Saint-Trop…
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LA GARDE FREINET : Maxime CODOU rend hommage à Saint-Tropez avec sa crèche
Sylvie Bourgeois Harel aime Noël, elle aime les crèches de Noël, enfant, elle en faisait toujours avec les santons provençaux qu’elle collectionnait et que sa maman lui achetait sur le rocher de Monaco et à Saint-Rémy-de-Provence.
« J’aime cette fête qui clôture l’année dans la communion et l’amour. J’aime me souvenir des Noëls que ma mère préparait. Mes parents invitaient toujours à réveillonner avec nous leurs amis sans famille, Roland, le poète homosexuel, monsieur Volkoff, le Russe qui dirigeait la Slava, l’usine de montres que mon père architecte avait dessinée, la princesse cambodgienne qui avait fui son pays à l’arrivée de Pol Pot. Le lendemain, après le déjeuner, ma mère me demandait de préparer un sacs de jouets que nous apportions dans l’après-midi aux Founottes, le quartier des gens pauvres et défavorisés de Besançon, que j’ai vu être construit sur le bidonville où ils avaient habité pendant des années dans des roulottes sans eau, ni électricité. C’est aux Founottes, en voyant le sourire d’une petite fille à qui j’avais offert une poupée que j’ai compris que savoir donner était le plus beau des cadeaux, je m’étais sentie grande, importante, différente, aimée.
Alors, lorsque je pénètre en décembre dans la chapelle Saint-Jean de La Garde-Freinet, je suis à chaque fois émue et bouleversée de découvrir la nouvelle crèche que, chaque année, depuis dix ans, Maxime Codou crée, assisté de Benjamin Rosell et d’une équipe de 40 bénévoles qui travaillent pendant douze mois pour accomplir cette merveille. C’est bien simple, je l’appelle toujours La plus belle crèche du monde.
Tandis qu’au premier étage, plus de 5000 santons représentent dans un décor fait uniquement à base de matières naturelles endémiques au Massif des Maures, liège, mousse, coton, fil, pierres, cailloux, différents tableaux de la vie agricole provençale aux siècles passés, sans oublier les animaux, moutons qui grimpent les collines, chats sur les toits, tortues qui se cachent, renards qui s’amusent, ânes qui aident aux champs, biquettes qui escaladent les rochers, on se régale à découvrir chaque détail, Maxime a désiré cette année rendre hommage à Saint-Tropez en recréant au rez-de-chaussée le quartier de la Ponche en 1880.
Et là, on assiste à une véritable prouesse. 1000 litres d’eau, actionnée par une machine à vagues, reconstituent la mer. Afin de reproduire au plus près ce quartier de pêcheurs, Maxime, féru et passionné d’histoire, de traditions et du respect du patrimoine, après avoir étudié les différents cadastres anciens et actuels, afin d’être le plus fidèle possible dans les proportions des maisons, sachant que ses santons mesurent 7 centimètres et qu’il a travaillé avec une échelle au 1,24ème, qui est la proportion, taille humaine et taille des maisons, la plus fidèle et la plus proche de la réalité, s’est inspiré d’un tableau de Ferdinand-Louis Jourdan, afin de retrouver les couleurs exactes, les structures, les murs, les cheminées, les volets, les tuiles (il y en a des milliers) des habitations d’antan. C’est magique !
Pour moi qui suis amoureuse de Saint-Tropez et de La Ponche que je vais voir chaque jour, c’est ma drogue, je ne peux pas me passer de l’énergie qui se dégage de ce vieux quartier resté authentique, et où je me baigne régulièrement, j’ai été charmée, éblouie, par cette réalisation féérique. Tout y est. Une tartane, ancien bateau à un mat, typiquement méditerranéen, aujourd’hui disparue, est sur le bord. Des pêcheurs s’affairent autour. Les voiles sont hissées pour les faire sécher. Un peu plus loin, des baigneurs jouent dans l’eau, des femmes avec leurs habits provençaux discutent, certains de ces santons féminins d’ailleurs sont des pièces de musée et coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros, un peintre peint, des joueurs jouent aux cartes, tandis que d’autres se prélassent au soleil. C’est tout simplement fabuleux et terriblement émouvant !
Et comme Maxime est un être attentionné, il a fabriqué un santon à l’effigie de Jérémy, un jeune employé municipal décédé il y a peu, un émouvant message pour sa famille et ses amis que le maire Thomas Dombry a tenu à souligner lors de son discours d’inauguration.
La plus belle crèche du monde, qui attire chaque année plus de 30000 visiteurs, est ouverte jusqu’au 2 février 2025, du mardi au vendredi, de 14h à 17h, les week-ends et vacances, de 10h à 12h et de 14h à 17h. Elle sera fermée le 25 décembre et le 1er janvier. La chapelle Saint-Jean est au coeur du village de La Garde-Freinet, Rampe des Sarrazins.
Pour remercier Maxime qui anime avec brio et précision toutes les visites en racontant l’histoire de la Provence ainsi que ses secrets de fabrication ponctués d’anecdotes sur son travail, Benjamin qui s’occupe de vendre leurs santons et accessoires afin de fabriquer votre propre crèche, et leur équipe de bénévoles, qui ont de 15 à 94 ans, on n’hésite pas à laisser des sous dans une boîte à la sortie ».
Sylvie Bourgeois Harel.
Vous pouvez regarder sa vidéo sur l’origine des santons provençaux, racontée par la petite Marcelline l’aubergine sur la chaîne YouTube :