TOULON : Fête du livre du Var, interview de Bernard MINIER
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TOULON : Fête du livre du Var, interview de Bernard MINIER
27ème édition de la Fête du livre du Var.
Rendez-vous du 22 au 24 novembre sous le chapiteau, place d’Armes, à Toulon avec 450 auteurs, et 150 rendez-vous littéraires.
Vous avez été choisi pour être le président d’honneur de la Fête du livre du Var. Que cela représente-t-il pour vous ?
C’est une forme d’accomplissement. Cette année, c’est la 3e ou la 4e fois que j’occupe une présidence de festival. C’est très nouveau parce que, jusqu’à présent, on m’en proposait assez peu. Je crois que c’est une forme de reconnaissance de mon travail. Je l’espère. Ce qui m’intéresse à travers cette présidence, c’est d’aller à la rencontre des nombreux auteurs présents et de découvrir de nouvelles plumes… Et le fait d’être président, ça invite aussi les autres à venir vers vous. C’est ce partage que j’aime avant tout.
Êtes-vous déjà venu à Toulon pour ce salon littéraire ?
Oui, je suis venu, il y a plusieurs années déjà. J’en garde un excellent souvenir, notamment de l’après salon, ce qu’il se passait le soir, quand la nuit tombait… (rires). Sans rire, j’ai un souvenir formidable de la Fête du livre du Var, j’y ai passé des moments extraordinaires. Vous êtes devenu en 13 ans, un des maîtres du thriller en France et même dans le monde.
Pouvez-vous nous raconter votre « changement de vie » ?
Le mot qui définit le mieux ce changement est radical ! La vie que j’avais auparavant n’avait vraiment rien à voir avec celle que j’ai actuellement. Je crois que j’ai connu plus de chambres d’hôtels, d’avions, de trains etc., pendant les 10 dernières années que pendant les 50 précédentes. En revanche, j’écris depuis que je suis en âge d’écrire. Je suis né en 1960 donc je suis d’une génération qui lisait des Bob Morane. Tous mes copains en lisaient aussi. Moi, je ne me contentais pas de les lire, je m’appropriais les personnages et je commençais à écrire des histoires avec eux. J’ai toujours écrit en définitive, même si j’ai proposé mon premier texte – Glacé – à la publication très tard.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier roman Les effacées ?
C’est le deuxième opus qui se passe en Espagne avec mon héroïne, Lucia Guerrero. Dans ce livre, elle enquête sur des femmes de condition modeste qui se lèvent très tôt pour aller travailler avant tout le monde et qui sont presque invisibles. On ne les voit pas, finalement on les ignore et elles disparaissent sur le chemin du travail. En même temps, l’enquêtrice de la Guardia Civil investigue sur des ultra-riches, quelques-unes des grandes fortunes d’Espagne qui sont victimes d’un autre tueur. Cette année, la Fête du livre du Var rend un hommage à Marcel Pagnol.
Que représente cet auteur pour vous ?
J’enfonce peut-être des portes ouvertes mais les auteurs qui incarnent la Provence sont Daudet, Giono et Pagnol. Pagnol, c’est le Victor Hugo ou le Balzac provençal. C’est aussi l’alliance de la littérature et du cinéma, ces deux arts qu’il a portés merveilleusement. Sa vie aussi est presque un roman, son rapport aux femmes… On a bien entendu tous lu La gloire de mon père et Le château de ma mère quand on était gamin. Marcel Pagnol renvoie forcément aux souvenirs d’enfance.