PARIS : Tethys – Exposition d’Emilija Škarnulytė
Pour sa première exposition monographique en France, La Citadelle invite Emilija Škarnulytė, artiste visuelle et vidéaste née en 1987 à Vilnius en Lituanie, à prendre possession des lieux en explorant le lien métaphorique entre ciel et mer, après une résidence débutée en 2023.
Škarnulytė est l’une des jeunes artistes lituaniennes les plus appréciées à l’international, lauréate du Prix Ars Fennica 2023, du Prix Futur Generation 2019, du Taurus Prize for Visual Arts entre autres). Son travail a déjà fait l’objet de plusieurs expositions d’envergure (dont la Biennale de Gwangju en Corée du Sud (2023), la Biennale d’Helsinki (2023), ou la Tate Modern de Londres, en 2021).
Škarnulytė thématise de façon à la fois puissante et novatrice les structures invisibles qui façonnent la vie sur la terre, du cosmique au géologique, de l’écologique au politique. Ses recherches ont débuté dans les mers froides de l’Europe du Nord, et c’est seulement récemment qu’elle a commencé à aborder et à plonger dans l’imaginaire méditerranéen, pendant ses séjours à Naples, à Gênes puis à Villefranche-sur-Mer. Au centre de son travail se trouve la mer et la dimension performative qui en découle, avec la figure de la Sirène, être hybride, incarné par l’artiste elle-même, qui s’est également essayée à des descentes en apnée, documentées dans ses travaux. Dans la Citadelle de Villefranche-sur-Mer, un édifice militaire du XVIe siècle en forme d’étoile, Emilija Škarnulytė a carte blanche pour présenter son travail. C’est autour de la notion de profondeur, de la mer comme du ciel, liée à au paléo-océan Tethys, que l’artiste, en dialogue avec les commissaires, a décidé de faire rayonner ses investigations. Invitée à plusieurs reprises en résidence d’exploration par La Citadelle, cet artiste nomade a pu découvrir l’exceptionnelle réserve naturelle sous-marine de la rade de Villefranche-sur-Mer, et son écosystème hors du commun. Elle a, par la suite, pu collaborer avec les chercheurs de l’Institut de La Mer (IMEV), laboratoire scientifique établi à Villefranche, et s’est également associée aux chercheurs de l’Observatoire astronomique de la Côte d’Azur. De ces rencontres et échanges est née une œuvre vidéo qui sera présentée en dialogue avec une sélection d’autres pièces de l’artiste dans des espaces inédits de La Citadelle.
Mėta Valiušaitytė (née en Lituanie, vit et travaille entre Paris et Berlin) est commissaire d’exposition et chercheuse. Docteure en histoire de l’art avec une thèse soutenue à l’Université Paris Nanterre et l’Université Humboldt de Berlin, elle a été conseillère scientifique de Peter Weibel au ZKM Karlsruhe, chargée de recherches au Musée national Picasso-Paris, ainsi que Fellow au Kunsthistorisches Institut in Florenz, centre allemand d’histoire de l’art (DFK) Paris, Villa Médicis à Rome, entre autres. Elle s’intéresse à la question de « non finito », de la « scale and size » avec un intérêt particulier pour le medium de dessin. Son nouveau projet porte sur les ruines modernes. Une de ses plus récentes expositions est « Picasso on Wood », actuellement au Museo Picasso Málaga.