PARIS : Rapport Draghi, bon constat sur l’Europe mais mau…
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PARIS : Rapport Draghi, bon constat sur l’Europe mais mauvaises solutions
Ecart de productivité avec les Etats-Unis, trop de normes des de bureaucratie, pas de stratégie industrielle, le rapport Draghi tire quelques bonnes conclusions même s’il propose de mauvaises solutions…
Lors d’un récent voyage aux Etats-Unis cet été, j’ai été étonné par l’apparente nouvelle richesse de smilles américaine. New York est devenue très chic bien loin de son image ds années 80. Il faut dire que l’économie a fortement progressé aux Etats-Unis, le pays ‘étant positionné sur les technologies d’avant garde du XXIème siècle.
Il est amusant de constater également que les états américains sont dérobais quasiment plus libres qu’en France de fixer leurs loi alors qu’au sein de l’UE tous les pays doivent accepter le droit européen supérieur au droit local.
Le rapport Draghi pointe plusieurs constats effrayants pour les pays européens comme une croissance économique faible est très en retard par rapport aux Etats-Unis. L’UE ne compte plus que pour 71% du PIB mondial contre 26% pour les Etats-Unis et 17% pour la Chine. Cette décorrélation s’est faite très rapidement depuis 200 à prix constant et depuis 2012 en «parité de pouvoir d’achat». Cela est dû selon le rapport à une plus faible productivité en Europe.
Cela a conduit à une plus faible croissance des revenus et à une plus faible demande domestique en Europe. Le revenu disponible a cru deux fois plus aux Etats-Unis qu’en Europe depuis 2000!
Il est faut donc de dire qu’en France par exemple nous vivons bien : notre revenu de fait a stagné par rapport aux revenus des ménages américains. « Aujourd’hui, la compétitivité est moins une question de coûts relatifs de la main-d’œuvre que de connaissances et de compétences de la main-d’œuvre. Au-delà de cet objectif général, une attention particulière à la compétitivité sectorielle ou industrielle peut être particulièrement utile dans les situations où des entreprises par ailleurs productives sont désavantagées par des conditions de concurrence inégales à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse d’asymétries de réglementation ou de subventions importantes à l’étranger. Dans de tels scénarios, l’uniformisation des conditions de concurrence peut être nécessaire pour assurer une croissance continue de la productivité». Il est amusant de constater que l’Europe laisse racheter des entreprises clés par des entreprises étrangères tout en prônant l’importance de ces secteurs : bizarre.
Le rapport constate également le changement de paradigme pour l’Europe avec la fin d’une certaine mondialisation, la fin de l’énergie peu chère et la baisse de la compétitivité.
Selon le rapport l’Europe a besoin de nouvelles innovations et de nouveaux moteurs de croissance, doit faire baisser les prix de l’énergie et ne doit plus dépendre sur les autres pour sa sécurité. Le rapport préconise d’augmenter les investissements de 5% par an pour le PIB de l’UE pour atteindre les niveaux des années 60 et 70, de réformer la gouvernance de l’UE pour réduire les réglementations (bon courage!), de consolider les marchés de capitaux et de supprimer les vétos nationaux. Il insiste aussi sur l’importance de lever une dette commune, ce qui parait de plus en plus impensable alors que certains pays comme la France croulent sous les dettes.
Alors peut-on changer l’UE avec les mêmes qui l’ont dirigés jusqu’à présent? Cela semble peu plausible.
L’UE n’a pas une bourse équivalente aux Etats-Unis : c’est un gros problème. L’UE est un système bureaucratique là où les Etats-Unis sont un pays décentralisé en terme de lois et de prises de décisions, chaque état étant libre globalement de choisir sa direction même s’il y a une impulsion fédérale dans certains domaines.
Les règlements de l’UE défavorisent les entreprises européennes dans de nombreux secteurs : automobile, aviation, immobilier, énergie
Les règles mises en place par l’UE ces dernières années sont sans doute la cause de la stagnation européenne dans de nombreux secteurs: dans secteur de l’automobile les normes Euro 7 et l’obligation de vendre des voitures électriques en 2035 ont réduit la demande (voir notre article sur Volkswagen), les normes exigeantes sur la rénovation des immeubles coûtent une fortune et drainent l’épargne des européens vers des fenêtres double-vitrages au lieu d’investir dans des puces, la réglementation tatillonne et la sur-administration des pays européens coute une fortune au secteur privé. Dans le secteur aérien, les normes qui pèsent sur les compagnies européennes (notamment en terme d’exigences pour la baisse des émissions de CO2) sont incomparables par rapport à leurs concurrents américains ou asiatiques d’où leur rachat par des concurrents américains ou asiatiques si rien n’est fait d’ici quelques années.
Du coup les européens investissent dans les bourses américaines et beaucoup songent aujourd’hui à s’expatrier voyant la France et d’autres pays européens comme un paradis pour les inactifs ou les travailleurs du secteur public.
L’exemple typique de mauvaise gestion européenne c’est l’énergie. L’UE a encouragé à copier l’exemple allemand, l’EnergieWende, se basant sur les éoliennes et les panneaux solaires avant de changer totalement de stratégie et de proposer aujourd’hui également le nucléaire. Mais c’est trop tard l’économie allemande est détruite. Heureusement la France a fait volte-face sur le nucléaire et n’a pas respecté les ordres de l’UE.
L’avenir sera dans les puces, les biotechnologies, la fusion nucléaire et l’intelligence artificielle des domaines où l’UE est en retard sinon totalement absente. Dans la pharmacie les nouvelles molécules pour le cancer son souvent développées par des laboratoires américains ou asiatiques et nécessitent beaucoup de puissance de modélisation: l’Europe ne produit quasiement plus de puces. L’économie ne peut pas être dirigée par des fonctionnaires. Le marché doit être bien organisé, régulé légèrement comme aux Etats-Unis avec un marché de capitaux optimum et avec des lois anti-concentration fortes. Tout le reste n’est que parole. En UE on parle et on réglemente beaucoup, aux Etats-Unis on construit. Deux approches très différentes. L’UE à moins d’une révolution n’est pas près de changer et les pays européens seront d’ici 20 ans le tiers-monde des américains, le décrochage étant devenu gigantesque notamment sur les technologies de haut niveau. En 50 ans aucune entreprise dépassant 100 milliards n’a été créée en Europe contre 6 aux Etats-Unis du fait notamment du niveau de réglementations.
L’UE compte une centaine de lois et plus de 270 régulateurs actifs dans le secteur du numérique et ces gens sont payés par nos impôts. Comme en Argentine, l’Europe aurait besoin d’un Milei qui dérèglemente. Aujourd’hui ceux qui créent partent aux Etats-Unis et ceux qui vivent de l’Etat ou ont des engagements familiaux restent en Europe c’est la triste vérité. 1/ 3 des nouvelles start-ups européennes partent aux Etats-Unis.
Mais que les européens soient rassurés leur épargne est dirigée vers des moulins à vent qui fonctionnent 1/3 du temps, des panneaux solaires qui ne fonctionnent pas l’hiver, des fenêtres double-vitrages et des rénovations dont a prouvé qu’elles n’économisaient pas d’énergie à moyen-terme (NDLR: une étude de la GdW, fédération allemande de sociétés immobilières, a noté que malgré 340 milliards d’euros investis dans la rénovation énergétique des bâtiments entre 2010 et 2018 comme des changements de fenêtres, nouveaux systèmes de chauffage ou isolement des façades, la consommation était restée stable) ou pour développer des normes dans l’automobile qui font que le prix des voitures européennes explose. Le gouvernement italien vient d’ailleurs de demander formellement à l’UE de supprimer l’interdiction de vente des véhicules thermiques en 2035 sans quoi l’industrie automobile italienne pourrait s’effondrer. « L’interdiction est absurde et doit être revue » a déclaré le ministre de l’énergie Gilberto Pichetto Fratin à Reuters. Voilà où mène l’idéologie et la bureaucratie.
Grâce aux normes inflationnistes de l’UE, les logements et les voitures seront bientôt trop chers pour être achetés (les normes énergétiques coutent une fortune), l’avion sera un luxe (voir IAG avertit d’une hausse du prix des billets d’avions à cause du saf) et l’énergie sera un bien rare et très cher du fait des investissements dans les énergies renouvelables qui coûtent extrêmement cher.
Continuons ainsi…♫♩♩♩♩♩♩ Tout va très bien madame la Marquise, tout va très bien tout va très bien.
En voyageant on voit la réalité en face et le décrochage du pouvoir d’achat des français aux Etats-Unis.
Lire : comment les politiques inflationnistes de l’UE tuent à petit feu la richesse des français.
Voir le texte du rapport Draghi: https://commission.europa.eu/topics/strengthening-european-competitiveness/eu-competitiveness-looking-ahead_en
SOURCE : Business Travel.