PARIS : Produits d’hygiène, le grand nettoyage de l’Écola…
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PARIS : Produits d’hygiène, le grand nettoyage de l’Écolabel européen
La Commission européenne a revu les critères d’attribution de son Écolabel européen pour les produits d’hygiène absorbants en 2023.
Que vaut ce label revu ? En quoi garantit-il la sécurité et la qualité des produits labellisés ? Nous avons posé la question à l’entreprise Celluloses de Brocéliande, première à avoir obtenu ce nouveau label.
Protéger la santé des consommateurs
Le nouvel Écolabel européen sur les produits d’hygiène absorbants est-il un gage de sécurité pour les consommateurs ? C’est la question qui se pose à la suite des révélations chocs de ces dernières années : glyphosate et dioxine dans les tampons hygiéniques, substances chimiques dans les serviettes menstruelles, résidus de pesticides dans les couches pour bébés… À cette question, Charlotte Danet, responsable commercial et Caroline Gicqueau, responsable sécurité produit et réglementation qualité au sein de l’entreprise Celluloses de Brocéliande répondent : « Oui ! ».
Et pour cause : le nouveau label interdit l’ajout de nombreuses substances dans les matières et produits finis. Parmi elles : les agents antibactériens, le formaldéhyde, substance irritante que l’on trouve dans le bois, les parabènes et autres perturbateurs endocriniens, les phtalates, utilisées dans les plastiques pour les assouplir et augmenter leur flexibilité, les parfums et autres lotions.
Pour l’obtenir, l’entreprise a dû procéder à un exercice administratif contraignant pendant près d’un an. « Nous avons sollicité tous nos fournisseurs pour qu’ils remplissent et nous renvoient les formulaires d’obtention du label », explique Caroline Gicqueau. En tout, une trentaine de fournisseurs ont été mobilisés. « Il a aussi fallu réaliser des analyses chimiques sur les produits auprès d’un organisme indépendant », ajoute la responsable. Celui-ci applique la méthode de l’association mondiale des fabricants de produits non-tissés EDANA, dont le procédé est le plus abouti à ce jour en termes de recherche de substances.
« Aller au-delà de la réglementation »
Les seuils fixés par la Commission européenne pour ce nouveau label sont très bas. « Les substances (…) ne sont autorisées qu’en tant qu’impuretés, et uniquement à des concentrations inférieures à 0,0100 % en poids », précise la décision de la Commission établissant les nouveaux critères du label. « C’est bien au-delà de la réglementation, estime Céline Scheuer, chargée de l’Écolabel européen à l’ADEME. Par exemple, aujourd’hui, la liste des perturbateurs endocriniens existe mais aucune loi ne les interdit dans les couches. »
Ce nouveau label anticipe les évolutions réglementaires et incite les fabricants à montrer la voie. Par exemple, Celluloses de Brocéliande affiche déjà la liste des ingrédients dans les couches pour bébés bien que cela ne soit obligatoire que pour les produits d’hygiène féminine. Tous les un ou deux ans, l’entreprise devra se soumettre à des contrôles via un organisme certificateur externe pour assurer le maintien de sa conformité aux critères et ainsi conserver son label.
Des produits plus écologiques et plus performants
Les nouveaux critères de l’Écolabel européen concernent aussi leur performance et leur impact écologique notamment l’origine des matières premières, comme le coton biologique, les méthodes de fabrication des produits et les emballages. Ces derniers doivent être, le plus possible, réalisés à partir de matériaux recyclés et recyclables.
Par ailleurs, « le label va vers une couverture de l’ensemble du cycle de vie du produit afin de garantir un impact environnemental et sanitaire réduit sur l’air, l’eau, le sol et la biodiversité », résume Céline Scheuer. Ces contraintes ont incité Celluloses de Brocéliande à réduire notamment la quantité de matières premières utilisées dans les produits et à optimiser la logistique. « Un travail est également en cours sur l’amélioration de la fin de vie des produits », précise Charlotte Danet. En effet, la recyclabilité des produits en eux-mêmes reste un enjeu pour les fabricants. Les couches jetées chaque année en France représentent 750 000 tonnes de déchets, soit 3 % de l’ensemble des ordures ménagères collectées selon la dernière campagne d’analyse des ordures ménagères réalisée par l’ADEME…
SOURCE : ADEME INFOS.