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PARIS : Pascale GLOSER : « Retraite, comment anticiper la…

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PARIS : Pascale GLOSER : « Retraite, comment anticiper la baisse de revenus » ?

Si comme un Français sur deux, votre niveau de vie à la retraite vous préoccupe, il n’est jamais trop tôt (ni trop tard) pour agir.

Comment tout d’abord évaluer les revenus dont vous allez disposer ?

Comment commencer à épargner ?

Sur quels types de placements et à partir de quand ?

Les réponses de Pascale GLOSER, Présidente de CNCEF PATRIMOINE, association professionnelle de Conseils en Gestion de Patrimoine.

Comment évaluer précisément les revenus dont vous allez disposer ?

C’est la première chose à faire avant de bâtir une stratégie et pour cela, il vous faut consulter le Relevé Individuel de Situation (RIS) que vous recevez tous les 5 ans à partir de 35 ans. Si vous l’avez perdu, vous pouvez le récupérer en ligne sur le site de l’Assurance Retraite.
Il vous permet de vérifier les périodes d’activité comptabilisées.

Une étape à ne pas négliger car les RIS présentent souvent des erreurs :

oubli de trimestres travaillés, montants de salaires incorrects, périodes de chômage ou de longue maladie pas ou mal calculés, périodes d’activité à l’étranger non comptabilisées, oubli de trimestres supplémentaires pour enfants, … Il est toutefois possible de demander des rectifications en fournissant la preuve de vos cotisations pour les périodes en question (bulletins de salaire).
Si vous avez eu pendant votre carrière plusieurs statuts (salarié, fonctionnaire, profession libérale, …), la tâche peut s’avérer ardue en raison de la multiplicité des caisses de retraites et de régimes concernés.  Faites-vous alors aider par un cabinet conseil en gestion de patrimoine qui vous accompagnera jusqu’à la liquidation de votre retraite.

Comment commencer à épargner ?

Sachez que le taux de remplacement moyen, c’est-à-dire le pourcentage de votre dernier salaire que vous percevrez à la retraite, s’échelonne entre 75% pour un non-cadre et … 53% pour un cadre2. Une baisse de revenus substantielle qui impose de la compenser le plus tôt possible.
Pour y parvenir, tout dépend du temps dont vous disposez, sachant que le plus tôt est le mieux.
1 Baromètre 2024 « Les Français, l’épargne et la retraite » – Cercle des Epargnants IPSOS 2 Rapport Conseil d’Orientation des Retraites juin 2024

Vous pouvez estimer le montant de votre future retraite sur le simulateur en ligne du service public, et sur Estimer le montant de ma retraite, qui indique, pour plusieurs âges de départ possibles,
le nombre de trimestres enregistrés et le montant en euros (brut ou net avant impôts) de retraite estimé. Le premier poste de dépense des ménages étant le logement, être propriétaire d’une résidence pour ne plus avoir de loyer à payer une fois à la retraite est un prérequis.

Sur quels types de placements et quand ?

La diversification s’impose et vous pouvez préparer des « enveloppes d’épargne » à répartir sur plusieurs placements :

1. Dès que vos ressources vous le permettent :

• Investir dans l’immobilier locatif est une bonne option, même sans carotte fiscale. Les prix ont un peu baissé et on peut aujourd’hui acheter un bien pour le louer et faire jouer le déficit foncier pour réaliser des travaux. Dans ce cas, achetez plutôt un bien à côté de chez vous que vous pouvez aller voir pour juger de sa situation et de son potentiel de location (proximité des commerces, services et transports). Les loyers ou la revente du bien peuvent constituer un complément de retraite non négligeable.
• Alimenter une assurance-vie, notamment avant 70 ans, reste intéressant pour disposer rapidement de fonds lorsque le besoin s’en fait sentir à la retraite et pour transmettre jusqu’à 152 500 €3 à ceux que vous souhaitez gratifier par une clause bénéficiaire appropriée sans qu’ils aient à s’acquitter de droits de succession.
• Investir dans l’épargne salariale, si vous bénéficiez d’un Plan d’Epargne Entreprise (PEE) ou d’un Plan d’Epargne Retraite d’Entreprise Collectif (PERECO). Les sommes placées sont bloquées pendant 5 ans (mais déblocables avant pour l’achat de la résidence principale, le mariage ou le surendettement) et sont exonérés de cotisations sociales (hors CSG-CRDS) et d’impôt sur le revenu. Votre entreprise peut également décider d’abonder vos placements, jusqu’à les tripler !
• Investir sur des fonds « à horizon » dans un Plan Epargne Retraite Individuel (PER) pour obtenir une fois à la retraite, un capital ou une rente. Ils permettent de prendre quelques risques si vous êtes loin du départ puis de mettre progressivement votre investissement en sécurité à l’approche de l’échéance en désensibilisant votre épargne. Les versements sur le PER sont déductibles de votre revenu global à hauteur de 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente, avec un plafond fixé à 35 194 € pour 2023. Si le plafond des 3 années précédentes n’a pas été utilisé, vous pouvez réaliser des versements en tenant compte de ces éléments visibles sur votre dernier avis d’imposition. Il est également envisageable de mutualiser vos possibilités au sein d’un couple, en utilisant le plafond de votre conjoint et en cochant la case adéquate sur votre déclaration d’impôt sur le revenu.

2. Quand vous approchez de l’âge de départ :

• Racheter des trimestres si leur absence fait baisser trop fortement le montant de votre pension et déduire le montant du rachat de votre revenu imposable.
Attention : cette opération n’est pas à effectuer avant 60 ans ! Les rachats rendus inutiles par la précédente réforme avaient été remboursés, mais il n’est pas sûr qu’ils le seront à l’avenir…

3. En l’état de la législation fiscale en décembre 2024

A retenir :

– Il faut de l’épargne disponible et donc ne pas tout placer sur des supports bloqués. Ceci est fonction de votre horizon de placement et donc de la date de sortie envisagée.
– La retraite est le moment de restructurer son épargne : conserver votre épargne salariale après la retraite fait basculer les frais de gestion à votre charge. Pourquoi ne pas en liquider une partie si elle est importante et la placer ailleurs ?
– Il faut enfin anticiper la transmission de vos placements et se renseigner sur leur fiscalité.

A propos de CNCEF PATRIMOINE

CNCEF PATRIMOINE est une association professionnelle créée en 2005 qui compte 1473 structures CIF et GCP adhérentes (cabinets ou réseaux). Elle a pour mission de représenter, accompagner, valoriser et former la profession et de peser sur les questions de sa réglementation dans le débat public.
CNCEF PATRIMOINE est membre du Groupe CNCEF, qui regroupe les professionnels libéraux des domaines de l’investissement et du patrimoine, de l’assurance, du crédit, de l’immobilier de placement et du développement de l’entreprise.

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