PARIS : Le Petit Marseillais, grande nature
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PARIS : Le Petit Marseillais, grande nature
Les industries alimentaires ne sont pas les seules concernées par les enjeux de l’agriculture durable.
Celles de l’hygiène-beauté la placent également au cœur de leur stratégie de durabilité. Entretien avec Émilie Revel directrice de la marque Le Petit Marseillais pour la France et l’Europe du Sud.
Que représente l’amont agricole d’une marque de PGC non alimentaire comme Le Petit Marseillais ?
Émile Revel : L’expérience sensorielle offerte par nos produits est un élément essentiel de l’attachement des consommateurs à notre marque. Nos parfums, nos textures et nos couleurs y jouent un rôle déterminant. Nos produits, qui prennent soin de toute la famille, sont le reflet de notre ADN : naturalité, solarité et sensorialité. Pour répondre aux attentes des consommateurs sur l’origine de nos ingrédients, nous nous efforçons, chaque fois que cela est possible, de formuler nos produits avec des extraits naturels végétaux ou issus de miel provenant de France, et si possible dans le cadre d’une agriculture éthique et responsable. Dans cette perspective, l’amont agricole est donc très important pour Le Petit Marseillais.
Depuis quand et comment la recherche d’intrants provenant d’une agriculture plus vertueuse s’est-elle imposée chez le Petit Marseillais ?
É. R. : Le marché des produits de soin connaît une évolution notable, marquée par une demande croissante de produits plus naturels et durables. Cette demande a trois axes, les consommateurs souhaitent des ingrédients d’origine naturelle ; ils privilégient des produits dont les ingrédients sont sourcés localement, réduisant l’empreinte carbone et soutenant les économies locales, enfin ils veulent des pratiques plus respectueuses de l’environnement, des produits fabriqués de manière à minimiser l’impact sur les ressources naturelles et la biodiversité. La naturalité et la durabilité sont au cœur de notre stratégie. Cet engagement s’inscrit dans les valeurs fondamentales de la marque, qui prônent le respect du patrimoine naturel et de l’environnement.
À quel degré de nécessité la transition vers une agriculture plus vertueuse répond-elle, en termes de pérennité de vos filières amont ?
É. R. : Il faut prendre le sujet par l’autre bout. Je ne saurais vous dire si nos choix affectent la pérennité des filières amont, mais nous espérons qu’ils permettront de soutenir les producteurs qui veulent faire différemment, qui ont à cœur de préserver l’environnement et de produire des fruits, des légumes et des plantes plus sains.
Juste équilibre entre durabilité et accessibilité
Comment intéressez-vous vos partenaires cultivateurs à votre démarche ?
É. R : Nous n’avons pas un groupe fixe de partenaires cultivateurs et nous ne collaborons pas directement avec eux. Nous travaillons avec des partenaires spécialisés, en fonction des produits que nous développons. Ce soutien est crucial, car la variété de nos intrants rend impossible une gestion directe. Par conséquent, nos partenaires s’assurent de répondre à nos exigences en respectant le cahier des charges établi pour chaque nouveau produit ou chaque nouvelle gamme. Cela implique notamment l’accès, chaque fois que possible, à des extraits et des ingrédients issus de pratiques agricoles raisonnées ou biologiques. Notre partenaire gère l’approvisionnement et la transformation de ces matières premières en ingrédients industriels.
Quels ont été les coûts et, outre ceux-ci, quels ont pu être les freins au déploiement de votre démarche vers des ingrédients issues d’une agriculture plus vertueuse ? Lesquels restent à lever ?
É. R. : Notre objectif premier est de développer des produits qui, dans la mesure du possible, utilisent des matières premières agricoles françaises issues d’une production responsable et durable. Bien que cela implique des coûts supplémentaires, ces valeurs méritent d’être défendues. Nous nous efforçons de trouver un juste équilibre entre ces principes et la nécessité de maintenir nos produits accessibles aux distributeurs et aux consommateurs. De plus, certains ingrédients, indispensables pour améliorer la sensorialité (parfum et texture) – une priorité pour certains consommateurs – ne peuvent être sourcés dans des filières locales ou biologiques. Cet équilibre explique pourquoi nous ne pouvons pas atteindre, pour l’instant, une certification cent pour cent bio dans l’ensemble de notre gamme de produits. Néanmoins, nous proposons, dans chacune de nos catégories, une offre certifiée bio (douche, savons, capillaire, soins corps), et nos équipes R&D poursuivent leurs efforts pour concilier tous ces aspects, et améliorer l’ensemble des gammes à plus long terme.
SOURCE : ILEC – La Voix des marques.