PARIS : Journée Nationale de la qualité de l’air, s…
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PARIS : Journée Nationale de la qualité de l’air, samedi 14 octobre
Depuis de nombreuses années, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte sur les dangers pour la santé de la pollution de l’air.
Elle indique qu’en 2022[1], près de 99% de la population mondiale respire un air pollué, qui dépasse les limites qu’elle a fixées dans ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air pour les particules fines. L’Association Respire, l’Association Nationale pour l’Amélioration de la Qualité de l’Air et la Défense des Victimes de la Pollution, spécialisée et experte dans la compréhension des enjeux liés à la pollution de l’air en France et en Europe s’est emparée du sujet et propose un plan d’action, pour lutter contre les effets néfastes sur la santé, d’une qualité de l’air dégradée.
L’association a initié une étude sur le ressenti des Français concernant l’impact de la pollution de l’air. Cette étude a permis d’évaluer la connaissance de la population sur la qualité de l’air et sa perception sur les effets nocifs que la qualité d’air dégradée peut avoir sur la santé infantile. Cette étude vient conforter le plan d’actions en 8 points proposé aux décideurs publics, pour qu’ils se saisissent de cette problématique et soutiennent sa mise en place.
Une large majorité de Français se dit satisfait de la qualité de l’air de leur environnement. Pour autant, il s’agit d’un sujet qui les inquiète fortement. 6 Français sur 10 se disent inquiets pour les citoyens de manière générale (65%) et pour eux-mêmes en particulier (61%) en ce qui concerne la qualité de l’air de leur lieu de vie.
Cette étude montre que l’effet anxiogène est plus important sur les populations qui sont parents et qui vivent en agglomération parisienne. 1 habitant de l’agglomération parisienne sur 2 considère la qualité de l’air de son lieu de vie est mauvaise.
Les habitants de l’agglomération parisienne et les parents d’enfants de moins de 15 ans sont plus inquiets de l’effet de la pollution de l’air sur leur santé et sur celle de leur proche : 71% des parents d’enfant (s) de moins de 15 ans sont inquiets pour eux-mêmes (vs. 61% des Français) et plus des trois quarts sont inquiets pour leurs enfants (77% vs. 59%).
Des causes et des effets identifiés, en particulier en ce qui concerne l’impact de la pollution de l’air sur les maladies infantiles
Les principaux responsables de la pollution de l’air sont, pour les Français, d’abord l’industrie (83%) et les transports – le trafic aérien (78%), les véhicules thermiques essence et diesel (75%) et le transport maritime (71%).
Par ailleurs, la pollution de l’air est perçue comme un danger pour la santé de tous, et en particulier des plus fragiles, comme les nourrissons et les personnes âgées. 89% des Français indiquent en effet être au courant que les nourrissons et jeunes enfants sont plus vulnérables à la pollution de l’air. Ils ont également une bonne connaissance du lien qui peut exister entre pollution de l’air et apparition ou aggravation de maladies infantiles : ils sont environ 60% à imputer l’asthme et les infections des voies respiratoires et sinus à la pollution de l’air. Toutefois, le lien avec d’autres pathologies est moins évident à l’instar des leucémies (21% des Français pensent que la pollution de l’air en est directement responsable) ou des troubles du comportement (18%).
La société française semble prête à bouger
La mesure considérée comme la plus efficace pour lutter contre la pollution de l’air est l’investissement dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos par plus de la moitié des Français, elle est approuvée par presque 9 Français sur 10. Le remplacement progressif des appareils à combustion par des appareils plus performants est la seconde mesure jugée comme étant la plus efficace par une moitié de Français et les ¾ sont en sa faveur. Enfin l’investissement dans la salubrité des logements notamment pour les populations les moins favorisées est considérée comme la troisième mesure la plus efficace par 45% des Français et soutenue par 86% d’entre eux.
Mais au-delà de leur adhésion à ces mesures, les Français disent avoir déjà entamé ou être prêts à adopter un certain nombre de comportements individuels, comme le remplacement des produits d’entretien par des produits moins polluants (80% des Français l’ont fait ou vont le faire, dont plus de la moitié l’a déjà fait), l’installation d’un système de ventilation performant (70%), la réduction au quotidien de l’utilisation de leur voiture (69% dont 65% l’a déjà fait) et la substitution des appareils ménagers au gaz par leur équivalent électrique (68%).
Seul le changement de leur voiture thermique pour une voiture électrique suscite du rejet : ils sont en effet 42% à déclarer ne pas être prêts ou à refuser de le faire.
» Les Français prouvent qu’ils prennent conscience des risques sanitaires liés à la pollution de l’air et qu’ils sont prêts à soutenir des actions pour protéger les enfants. Mais paradoxalement, alors que les Français progressent, le gouvernement montre plutôt des signes de recul. C’est pourquoi nous appelons les décideurs à faire le choix de la santé publique et à se saisir du plan d’actions que nous leur proposons, soutenu par plus de 70 % des Français, pour que les choses changent ! » explique Tony Renucci (directeur général de l’Association Respire).
L’association Respire a présenté un plan d’actions en 8 points aux décideurs publics et appelle les Français à se saisir de ce plan et à interpeller directement leurs députés, par mail, lettre ou tweet, pour encourager son application : Cliquez ici pour soutenir le plan d’actions de Respire auprès de votre député(e).
1. Une loi protégeant les abords des établissements scolaires de la pollution de l’air (restriction du trafic aux abords des écoles, distance minimale d’éloignement des axes routiers, abaissement de la vitesse, etc.)
2. Investir dans les outils de renouvellement de l’air intérieur des espaces clos : amélioration de la ventilation et des conditions d’aération, installation de capteurs de CO2 et purificateurs d’air dans les établissements fortement exposés accueillant des personnes sensibles
3. Généraliser l’aménagement des rues aux écoles dans toutes les communes (rues piétonisées aux abords des écoles)
4. Sensibiliser les parents aux maladies respiratoires chez l’enfant associées à la pollution de l’air avec le lancement d’une campagne de prévention
5. Mise en place des zones à faibles émissions (restriction de circulation sur les véhicules les plus polluants) dans les métropoles de plus de 150 000 habitants
6. Remplacer progressivement les appareils à combustion au bois et au gaz (cuisinière, chauffage, chaudière) par des appareils plus performants
7. Déploiement sur l’ensemble du territoire de professionnels médico-sociaux intervenant à domicile, afin de conseiller les occupants sur les pistes d’amélioration possibles de l’air intérieur dans leur logement
8. Investir dans la salubrité des logements notamment pour les populations les moins favorisées