PARIS : Indosuez Wealth Management – Scenario d’inv…
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PARIS : Indosuez Wealth Management – Scenario d’investissement et convictions d’allocation
Par Gregory STEINER, Global Head of Multi Asset, et Adrien ROURE, Portfolio Manager Indosuez Wealth Management.
SCÉNARIO D’INVESTISSEMENT
Croissance : notre scénario de croissance reste globalement inchangé. Nous maintenons notre vue d’une légère contraction ponctuelle aux États-Unis mais décalée au dernier trimestre 2023 en raison d’une résilience forte de l’activité économique outre-Atlantique. Nous ajustons à la baisse nos prévisions de croissance en Europe pour 2024 ce qui s’explique par des effets techniques et une consommation moins importante qu’anticipée initialement. Enfin, nous révisons à la baisse la croissance chinoise en lien avec la persistance des difficultés rencontrées par le secteur immobilier cet été. Nous demeurons en revanche positifs sur la croissance des pays émergents dans leur globalité.
Inflation : le processus de désinflation est en cours et devrait se poursuivre dans les économies avancées, en lien avec la décélération observée des prix des loyers et de l’alimentation et des effets de base favorables. En revanche, la disparition de ces effets techniques en fin d’année et le rattrapage des salaires devrait maintenir l’inflation à des niveaux élevés
Banques centrales : le cycle de hausse de taux de la Fed et de la BCE est désormais derrière nous. Les taux d’intérêt devraient maintenant connaître un plateau à minima jusqu’au début du deuxième semestre de l’année prochaine. Pour la Fed, nous prévoyons des réductions de 75 pb au second semestre si l’inflation sous-jacente se normalise vers 3 %. Pour la BCE, nous ne prévoyons aucune réduction en 2024 mais reconnaissons que la détérioration des perspectives économiques pourrait pousser les banques centrales à revoir leur politique monétaire. La réduction des bilans poursuit son cours et pourrait peser davantage sur la partie longue des courbes des taux.
Résultats d’entreprises : la divergence des révisions bénéficiaires entre les États-Unis et le Japon d’un côté et l’Europe d’autre part se poursuit, avec une croissance des résultats désormais attendue autour de 12 % aux États-Unis contre 6 % pour la zone euro.
Environnement de risque : la volatilité actions continue d’évoluer dans une fourchette étroite tandis que la volatilité taux revient sur ses points bas d’un an, un certain nombre d’opérateurs anticipant désormais le parfait scénario d’un atterrissage en douceur aux États-Unis. Nous pensons cependant que l’incertitude demeure élevée et reconnaissons en ce sens l’intérêt des stratégies optionnelles permettant d’accroître l’asymétrie des portefeuilles.
CONVICTIONS EN MATIÈRE D’ALLOCATION D’ACTIFS
Actions
Au cours de la saison estivale, nous sommes devenus plus constructifs sur les actifs risqués à la faveur d’un environnement économique plus résilient (en particulier aux États-Unis). Ceci se traduit par une préférence pour les actions américaines au sein de nos portefeuilles. Si la saisonnalité est généralement défavorable pour les marchés actions en septembre, nous maintenons cependant une vue tactique positive à court terme sur cette zone du globe.
Nous conservons une opinion neutre sur les actions européennes. Bien que les valorisations demeurent attractives, la croissance économique ne montre pas de signes nets d’amélioration à ce stade tandis que le resserrement monétaire et la raréfaction de la liquidité en zone euro pourrait continuer de peser sur le sentiment à court terme. En revanche, nous estimons que certains sous-secteurs et zones géographiques pourraient redevenir attractifs à l’image du marché actions britannique qui s’échange sur de faibles ratios de valorisation et pourrait profiter du rebond récent des prix de l’énergie.
Les actions des pays émergents demeurent une conviction forte, ces dernières devraient profiter d’un différentiel de croissance à l’avantage des économies en cours de développement par rapport aux économies avancées.
Obligations
Nous estimons que les récents mouvements sur la courbe des taux américains et européens peuvent offrir des points d’entrée attractifs pour réduire notre position sous-pondérée en termes de durée.
Néanmoins, nous continuons de penser que le risque demeure orienté à la hausse sur la partie longue des courbes. Le changement de la structure des émissions du trésor américain aux États-Unis (et une potentielle accélération de la réduction du bilan de la BCE en zone euro) devrait continuer de mettre sous pression la partie longue des courbes. Notre préférence demeure ainsi pour la partie courte des courbes, dont les niveaux de rendement offrent une protection avantageuse, sans grande volatilité attendue.
Nous appelons en revanche à davantage de prudence sur les emprunts des états périphériques, notamment sur la dette souveraine italienne, sur fonds de déséquilibre offre-demande et d’un environnement économique moins propice dans les mois à venir.
Côté crédit, nous maintenons notre préférence pour la dette d’entreprise de qualité de courtes échéances (les courbes de crédit étant relativement plates) et restons à l’écart du segment du haut rendement, notamment les notations les plus faibles, dont les niveaux de valorisation nous semblent relativement élevés.
Marché des changes
Au début de l’été nous avons tactiquement réduit notre conviction sur la parité EUR/USD. Depuis, l’euro est revenu sur ses points bas de mai, de concert avec l’élargissement de l’écart de taux transatlantique. À court terme, l’environnement macroéconomique pourrait continuer de soutenir le dollar mais les risques semblent désormais mieux équilibrés, limitant le potentiel d’appréciation de ce dernier.
Si le franc suisse a longtemps bénéficié d’un environnement presque unique de taux d’intérêt réels positifs à travers le globe, ce temps semble révolu. Nous conservons ainsi notre opinion neutre sur la devise helvétique, alors même que la Banque nationale suisse devrait en avoir terminé avec son cycle de hausse de taux.
Le yen continue de s’échanger à ses plus bas niveaux, se rapprochant des niveaux d’intervention précédents de la Banque du Japon. Il ne serait donc pas surprenant d’observer une plus grande volatilité de la devise à court terme, bien qu’un changement plus structurel de l’environnement monétaire soit nécessaire pour une appréciation durable du yen face au billet vert.
L’attrait des rendements des emprunts d’état représente un frein à la détention d’or. À l’opposé, la forte demande de métal jaune de la part des banques centrales limite le potentiel de baisse. Nous continuons d’anticiper des prix de l’or évoluant dans une fourchette, sans tendance majeure, tant que les taux d’intérêt réels resteront sur ces niveaux.