Alors que les récents appels aux dons des Restos du cœur semblent montrer une dégradation de la situation financière de certains Français, MoneyVox publie ce jour son sondage exclusif, réalisé avec YouGov[1] sur le budget de nos concitoyens.

Notre enquête montre notamment que 77% des répondants pensent avoir plus été à découvert ces 12 derniers mois que sur la période précédente, donc un quart beaucoup plus ! Un horizon financier précaire qui semble sans issu pour beaucoup : 53% pensent qu’ils seront – du fait de l’inflation – d’avantage à découvert dans les mois à venir. Analyse de MoneyVox.

Une inflation qui commence à se ressentir dans les budgets

« Tout un ensemble de signaux montrent que, même s’il n’y pas d’explosion de la précarité financière, l’inflation des derniers mois à rendu encore plus compliquée la situation des ménages qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts. Une situation confirmée par les acteurs bancaires et sociaux », indique Maxime Chipoy, Président de MoneyVox.

Parmi ces signaux, citons notamment :

· la reprise à la hausse du nombre de dépôts de dossiers de surendettement (10 873 en juin 2023 contre 9 567 en juin 2022)[2] ;

· l’augmentation du nombre d’interventions du médiateur de l’énergie pour impayés, (863 000 dossiers, + 10% en 2022 par rapport à 2021) ;

· la hausse de 44%, sur les cinq dernières années, de la part de conducteurs non-assurés impliqués dans des accidents corporels (source FGAO) ;

· la présence croissance, dans les dossiers traités par l’association de lutte contre le surendettement Crésus, de dettes de charges courantes (loyers impayés, factures d’énergie, etc.)

Un découvert trop installé dans le budget du quart des Français

Face à ces budgets devenus hypertendus, le recours au découvert est fréquent, et parfois systématique : plus d’un tiers (36%) des Français dit avoir été à découvert sur les 12 derniers mois, dont près d’un sur deux chez les actifs (35-44 ans). 22% disent l’être tous les mois (1/3 des 35-44 ans) ! Et 77% des personnes ayant déjà été à découvert estiment l’avoir été plus régulièrement au cours des 12 derniers mois. Une hausse confirmée par certains réseaux bancaires interrogés par MoneyVox, comme LCL et le Crédit Coopératif.

« Si, en général, les découverts restent à un niveau limité, moins de 200 €, un tiers des Français ont déjà dépassé leur découvert autorisé. La situation est bien plus sérieuse pour les 5% de répondants – 15% dans le Sud-Ouest – dont le découvert peut dépasser les 1 000€, et devient potentiellement difficile à résorber », analyse Maxime Chipoy, de MoneyVox.

Rappelons que si le découvert autorisé n’est en réalité pas très cher – les agios ne coûtent que quelques euros s’il est limité dans le temps – le dépassement de cette autorisation entraîne la facturation de frais d’incident (commissions d’intervention, frais de rejet) qui eux, en font exploser le coût.

Des solutions existent, limitées par la question des revenus

Face au coût du découvert non autorisé, et quand un Français sur deux pense que sa situation financière va se dégrader dans les prochains mois, que faire ?

« Si des solutions ponctuelles – comme le paiement fractionné des grosses dépenses, ou le fait de piocher dans son épargne – peuvent parfois soulager les mois tendus, un compte régulièrement dans le rouge doit amener à poser sur papier l’ensemble de son budget : revenus, dépenses courante, crédits – éventuellement en faisant appel à une association spécialisée », explique Maxime Chipoy, Président de MoneyVox.

Un crédit consommation peut aussi être une solution, car il revient en réalité beaucoup moins cher qu’un découvert durable. Enfin, en cas de budget intenable, le dépôt au plus tôt d’un dossier de surendettement auprès de la Banque de France reste la meilleure solution pour éviter de s’enfoncer dans une situation inextricable.

Pour une partie des Français cependant, l’équation va être malheureusement compliquée : « dans la moitié des dossiers de surendettement[3], la mise à plat du budget révèle que de toutes manières, les revenus sont insuffisants pour couvrir ne serait-ce que les dépenses vitales – logement, alimentation, énergie, etc. La question du niveau des salaires est elle-aussi cruciale », conclut Maxime Chipoy, de MoneyVox.

À propos de MoneyVox :

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