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PARIS : Asterès analyse les écarts de rémunération des en…

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PARIS : Asterès analyse les écarts de rémunération des enseignants dans les pays de l’OCDE

Les enseignants français ne semblent pas « sous-payés » au vu des rémunérations moyennes dans l’OCDE.

La faiblesse des salaires des enseignants français par rapport à ceux de l’OCDE est régulièrement soulignée dans la presse. Cependant, ces conclusions se basent sur la comparaison des salaires statutaires. Les écarts sont fortement réduits en considérant les salaires effectifs, qui incluent les primes. De plus, le faible écart de rémunération entre les enseignants français et ceux de l’OCDE semble résulter d’une différence générale des salaires, qui ne concerne pas uniquement les enseignants.

Comparaisons internationales des salaires des enseignants, un exercice délicat

Le rapport « Regard sur l’éducation » de l’OCDE fournit des données précises concernant la rémunération des enseignants dans les différents pays de l’organisation. Les conclusions qui peuvent en être tirées doivent être considérées avec prudence au vu de l’incomplétude de certaines données et des différences de systèmes éducatif entre les pays (de nombreuses précisions méthodologiques sont fournies dans les annexes du rapport ). De plus, une comparaison exhaustive des rémunérations globales devraient prendre en compte d’autres variables comme par exemple le temps de travail, le système de retraite des enseignants ou encore le niveau de qualification requis pour enseigner.

Les écarts varient en fonction du type de salaire considéré

Les salaires statutaires des enseignants français sont nettement inférieurs à ceux de l’OCDE. D’après les calculs d’Asterès, les salaires statutaures moyens des enseignants français du périprimaire, du primaire et du secondaire du permier et deuxième cycle étaient, en 2021, inférieurs de 10 % à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE3 . Cet écart atteint même 19 % pour les enseignants du primaire après 10 ou 15 ans d’expérience, un chiffre largement repris dans la presse. L’écart de rémunération est nettement plus faible lorsqu’est considéré le salaire effectif. Afin de comparer les rémunérations réellement perçues par les enseignants, il semble préférable de retenir le salaire effectif (incluant notamment les primes et allocations) au salaire satutaire. Dans ce cas, d’après les calculs d’Asterès, les salaires effectifs moyens des enseignants du périprimaire, du primaire et du secondaire du permier et deuxième cycle étaient, en 2021, inférieurs de 2 % en France par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.

Ajuster la comparaison des salaires des enseignants à celle de l’ensemble des salaires

En prenant en compte les écarts de salaires moyens, la rémunération des enseignants français semble comparable à celle des pays de l’OCDE. La seule comparaison des salaires des enseignants entre pays de l’OCDE est insuffisante pour conclure au fait que les enseignants sont sur ou sous-payés dans un pays. Par exemple, les salaires statutaires en début de carrière dans le primaire étaient de 71 812 dollars au Luxembourg en 2021, contre 16 534 dollars en Lettonie.

Cet écart s’explique avant tout par la différence de niveau de vie moyen et de salaires moyens entre ces deux pays et n’indique pas que, au vu des salaires moyens de ces pays, que les enseignants luxembourgeois ou lettons sont sur ou sous[1]rémunérés. En 2021, les salaires moyens en France étaient inférieurs de 3 % à la moyenne des pays de l’OCDE7 . Ainsi, l’écart de 2 % entre les salaires des enseignants français et les enseignants de l’OCDE semble plus être dû à un écart global de salaires qu’au fait que les enseignants français soient « souspayés » par rapport aux autres pays.