PARIS : Asterès analyse le rebond de l’inflation en…
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PARIS : Asterès analyse le rebond de l’inflation en août
L’inflation en août 2023 a rebondi en glissement annuel, à 4,8 %.
Le détail des chiffres est cependant positif, car ce rebond est exclusivement dû à la hausse des prix de l’énergie, dont les évolutions sont par nature erratiques.
L’inflation est en baisse sur l’ensemble des autres grands postes de dépenses des ménages, indiquant que la tendance déflationniste se prolonge. Cette hausse de l’inflation sur un mois devrait être momentanée, elle devrait continuer à refluer à l’automne et à l’hiver, comme l’indique la baisse des prix de production (sortie d’usine) en juillet.
L’inflation a rebondi de 0,5 point en août du fait de la hausse de l’inflation énergétique (cours du pétrole et relèvement du prix de l’électricité). Hormis l’énergie, l’inflation baisse sur l’alimentation, les services et les produits industriels.
L’inflation énergétique, qui avait été à la source du choc inflationniste en 2021 et 2022, était ensuite devenue négative au cours des derniers mois. En août elle a cependant rebondi pour s’établir à 6,8 % en glissement annuel. Cela a deux causes : le léger rebond du prix du pétrole et le relèvement du prix de l’électricité de 10 % en août. Ce rebond de l’inflation n’indique donc pas un changement de tendance mais résulte pour une large part d’une décision administrative sur la fixation du prix de l’électricité.
L’inflation a baissé en août sur l’alimentation (-1,6 point à 11,1 %), les produits manufacturés (-0,3 point à 3,1 %) et les services (-0,2 point à 2,9 %). La tendance déflationniste est donc bien présente et se retrouve dans l’ensemble des secteurs de l’économie, hors énergie.
L’inflation devrait reprendre sa tendance baissière à l’automne (à un rythme difficile à prévoir précisément) du fait d’évolutions lourdes qui s’observent depuis plusieurs mois, comme la baisse globale du prix du gaz (malgré un léger rebond à l’été) ou la chute de l’inflation sur les prix de production (prix sortie d’usine).
La baisse de l’inflation sera un phénomène lent. La nature de l’inflation évolue. Le choc est né d’une surcharge des chaines d’approvisionnement mondiales et d’un choc gazier suite à la guerre en Ukraine, puis s’est diffusé aux biens manufacturés et surtout alimentaires (dont la fabrication est énergivore et qui ont également été impactés par la hausse du cours des matières premières agricoles suite à la guerre en Ukraine). L’inflation a entraîné une hausse des salaires (indexation du Smic et revendications salariales dans un contexte tendu du marché du travail) qui conduit à une hausse de l’inflation dans les services, puisque les salaires sont le principal coût dans ce secteur. Puis, avec la baisse globale de l’inflation, la progression des salaires ralentira (fin 2023 ou début 2024) entraînant une baisse durable de l’inflation dans les services et donc un retour à un rythme d’inflation plus habituel, probablement courant 2024.
Malgré le rebond en août, la trajectoire globalement baissière de l’inflation ne fait guère de doutes (sauf nouveau choc géopolitique) au vu des tendances lourdes de l’économie. En effet, l’inflation sur les prix de production de l’industrie (à la sortie des usines) est sur une tendance nettement baissière : après avoir atteint 28 % en août 2022 elle est devenue négative en juillet 2023, avec une baisse en glissement annuel de -1,5 % (les prix de production sont publiés avec un mois de décalage par rapport aux prix à la consommation).