Salaires et pouvoir d’achat en hausse.

La progression des salaires ralentit mais demeure plus rapide que la hausse des prix. En conséquence, le pouvoir d’achat augmente et a rattrapé la baisse liée au choc inflationniste. Cette tendance devrait se poursuivre sur les trimestres prochains.

 Au deuxième trimestre 2024, les salaires horaires du secteur marchand non-agricole ont progressé de 1,0 % sur un trimestre et de 3,0 % sur un an. Malgré un ralentissement, la progression est suffisante pour permettre une hausse des salaires réels.
 Début 2023 les salaires horaires avant progressé d’environ 5 % en glissement annuel, dans le sillage de la forte poussée inflationniste. Ainsi, la hausse de 3,0 % au deuxième trimestre 2024 peut sembler modeste, mais elle s’inscrit dans un contexte de forte baisse de l’inflation. En conséquence, l’évolution des salaires réels est désormais positive, après avoir été en baisse plusieurs trimestres.
 Le coût du travail a progressé de 3,4 % sur un an au deuxième trimestre 2024. Cette hausse légèrement supérieure à celle des salaires s’explique par la prime de partage de la valeur qui, n’étant pas soumise à cotisations sociales, implique que le coût du travail augmente lorsque les montants versés diminuent.
 Le pouvoir d’achat a rebondi, y compris lorsqu’il est mesuré par unités de consommation, une évolution qui devrait se poursuivre sur les trimestres prochains.
 Du fait de la forte poussée inflationniste, le pouvoir d’achat avait connu des pressions baissières au cours de ces dernières années. Cependant, avec des salaires qui progressent désormais plus rapidement que l’inflation, il est reparti à la hausse et, au deuxième trimestre 2024, il a retrouvé son plus haut du quatrième trimestre 2022 et du quatrième trimestre 2021. L’évolution est globalement similaire lorsqu’est considéré le pouvoir d’achat par unités de consommation (composition moyenne des ménages) mais, mesurée en UC, la progression du pouvoir d’achat est structurellement plus lente du fait d’une baisse structurelle de la taille des ménages.
 La progression du pouvoir d’achat devrait se poursuivre. Les salaires évoluent avec un décalage par rapport aux prix. Actuellement, l’inflation est en nette baisse (une tendance qui devrait perdurer, notamment avec la baisse du prix du pétrole) et le ralentissement de la hausse des salaires se produit avec retard. Ainsi, au cours des trimestres à venir, la progression des salaires réels devrait demeurer positive.

Sylvain BERSINGER
chef économiste.

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