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PARIS : Addiction aux jeux vidéos, comment en sortir ?

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PARIS : Addiction aux jeux vidéos, comment en sortir ?

Depuis 2018, l’addiction aux jeux vidéos est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme une maladie à part entière.

Comme pour les autres addictions, il faut que la personne qui en souffre soit consciente de sa dépendance pour en sortir.

L’addiction aux jeux vidéos doit être distinguée d’une simple activité récréative qui peut, parfois, sembler excessive sans être pour autant problématique. Comme l’explique l’addictologue et préventologue Stéphanie Ladel, l’addiction est un « processus piégeux lié à quelque chose de matériel ou d’immatériel qui, lorsqu’on l’obtient, produit un soulagement ou un plaisir intense et immédiat ». Pour la spécialiste, ce n’est donc pas le fait de jouer en lui-même qui est problématique, mais la manière dont le cerveau réagit à la récompense immédiate. « Avec le temps, ce mécanisme peut se dérégler, nécessitant des doses toujours plus importantes pour ressentir le même plaisir, ce qui entraîne une dépendance. »

Les signes de l’addiction

Détecter une addiction aux jeux vidéos est une tâche délicate qu’il vaut mieux réserver aux professionnels. « Il n’est pas vraiment possible de détecter une addiction chez autrui, note Stéphanie Ladel. D’ailleurs, le diagnostic se pose toujours avec la personne concernée, son ressenti est essentiel. » Concrètement, une personne arrive à identifier son addiction lorsqu’elle est mise face au fait que sa consommation de jeux vidéos a des conséquences négatives sur sa vie. « Ces conséquences négatives récurrentes, la persistance du comportement malgré la prise de conscience de ces effets néfastes, la compulsion, et le “craving”, c’est-à-dire le désir irrépressible de jouer, sont autant de signes qui permettent d’identifier l’addiction. »

Comprendre les causes de l’addiction

« Pour soigner une addiction aux jeux vidéos, une approche globale est nécessaire : il faut prendre en compte les aspects biologiques, psychologiques et sociaux de la dépendance », explique la spécialiste. Jouer sur ces trois tableaux permet de comprendre les causes de l’addiction et d’identifier d’éventuels troubles psychiques sous-jacents. Stéphanie Ladel souligne en effet l’importance de comprendre « ce qui explique cette addiction » pour y remédier efficacement. La « désescalade cérébrale », qui implique de réduire progressivement l’exposition aux jeux tout en trouvant des alternatives non addictives est un élément clé du traitement. « Retirer l’objet d’addiction ne suffira pas, il faut le remplacer mais pas par quelque chose d’addictif ou de délétère. Il faut parvenir à combler les attentes, les manques. Et cela doit se faire avec la participation de la personne malade. »

Prévenir la rechute

Une fois l’addiction reconnue, il est crucial de mettre en place des stratégies pour prévenir la rechute. Pour cela, Stéphanie Ladel recommande de récompenser les efforts dans la vie quotidienne. « Les proches peuvent aider à désamorcer le cercle vicieux en offrant plus de “récompenses” dans la vraie vie. Cela demande de se poser les questions suivantes : d’un point de vue familial, est-on une bonne alternative aux jeux vidéos ? Est-ce possible de partager un repas sans parler des notes qui régressent ? Ou de faire davantage de compliments ? » L’addictologue indique par ailleurs que le fait de diversifier ses sources de plaisir et de soulagement permet de prévenir les addictions ou de mieux s’en dégager.

SOURCE : La Newsletter de votre Caf n°122 – Octobre 2024.