ORADOUR SUR GLANE : Inauguration des travaux de restaurat…
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ORADOUR SUR GLANE : Inauguration des travaux de restauration de l’église nouvelle
L’église Saint-Martin du nouveau bourg d’Oradour-sur-Glane, implantée à l’entrée du village, symbolise la reconstruction du village martyr.
Edifiée en 1953, elle souffrait de graves désordres. Démarrés en 2016, les travaux de restauration ont coûté de plus d’un million d’euros et sont aujourd’hui achevés. Ils ont bénéficié du soutien de la Fondation du patrimoine au travers d’une souscription internationale qui a collecté 527.087 €, grâce notamment aux dons de 278 particuliers, de 94 communes françaises et de 15 associations, et du soutien remarquable de l’Etat fédéral allemand (390.000 €). En parallèle, le projet a reçu une aide exceptionnelle de 40.000 € de la délégation Limousin de la Fondation du patrimoine.
MASSACRE DU VILLAGE D’ORADOUR-SUR-GLANE
L’après-midi du 10 juin 1944, des soldats de la division SS Das Reich entrent dans le village d’Oradour-sur-Glane qui compte un peu plus de 1000 habitants. Femmes et enfants sont regroupés et brûlés vifs dans l’église. Les hommes sont exécutés et brûlés dans les granges. Au total 642 victimes en une après-midi. Il est décidé dès juillet 1944 de conserver le village en l’état de ruine.
RECONSTRUCTION DU NOUVEAU BOURG
Lors du conseil des ministres du 28 novembre 1944, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur Adrien Tixier, il est décidé de réédifier un nouveau village tout en préservant les ruines de l’ancien.
En mars 1945, lors de sa venue à Oradour, le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République, déclare : « Ce village, Oradour, est le symbole des malheurs de la patrie, il convient d’en conserver le souvenir afin que pareil malheur ne puisse plus jamais se reproduire ».
La reconstruction du nouveau bourg débute en juin 1947 et s’insère dans le courant de la Reconstruction des villes d’importance moyenne. Oradour bénéficie à ce titre d’une « modernisation raisonnable ». Différents architectes sont nommés par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Le président Vincent Auriol pose la première pierre du nouvel Oradour le 10 juin 1947. Il sera labellisé « Patrimoine du XXe siècle » par arrêté du 8 octobre 2007.
LA NOUVELLE ÉGLISE
Seuls quelques édifices, dont l’église, sont alors considérés comme des éléments de représentation et présenteront les courants architecturaux de l’époque. Les plans de l’église sont confiés à l’architecte Paul Villemain (1906-1993). Il la construit selon le courant de l’« Art Sacré » : respect des avancées théologiques et modernité de l’architecture religieuse. L’édification de l’église débute en 1952 et est achevée en 1953. Sa consécration et la bénédiction des cloches a lieu le 12 juillet 1953. Cette cérémonie marque la fin de la « reconstruction » d’Oradour-sur-Glane.
Construite en béton et destinée à être perçue de loin, elle est le trait d’union entre le passé et le présent. Elle se compose de volumes simples : un clocher élancé et un plan carré. Au Nord, un portail imposant s’ouvre dans une fresque de couleurs vives et contrastées réalisée par l’artiste Jean Burkhalter (1895-1982), évoquant la paix et la conciliation (Saint Martin soldat, couleurs bleu et rose). Sur les bas-côtés figurent des anges vêtus de grandes toges aux couleurs pastelles (vert, rose, orange…). Les vitraux sont réalisés par l’artiste limougeaud Francis Chigot (1879-1960), auquel on doit entre autres ceux de la basilique Notre-Dame de Montréal et localement les verrières de la gare de Limoges-Bénédictins. Les émaux du tabernacle et des fonts baptismaux sont exécutés par le maitre-émailleur limougeaud Christiane Dujardin. Ils témoignent d’une volonté du renouveau artistique lié à l’Art Sacré. A l’intérieur, se trouvent les statuettes de Saint Victurnien et de Sainte Bernadette provenant de l’ancienne église. En 2012, l’intégralité de l’église Saint-Martin et certains de ses objets mobiliers sont inscrits au titre des monuments historiques.
LES TRAVAUX DE RESTAURATION DE LA NOUVELLE ÉGLISE
L’église, construite rapidement de 1952 à 1953, a été réalisée en matériaux issus de l’après- guerre. Dans les années 2000, d’importants travaux de restauration s’avèrent nécessaires. Une souscription internationale est alors lancée en octobre 2014 en partenariat avec la Fondation du patrimoine. L’architecte Jérôme Baguet est choisi pour réaliser la maitrise d’œuvre de la restauration de l’édifice. D’importantes fissures sont apparues au niveau des plafonds béton sur toute la surface du bâtiment. Ces désordres ont nécessité la démolition totale de tous les ouvrages béton au droit des plafonds et la reconstruction à neuf de l’ensemble. Les fresques extérieures, très dégradées, en particulier celles exposées au Nord-Ouest, ont toutes été restaurées. Elles représentent une surface d’environ 60 m2. D’importantes recherches photographiques ont dû être déployées pour retrouver les teintes initiales. L’ensemble des vitraux de l’édifice ont été déposés, emmenés à l’Atelier du vitrail à Limoges où ils ont été entièrement démontés, nettoyés, restaurés puis remis en place. L’intégralité de la toiture a été refaite à neuf. Les enduits en ciment des façades ont tous été piochés et remplacés par des enduits à la chaux.
LA FONDATION DU PATRIMOINE
Première organisation privée de France dédiée à la sauvegarde du patrimoine de proximité le plus souvent non protégé par l’État, la Fondation du patrimoine est un organisme sans but lucratif créé par la loi du 2 juillet 1996. Reconnue d’utilité publique par le décret du 18 avril 1997, elle a pour mission de sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine national bâti, mobilier et naturel. Organisée autour de ses 22 délégations régionales, elle appuie son action sur un réseau de plus de 560 délégués bénévoles qui œuvrent chaque jour à la préservation de ce patrimoine de proximité. Avec plus de 27 000 projets publics et privés soutenus depuis sa création, elle participe activement au renforcement de l’attractivité des territoires en devenant, au fil des années, un partenaire privilégié des acteurs locaux et un moteur efficace du développement économique durable de notre pays, en contribuant à la création d’emplois, en participant à la transmission des savoir-faire, à l’insertion professionnelle, et à la formation des jeunes. Le mécénat populaire qui fait appel à la générosité publique est l’outil le plus emblématique de la Fondation du patrimoine, qui en 2017 a collecté 14,6 millions d’euros grâce à la générosité de 40 000 donateurs.
www.fondation-patrimoine.org
LA VILLE D’ORADOUR-SUR-GLANE
Oradour-sur-Glane est située sur le territoire de la communauté de communes Porte Océane du Limousin, qui recense plus de 27 000 habitants. La nouvelle ville, reconstruite à partir de 1947, compte actuellement 2500 habitants. Située à mi-chemin entre Limoges et Saint-Junien, elle ne cesse de voir sa population progresser grâce à sa situation géographique favorable. C’est une cité active sur le plan économique, avec un tissu industriel composé d’entreprises à la renommée mondiale et un nombre important d’artisans et de commerçants. Elle possède d’autre part des infrastructures adaptées à l’ensemble des générations. En outre, la commune démontre un grand dynamisme avec des associations de natures diverses (sportives, culturelles, mémorielles).