MONTPELLIER : ING France – Note Macroéconomique PIB…
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MONTPELLIER : ING France – Note Macroéconomique PIB du 4eme trimestre
Par Charlotte de Montpellier, Senior Economist.
Le PIB français a stagné au quatrième trimestre 2023, après une stagnation au troisième trimestre. La France évite donc de justesse la récession technique, mais les détails sont faibles, indiquant que l’économie demeure freinée par la situation actuelle.
Une stagnation, mais des détails faibles
Comme attendu, le PIB français a stagné au quatrième trimestre 2023 (0% en glissement trimestriel), après une stagnation au troisième trimestre (chiffres revus à la hausse de -0.1 à 0%). La France évite donc de justesse la récession technique, mais les détails sont faibles, indiquant que l’économie demeure freinée par la situation actuelle. In fine, sur l’année 2023, la croissance du PIB a été de 0.9% contre 2.5% en 2022.
Dans les détails, l’Insee indique que la demande intérieure finale hors stocks a contribué négativement à la croissance (-0.1 point), en raison d’une légère diminution de la consommation des ménages (-0.1% contre -0.5% au T3), mais surtout d’une forte chute des investissements (-0.7% sur le trimestre après 0.2% au T3), les investissements des ménages étant de nouveau en baisse, et les investissements des entreprises chutant pour la premières fois (-0.6% sur le trimestre). Les importations diminuent très nettement (-3.1% sur le trimestre), tandis que les exportations diminuent seulement légèrement (-0.1%), ce qui permet au commerce extérieur de contribuer très favorablement à la croissance trimestrielle (+1.2 points). La contribution des stocks est à nouveau négative (-1.1 points).
On peut conclure de ses données que la dynamique économique française est restée faible fin 2023, toutes les composantes du PIB ayant diminué sur le trimestre à l’exception des dépenses publiques. Malgré un deuxième trimestre de stagnation du PIB, les chiffres des composantes laissent penser que la dynamique économique intérieure a effectivement ralenti au quatrième trimestre par rapport à l’été. La chute du PIB a été évitée uniquement car les exportations françaises se sont contractées de manière moins forte qu’au troisième trimestre. En particulier, la forte chute des investissements, aussi bien de la part des ménages que des entreprises, et la baisse de la consommation indiquent que l’économie française souffre de l’environnement économique actuel marqué par des taux d’intérêts élevés, l’inflation forte, la pression sur le pouvoir d’achat et une faible demande effective et attendue à laquelle font face les entreprises.
La stagnation devrait se prolonger début 2024, avant une reprise graduelle
Pour la suite, peu d’indicateurs laissent penser que l’économie va reprendre de manière forte au premier trimestre 2024. En fait, nous tablons sur une stagnation qui perdure. Nous estimons que l’économie française devrait graduellement reprendre au cours de l’année 2024, avec une croissance un tout petit peu plus dynamique au deuxième trimestre, puis qui s’accélère en seconde partie d’année. Cette reprise devrait avoir lieu grâce à une consommation plus dynamique, sur fond de baisse de l’inflation et de pouvoir d’achat un peu mieux orienté, dans un contexte de marché du travail qui ne s’affaiblit pas de manière forte. Nous tablons sur une croissance encore plus faible en 2024 qu’en 2023, de 0.5% contre 0.8%.