MARSEILLE : Les grandes écoles accélèrent leurs collaborati…
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MARSEILLE : Les grandes écoles accélèrent leurs collaborations
La Région Sud dispose d’atouts majeurs — villes dynamiques, écosystèmes d’innovation, cadre de vie — mais doit mieux attirer et retenir la jeunesse.
Les besoins de compétences sont importants et concernent toutes les filières. Présentes et engagées, les grandes écoles constituent une ressource précieuse pour attirer et fidéliser les talents. Le 2 octobre s’est tenu le colloque bisannuel de l’association Grandes Écoles Région Sud, qui a réunit vingt établissements. Académiques, étudiants et entreprises y ont travaillé ensemble autour d’un point clé : comment attirer les jeunes talents et les garder sur le territoire ? Rappelons qu’en 2023, à l’issue deleur premier colloque régional, l’association des grandes écoles de la région avait adopté une appellation plus lisible pour affirmer son rôle moteur au service du territoire et la nécessité de gagner en visibilité auprès des acteurs économiques. Elle est aujourd’hui une ressource stratégique, ouverte aux entreprises, aux collectivités et à la société.
Pour Carole DEUMIÉ, présidente de Grandes Écoles Région Sud : « Notre second grand colloque a montré notre capacité à apporter une vision et à agirtrès concrètement, au service de la dynamique régionale. Nos écoles sont là, déjà à l’œuvre, unies et prêtes à se mobiliser davantage. Les entreprises de la région doivent s’appuyer plus largement sur cette présence pour gagner en attractivité et fidéliser les jeunes que nous formons. Elles appellent plus de professionnels, ingénieurs, managers et autres profils ? Nous pouvons faire émerger l’offre qui attirera les talents, au service de l’innovation, de la digitalisation, de la décarbonation et de la souveraineté industrielle. Placé sous le signe de la jeunesse, le colloque a aussi permis aux étudiants de partager leurs aspirations et leur rapport au travail : emplois porteurs de sens, articulation vie personnelle/professionnelle, équilibre géographique, qualité de vie. Ensemble, grandes écoles, jeunes, entreprises, élus, renforçons nos actions communes pour répondre à ces aspirations et dynamiser le territoire ».
Donner aux entreprises le réflexe « Grandes Écoles Région Sud »
Comment augmenter le nombre de diplômés qui restent travailler sur le territoire ? Pendant le colloque, un point clé a été soulevé : les dirigeants ont-ils une bonne connaissance des grandes écoles régionales ? Grandes Écoles Région Sud, les collectivités territoriales et les entreprises devront donc continuer leurs échanges et travailler ensemble dans un objectif commun : rendre le territoire plus attractif auprès des jeunes. Elles devront intensifier leurs actions communes de promotion des métiers industriels auprès des plus jeunes et renforcer les rencontres étudiants-entreprises (forums, interventions sur les campus) pour faciliter l’insertion professionnelle dans les entreprises de la région. Les grandes écoles poursuivront le développement de formations et de parcours croisés favorisant l’hybridation des compétences. Elles favoriseront la tenue d’événements, de conférences et de colloques organisés en collaboration inter-écoles. Elles partageront leur savoir-faireafin d’insuffler l’«esprit d’entreprendre» chez les étudiants et accéléreront aussi la mise en réseau de leurs incubateurs pour continuer à créer de l’innovation sur le territoire et former les futurs entrepreneurs qui s’installeront en région.
Pour Pierre-Antoine VILLANOVA, président du Club Top 20 et grand témoin du colloque : « Le territoire est dynamique, pourtant trop peu de jeunes restent y travailler. Notre objectif commun doit être que la majorité de ceux qui y étudient s’y projettent, entreprennent et s’impliquent, notamment dans la transition environnementale. Les grandes écoles ont un rôle clé aux côtés des entreprises : elles sont un pilier du territoire, de son rayonnement et de son activité, aujourd’hui et demain. Elles doivent faire entendre leur voix ».
Les recommandations de la jeunesse
Pour donner la voix aux jeunes, un atelier a réuni des élèves de spécialités différentes. Les recommandations effectuées à l’issue de l’atelier, très concrètes, ont été saluées par les grandes écoles et les entreprises. Deux attentes ressortent fortement. D’abord, les jeunes souhaitent avoir accès à plus de possibilités d’emplois qui ont du sens — avec une attention au littoral, à la biodiversité, à la décarbonation et à la réindustrialisation. Ils soulignent aussi la nécessité d’une information plus claire sur les opportunités d’emploi locales à l’horizon 2035 et de partenariats renforcés pour l’accès aux stages et à l’emploi dans les entreprises de la région. Ensuite, en termes de qualité de vie, les jeunes souhaitent mieux articuler travail et mobilité. Ils prônent plus de flexibilité horaire et de télétravail, avec une coordination régionale des jours de présentiel pour éviter les pics de circulation. Ils encouragent aussi l’implantation des entreprises dans des zones moins denses pour rapprocher emploi et habitat. Ils expriment le besoin de favoriser le mix culturel et l’ouverture à l’international du territoire.
Leur message, adressé aux grandes écoles, entreprises et élus, est net : « Parce que ça ne se fera pas si chacun travaille dans son coin, nous avons vraiment besoin de coopérer tous ensemble. »
Grandes Écoles Région Sud : la force du collectif
Avec ce colloque, Grandes Écoles Région Sud a montré sa force : la capacité à faire travailler ensemble académiques, entreprises et étudiants au service de l’attractivité de la région Sud. Créée en 2011, l’association regroupe 20 écoles, publiques et privées, qui représentent 29.000 étudiants et 2.000 collaborateurs, dont 1.200 enseignants-chercheurs. Toutes délivrent des diplômes reconnus par l’État et partagent une vision commune : former des femmes et des hommes compétents, responsables et ouverts, capables de coopérer dans des environnements complexes et de s’engager dans la Cité au service du bien commun. Le collectif agit dans un esprit collaboratif. Il s’est doté de 3 missions : être un interlocuteur de référence sur les questions d’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation ; créer un espace de partage d’expérience et d’expertise pour proposer, innover ; développer des formations attractives pour demain ; et agir comme un moteur de coopération pluridisciplinaire. Après Marseille et Aix-en-Provence, le prochain colloque devrait se tenir en 2027 à l’est du territoire. D’ici là, les grandes écoles feront vivre, au quotidien, en plus de leur complémentarité pluridisciplinaire, cette coopération renforcée avec les entreprises au service des ambitions de la Région Sud.