MARSEILLE : Art et Sport, un médium singulier dans le mon…
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MARSEILLE : Art et Sport, un médium singulier dans le monde de l’art contemporain
13 expositions dans 13 villes de France.
Si le sport est considéré comme une activité éminemment populaire, l’art contemporain est parfois trop souvent perçu comme élitiste. Cette opposition est cependant superficielle, car l’art et le sport partagent un même ressort qui est celui de la passion. L’un et l’autre sont tous deux des intensificateurs d’émotion. Ils sont marqués par une même diversité de pratiques et offrent de multiples formes d’expression.
Ainsi, Art et Sport est une manifestation qui vise à la rencontre entre ces deux mondes en proposant une exposition plurielle sur l’ensemble du territoire français. Il s’agit d’investir dans chaque région de France et en outre-mer une infrastructure ou un événement sportif pour aller à la rencontre d’un public souvent éloigné des musées et des centres d’art. En s’appuyant sur les collections des 22 Fonds Régionaux d’Art Contemporain de France – qui fêtent cette année leurs 40 ans d’existence -, Art et Sport souhaite participer à la démocratisation de la création actuelle en offrant des expériences esthétiques variées dans un contexte inhabituel.
Du 8 au 12 mai
Le néon, apparu dans les années 1960 dans le sillage de l’art minimal, s’est imposé comme un médium singulier dans le monde de l’art contemporain, comparable à la vidéo, la performance ou l’installation. Cet objet industriel, héritier du ready-made de Marcel Duchamp, souligne une évolution significative dans la perception et la création artistiques. En effet, le fait que le néon ne soit pas fabriqué par l’artiste lui-même marque un détachement vis-à-vis du geste artistique traditionnel, où la main de l’artiste était considérée comme essentielle à la création de l’œuvre. Ce détachement est, cependant, contrebalancé par la nature intrinsèquement attractive et immersive du néon. La lumière, élément central de son utilisation, crée une interaction dynamique avec l’espace et le public.
Qu’il soit utilisé dans un contexte abstrait, allusif, verbal ou muet, le néon transforme son environnement immédiat et engage le spectateur d’une manière directe et souvent inattendue. En illuminant son espace avec des tubes fluorescents, le néon ne se contente pas d’occuper un lieu : il le modifie, l’irradie et invite à une expérience sensorielle et émotionnelle. Cette capacité à transformer l’espace fait du néon une expression puissante de l’idée que l’œuvre d’art partage un espace commun avec son spectateur. Le néon crée une proximité avec le public, tout en maintenant une certaine distance, typique de la création artistique. Cette dualité reflète le paradoxe de l’art contemporain, qui cherche à la fois à engager le spectateur et à maintenir une forme d’autonomie conceptuelle.
Le néon renverse finalement la notion d’« aura » de l’art que l’on doit au philosophe Walter Benjamin. Dans ses réflexions sur l’art à l’ère de sa reproduction mécanique, ce dernier a exploré l’idée de l’aura comme une qualité singulière qui émane des œuvres d’art, « unique apparition d’un lointain, si proche soit-il ». À sa suite, il est possible de noter que le néon crée pour sa part une proximité avec le spectateur, quelle que soit sa distance physique…