MARSEILLE : 500 ans plus tard, le pape de retour dans le Sud
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MARSEILLE : 500 ans plus tard, le pape de retour dans le Sud
Après le passage par Marseille de Clément VII en 1533, l’arrivée du pape François est un événement historique. Pour l’occasion, remontons le temps pour mettre un coup de projecteur sur l’histoire et le patrimoine religieux du territoire.
Le 23 septembre, le public du stade Vélodrome délaissera le temps d’une messe son culte pour le ballon rond pour écouter le pape François, avant qu’il ne s’élance sur l’avenue du Prado à bord de la papamobile. Dans cette ville, le parcours aurait tout aussi bien pu passer par l’abbaye de Saint-Victor, qui doit beaucoup au pape Urbain V, ou par la cathédrale de la Major, où sont gardées les reliques de Saint Lazare. Ailleurs sur le territoire, il aurait pu choisir la majestueuse basilique de Saint-Maximin, la grotte de Marie-Madeleine nichée dans la Sainte-Baume ou le Palais de Papes à Avignon. L’histoire de la Provence est liée à celle de la chrétienté. Et pour cause, notre région fut la première de France à être romanisée, puis christianisée.
Marie Madeleine, la plus provençale des Saintes
Tous les provençaux connaissent le destin de Lazare, Marthe, Marie Madeleine, Marie Jacobé, Marie Salomé et sa servante Sara. Au 1er siècle, ils sont chassés de Palestine et jetés dans une barque sans voile ni rame, qui a miraculeusement accosté sur les rives de la Camargue. Cet épisode, qui marque le début de l’évangélisation du territoire, est aussi le point de départ du prodigieux voyage de Marie Madeleine en Provence, qui a donné naissance en 2022 a un pèlerinage de 222 kilomètres. Cet incroyable projet, soutenu par la Région Sud, est une invitation à rejoindre la grotte de Sainte-Marie Madeleine, 3e tombeau de la Chrétienté, en 10 étapes et 10 jours à travers les parcs naturels régionaux de Camargue et de la Sainte-Baume. Le long du chemin, sur les pas de Marie-Madeleine, de nombreux édifices religieux, témoins de cette histoire, sont à découvrir.
Le temps des cathédrales
Pendant très longtemps, le territoire de la région était morcelé, composé d’une multitude d’évêchés, tous dotés d’une cathédrale. Le Plan cathédrale de la Région Sud a pour objectif de préserver ce patrimoine remarquable, en accompagnant la restauration et la préservation de 26 édifices, de la synagogue de Carpentras, de chapelles, églises, tableaux et vitraux. A Embrun, Forcalquier, Carpentras, Orange ou Cavaillon, de vastes chantiers ont été lancés pour que le public puisse continuer de les visiter.
Le palais des papes, siège de la Chrétienté d’Occident au XIVe siècle
A Avignon, le plus grand palais gothique du monde fut la résidence de 9 papes. Son histoire commence avec Clément V qui, faute de pouvoir s’installer à Rome où l’instabilité politique règne, ira le premier séjourner à Avignon. C’est son successeur, Jean XXII, qui s’y installe véritablement et entreprend la transformation du palais pour pouvoir y abriter le gouvernement de l’église. Le palais est principalement l’œuvre de deux papes bâtisseurs, Benoît XII, qui fait construire le premier palais pontifical (dit Palais vieux), et Clément VI, qui fait édifier de nouvelles extensions (dit Palais neuf). Les papes avignonnais ont contribué à façonner le territoire. Urbain V par exemple, qui fut abbé de Saint-Victor, a largement contribué à l’embellissement de cet édifice. C’est également au XIIIe siècle qu’est créée l’enclave des papes, composée de 4 communes du Vaucluse situées dans la Drôme !
Clément VII, le pape entremetteur
Le départ du dernier pape d’Avignon en 1429 n’a pas marqué la fin des visites papales sur le territoire pour autant. C’est un événement de taille qui a amené pour la dernière fois un pape à Marseille en la personne de Clément VII : le mariage de sa nièce, Catherine de Médicis avec le fils cadet de François 1er, futur Henri II, tous deux âgés de 14 ans. Leur union a été célébrée en grandes pompes en 1533 et fera naître trois rois et deux reines consorts : les rois de France François II, Charles IX et Henri III, et les reines Elisabeth d’Espagne (elle épousa le roi Felipe II) et Marguerite, plus connue sous le nom de la reine Margot (la femme d’Henri IV).
SOURCE : Région Sud