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HERAKLION : FAO-CGPM – Les pays de la Méditerranée et de la mer Noire s’entendent sur une vision commune pour une aquaculture durable
Résilience climatique et économique, gouvernance, innovation, recherche, collecte de données et bien-être animal sont les principaux piliers de la croissance durable de l’aquaculture dans la région.
Des représentants de plus de 30 pays se sont réunis à Héraklion (Grèce) pour la plus grande conférence régionale sur l’aquaculture de la région. Intitulé «Façonner l’avenir de l’aquaculture durable en Méditerranée et en mer Noire», cet événement de deux jours organisé par la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et par le Gouvernement de la Grèce, avec l’appui financier de l’Union européenne, a marqué un tournant historique pour la croissance future du secteur aquacole.
La conférence a servi de forum pour faire le point sur les progrès accomplis depuis la conférence régionale inaugurale qui s’est tenue il y a dix ans à Bari (Italie) et réfléchir à la manière d’englober l’innovation et la durabilité, de renforcer la résilience et de libérer le plein potentiel de l’aquaculture dans la région, en vue de réaliser et dépasser les objectifs de la Stratégie 2030 de la CGPM.
L’aquaculture est de plus en plus vitale pour la sécurité alimentaire, l’emploi et le développement économique dans la région de la Méditerranée et la mer Noire. Au cours de la dernière décennie, le secteur a connu une croissance remarquable: la production aquacole marine et en eau saumâtre a augmenté de 91,3 pour cent et les revenus de 74,5 pour cent.
Une vision commune
Les participants à la conférence ont formulé une vision commune pour l’avenir, en tenant compte des principaux enjeux régionaux et mondiaux, notamment l’insécurité alimentaire mondiale croissante à laquelle est confrontée une population de plus en plus nombreuse, le changement climatique, la pollution, la dégradation de la biodiversité et l’instabilité économique.
«Une nouvelle vision du développement durable de l’aquaculture prend forme aujourd’hui. Cette conférence doit marquer une étape importante dans notre parcours. En nous appuyant sur ses conclusions, nous réfléchirons à la meilleure façon de relever les défis, en veillant à ce que nos actions profitent à l’aquaculture et aux communautés locales qui en dépendent», a déclaré Charlina Vitcheva, Directrice générale des affaires maritimes et de la pêche à la Commission européenne.
Des décideurs et des acteurs de haut niveau, y compris des experts en aquaculture et des représentants du secteur académique et de la recherche, d’organisations internationales, intergouvernementales et non gouvernementales, de producteurs et d’associations d’aquaculteurs de la région et au-delà, ont partagé leurs idées et leurs expériences dans le cadre d’une série d’exposés liminaires, de panels et d’événements parallèles. Parmi les participants figuraient également des petits exploitants aquacoles, ainsi que le réseau des femmes dans l’aquaculture, tout récemment créé et d’une initiative de la CGPM visant à renforcer l’autonomie des femmes dans le secteur.
«L’aquaculture est un pilier du développement de notre pays et de toute la région méditerranéenne. Grâce à nos convergences et à nos décisions, nous jetons les bases d’un secteur durable et résilient qui innove et respecte son environnement naturel. Je suis convaincu que la coopération de toutes les parties prenantes nous aidera à faire de l’aquaculture un levier d’innovation, de durabilité et de progrès pour notre pays et pour l’ensemble de la Méditerranée», a déclaré Konstantinos Tsiaras, Ministre du développement rural et de l’alimentation de la Grèce.
Une décennie de progrès remarquables
Au cours de cet événement, les participants ont passé en revue les progrès impressionnants accomplis par le secteur au cours de la dernière décennie, y compris de nombreuses avancées nationales et régionales visant à renforcer la durabilité du secteur, telles que le développement de stratégies aquacoles nationales et l’engagement accru des associations d’aquaculteurs.
Parmi les faits marquants, on peut citer l’extension des zones affectées à l’aquaculture de 30 pour cent à 73 pour cent et le développement des programmes de surveillance environnementale, qui sont passés de 23 pour cent à 60 pour cent. En outre, les différents centres de démonstration aquacole établis en Égypte, en Roumanie, en Tunisie et en Turquie – la création d’un nouveau centre en Bulgarie est également prévue en 2025– ont dispensé des formations à des milliers de participants.
«La forte représentation de la communauté aquacole régionale à la conférence est un pas important vers le développement durable du secteur. Notre approche, à la CGPM, englobe toutes les dimensions de la durabilité, de la gouvernance et des aspects sociaux jusqu’à la gestion de l’environnement et à la croissance économique. Nos pays ont une vision commune de l’avenir, profondément ancrée dans leurs objectifs communs et leurs aspirations, mais également alignée sur les réalités auxquelles les aquaculteurs sont confrontés chaque jour», a déclaré Miguel Bernal, Secrétaire exécutif de la CGPM.
Cinq priorités pour une aquaculture durable à l’horizon 2030
Le renforcement de la sécurité alimentaire reste une priorité, réaffirmant le rôle de l’aquaculture dans la fourniture d’aliments accessibles, abordables et nutritifs pour répondre à une demande mondiale croissante, tout en contribuant aux économies locales et en réduisant la dépendance à l’égard des importations.
Dans le même temps, il est essentiel de promouvoir une croissance axée sur les écosystèmes pour appuyer des pratiques aquacoles qui intègrent des approches écosystémiques, afin de garantir la résilience sociale et environnementale, tout en améliorant la biodiversité et en restaurant les écosystèmes marins.
En outre, le renforcement de la gouvernance et de la collaboration entre les parties prenantes est essentiel pour améliorer l’harmonisation des cadres réglementaires avec les normes mondiales et impliquer activement les parties prenantes, y compris les producteurs artisanaux et les communautés locales, afin de favoriser une prise de décision équitable et la coopération transfrontalière. L’adoption de pratiques innovantes, telles que les espèces adaptées au climat, l’aquaculture multitrophique intégrée et les systèmes avancés pour faire face aux impacts du changement climatique et assurer la durabilité à long terme, constitue également un moteur important pour promouvoir davantage la résilience climatique et l’innovation.
Enfin, il est essentiel de garantir la responsabilité sociale et l’inclusivité pour responsabiliser les communautés locales, donner la priorité à l’équité entre les sexes, améliorer le bien-être des travailleurs et travailleuses et promouvoir la participation des jeunes afin de créer un secteur aquacole plus inclusif et socialement responsable.
Alors que les pays de la région débattent des conclusions de la conférence, celles-ci devraient guider la CGPM et ses membres dans la définition de nouvelles actions stratégiques nationales et régionales en faveur du développement durable de l’aquaculture, y compris dans le contexte de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan 2025 et de la prochaine déclaration MedFish4Ever.