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AIX EN PROVENCE : Les acteurs du tourisme réunis pour une…

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AIX EN PROVENCE : Les acteurs du tourisme réunis pour une journée d’échanges

Cette année pour introduire cette journée d’échanges et de présentations, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, a changé de braquet  pour utiliser répondre aux interrogations qui lui parviennent. 

Bien entendu, il a donc parlé chiffres, résultats, tendances, mais pas que.

Intervention François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme (CRT) et vice-président de la Région Sud – 14 novembre 2024

Peut être avant tout placer cette journée dans le contexte actuel, national et régional :

A l’échelle nationale, il n’a échappé à personne que nous entrions dans une ère nouvelle de l’attractivité de notre pays avec la fusion (pas sur que le mot soit le bon) entre les 2 grands outils de l’Etat : Atout France et Business France. On peut se lamenter, crier au scandale, ceci ne changera rien à la décision prise, alors soyons dans l’action.
En gros pour nous Atout France représente un effet de levier annuel d’un million d’euros, sans parler des expertises à disposition. Je rencontre demain le ministre de l’économie, après avoir déjà échangé avec la ministre Ferrari, la semaine prochaine CRT et régions acteront d’une position commune pour avancer, être force de proposition et rappeler les fondamentaux.
A l’échelle régionale, non nous ne fusionnerons pas nos objets d’attractivité, CRT et Rising Sud resteront deux entités à part entière, même si nous nous emploierons à encore plus serrer les rangs. Ceci étant posé nous sommes sur un exercice budgétaire un peu atypique, car l’effort demandé à notre région comme aux autres 450 grands territoires est substantiel et pas neutre : 120 millions d’€.
Je vous propose quelques chiffres conjoncturels pour commencer :

De janvier à aujourd’hui (14 novembre), la région Sud a enregistré une hausse de sa fréquentation touristique de près de 3%, notamment grâce à une belle dynamique de notre clientèle internationale (+4%). A noter une stabilité durant les mois de juillet et d’août, ce qui vient confirmer nos efforts de changement de politique.

Le résultat sur la désaisonnalisation est sans appel :

En 10 ans, notre fréquentation annuelle a progressé de 7%, avec une stabilité sur le cœur de l’été qui est déjà bien rempli et des progressions de 13% sur l’hiver, de 10% au printemps et en automne, là où nous pouvons mieux accueillir !
Ces résultats montrent que nos actions nombreuses et notre stratégie de désaisonnalisation portent leurs fruits. Ils montrent aussi que nous pouvons défendre les valeurs d’une écologie de croissance sans jamais opposer écologie et économie. Pour la fin de l’année les taux de réservation sont, à date, en avance, y compris pour la saison d’hiver dans nos Alpes (+1% à date sur les réservations). En termes de fréquentation, l’année 2024 devrait constituer la nouvelle année de référence pour le tourisme régional. Nous pouvons en être fiers.

Pour être tout à fait complet :

Dans l’hôtellerie, toujours sur cette période de janvier à mi-novembre, le taux d’occupation est de 69%, en quasi stabilité par rapport à 2023 (+1%). On observe une hausse des nuitées internationales notamment lointaines, en particulier des vacanciers venus d’Amérique du Nord et d’Asie.
Dans l’hôtellerie de plein air, d’avril à septembre, les nuitées sont en progression de +4%. On note une augmentation de la clientèle française (+2%), et une très forte augmentation des nuitées internationales (+10%). Les Pays-Bas redeviennent la première clientèle internationale des campings de notre région, devant l’Allemagne.
Dans les autres hébergements collectifs (résidences de tourisme, villages vacances…) de janvier à aujourd’hui, les nuitées sont en progression de +3%.
Dans le locatif, de janvier à mi-novembre, les nuitées sont en progression de +10% à noter une forte augmentation de l’offre (+17%) ce qui engendre automatiquement une baisse du taux d’occupation moyen de cette typologie d’hébergement (-3%) non révélatrice.

Pour vous aider à caractériser ces résultats :

Les hébergements marchands, créateurs d’emplois, sont aujourd’hui utilisés pour 59% des séjours, contre 46% il y a 10 ans.
Et l’hôtellerie n’a pas perdu de part de marché avec toujours 17% des séjours.
La clientèle internationale qui représente 29% de notre fréquentation, injecte près de la moitié des recettes, là où la clientèle locale qui représente elle aussi 29% de notre fréquentation, ne contribue que pour 13% des recettes. Enfin, en 10 ans, la consommation touristique a progressé de 19%, soit de 2,7 milliards d’€ en région Sud.

Je finirai cette salve de chiffres avec 2 grands marqueurs de notre politique de décarbonation :

Nous sommes passés, 1ère région de France en nombre d’établissement labellisés Clef Verte, nous n’étions que 3ème il y a seulement 2 ans.
En 2023, 14% de nos visiteurs ont utilisé le train pour se déplacer dans notre région, ils n’étaient que 4% il y a 10 ans !

Alors rentrons plus dans les détails de cette année hors norme, marquée par la multiplicité de grands évènements sportifs en Région concomitamment aux grandes cérémonies de commémoration du débarquement et des libérations de Provence.
Dans un monde marqué par le goût du spectacle, des échanges mondialisés et de la pratique sportive, promue en modèle de vie, les grands évènements sportifs internationaux sont devenus des temps forts de notre société, des rassembleurs de foules, des enjeux économiques majeurs et des sources de rayonnement touristique.
Les plus grands viennent de se tenir dans notre pays : Coupe du monde de rugby 2023, Jeux olympiques de Paris 2024, 1 quart des épreuves du tour de France et une arrivée sur la promenade des anglais.
Voici donc venu le temps des bilans pour mesurer les multiples retombées de ces grands-messes, et de répondre à la question du comment encore mieux faire à l’avenir… car avenir en la matière il y aura.
1ère région touristique après Paris, 21 milliards d’impact économique annuels, 1ère industrie de la région, nous sommes armés pour accueillir et absorber de grands évènements internationaux, qu’ils soient sportifs, culturels ou diplomatiques.
Au-delà d’accueillir ces événements d’exception, ce sont aussi des leviers puissants de développement de notre économie et de notre attractivité.
Le Sud Terre de Sport, il suffit de regarder ces 2 dernières années…

– Coupe du Monde de Rugby 2023
10 matchs entre Nice et Marseille, 400 Millions de retombées économiques additionnelles sur une aile de saison.

Jeux d’été … là aussi qu’avons-nous pas entendu ! un gang de râleurs et grincheux qui n’y croyaient pas et pourtant :

8 mai Arrivée de la flamme à Marseille 250 000 personnes, précédent record Barcelone 5000 et 20 millions de retombées économiques.

L’ensemble des jeux sur la région, 200 millions de retombées économiques.
Un million de visiteurs supplémentaires en région, 65 % de clientèle internationale.
2500 collaborateurs et volontaires
Plus de 220 entreprises régionales mobilisées
Dont certaines sur l’ensemble des jeux comme une entreprise d’Aubagne qui a habillé 140 communes et 400 sites olympiques.

– Tour de France 2024
Un cru hors normes avec une arrivée improbable sur la promenade des Anglais.
o 300 000 spectateurs dans les Hautes Alpes, 20 millions de retombées économiques
o L’étape Embrun Isola qui a fait le plus d’audimat sur France Télévision pendant l’ascension du col de la Bonnette
o Nice : un taux d’occupation hôtelier record à 98% et 50 Millions de retombées économiques

Les grands évènements sportifs internationaux servent d’abord les enjeux propres à la communauté sportive, en termes de motivation, de mobilisation et de performance de nos athlètes. Ce sont également de puissants vecteurs pour stimuler la pratique sportive auprès du plus grand nombre, dans une société malade de sa trop grande sédentarité.

La tenue de nombreux évènements de ce type ces dernières années en Région se déroule dans un contexte d’essor de la pratique sportive parmi les vacanciers. Selon une vaste étude² commanditée par les ministères des Sports et de l’Économie, dont les conclusions ont été rendues publiques en février 2024, un Français sur trois pratiquait déjà le tourisme sportif en 2023. Par tourisme sportif, on entend la pratique sportive au cœur de la motivation d’un séjour hors de chez soi.

Mieux, 62% des Français déclarent avoir l’intention de s’y mettre à l’avenir. Nos grands évènements ne peuvent qu’exercer qu’une influence positive sur ce phénomène sociétal.

Par ailleurs, n’oublions pas que les Grands évènements sportifs internationaux permettent au sport de jouer pleinement son rôle de fédération de tous les publics, dans une société en proie aux communautarismes et au replis identitaires. Surtout, ils constituent une vitrine majeure pour la crédibilité, l’attractivité et le rayonnement de tout un pays…ou de toute une région.

Ceci nous emmène aux futurs jeux d’hiver qui vont nous impacter tous et sont une force d’entrainement rare …

Parce que j’entends un peu toutes les versions, et que les acteurs de tourisme sont les premiers concernés.

Je vais vous relater comment nous avons vécu cette aventure…

Un président de région passionné de ski et de pulls rouges depuis toujours.
Un président de région qui a vécu à Lima en 2017 l’attribution des jeux de Paris 2024.
Tout part d’un rêve,
Tout part d’un constat aussi … nous avons tout dans nos Alpes du Sud.
2ème domaine skiable de France, 63 stations, des champions, la neige et les chalets.

Nous avons tout mais jamais nous n’avons accueilli les mythiques jeux olympiques et paralympiques quand nos voisins du Nord les ont reçus 3 fois.
Alors, en Janvier 2022, nous avons assisté à une sortie pour le moins … étonnante.
En plein discours des vœux à l’Hôtel de Région, le président Muselier nous annonçait qu’il allait nous ramener les Jeux … dans nos Alpes du sud.
Grand flottement dans la salle, sourires polis, regards ébahis, mais quand même étoiles dans les yeux… mais gros doutes … quand la plupart pensaient Pékin lui était resté sur Lillehammer.

De là tout s’enchaine et je prends mes notes :

– Un an pour gagner les bénédictions : du Comité Régional Olympique et du Comité National Olympique
– 2 mai 2023 réunion avec le Comité International Olympique, nous sereins avec notre joli dossier pour 2034 ou 2038…

Le retour du CIO ne se fait pas attendre :

o Vous êtes prêts pour 2030 ?
o Le genre de question à ne pas poser à Muselier.
o Oui ? alors mariez vous avec Laurent Wauquiez qui lui aussi porte une candidature. Oh surprise !
On connait la musique, on sait que quand on part divisés on n’a aucune chance (d’ailleurs ça vaut pour d’autres sujets que les jeux ça), par contre quand on chasse en meute ça marche mieux.
– Donc challenge : il nous faut avaler un marathon au rythme d’un sprint et rendre un dossier conforme, comme les petits copains suisses américains et suédois … le 7 novembre !
On y parvient, 29 novembre la candidature des Alpes Françaises est acceptée seule pour 2030, éliminant suisses et suédois.
24 juillet les 26èmes jeux d’hiver nous sont attribués mais sans gouvernement. Apnée jusqu’au 2 octobre et la signature de Michel Barnier.
Tout est fait et tout reste à faire.
A nous d’animer nos territoires.
Un territoire qui doit vibrer à l’unisson dans nos 6 départements, du Golfe de Saint-Tropez, en passant par Saint Rémy tous doivent vibrer aussi fort que Montgenèvre, Serre Che et Nice, garder le rythme de cette folle candidature.
Délivrer nos deux clusters du Sud, Nice et le Briançonnais, et les infrastructures afférentes les villages olympiques dont le fort des têtes, la patinoire…
Booster les mobilités et le désenclavement du Briançonnais.
J’aime souvent dire que nous sommes une région bénie des dieux …
Cette candidature est une bénédiction ! notamment en cette période de restriction budgétaires !
L’assurance d’un effet de levier, mais surtout une perspective et une puissance de projection vers l’avenir sans pareille.
C’est une bouffée d’optimiste, c’est un appel à se surpasser.
On a aimé Paris 2024, on va faire adorer les Alpes Françaises 2030.

Deux informations utiles :

Très vite vous allez tous recevoir une invitation à participer au Parlement des jeux d’hiver : Ambition montagne 2050, qui sera lancé début 2025.
Il y aura de nombreuses commissions thématiques pour satisfaire l’intérêt de chacun et délivrer un héritage à la hauteur de nos ambitions.
Dès cet hiver, un kit de communication sera mis à disposition des territoires de montagne, des stations, des clubs sportifs et professionnels du tourisme.