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TOULOUSE : Crise agricole, Sébastien VINCINI appelle à « repenser le modèle agro-alimentaire »
À l’occasion de ses vœux, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, Sébastien Vincini, est revenu sur les revendications des agriculteurs qui motivent leur fronde.
Depuis deux semaines, les agriculteurs manifestent dans toute la France. Plusieurs blocages sont survenus dans plusieurs axes routiers du pays, notamment en Occitanie. Les agriculteurs pointent du doigt une rémunération insuffisante, au point de ne pas subvenir à leurs besoins. Ils déplorent également une concurrence déloyale dont ils estiment être victimes de la part d’autres pays européens, qui n’appliquent pas nécessairement des normes aussi strictes.
En réaction, vendredi 26 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé, en Haute-Garonne, des mesures en faveur des agriculteurs. Si la compétence agricole relève de la Région, Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, à l’occasion de ses vœux ce 29 janvier, a fait part de l’engagement de la collectivité auprès des éleveurs et cultivateurs.
« Les agriculteurs ne vivent plus de leur travail »
« Nous entendons leur colère », défend Sébastien Vincini. Dans son allocution, l’élu a remis en cause un système agro-industriel « qui ne nourrit plus » les agriculteurs français. Pour le président du Conseil départemental, il faut « interroger le grand modèle de l’agroalimentaire où la valeur ajoutée ne doit pas seulement miser sur la production, mais aussi sur les acteurs intermédiaires qui subissent des coûts, sans bénéficier des retombées ». En ce sens, le département haut-garonnais veut voir appliquer des clauses miroirs dans le cadre du marché de libre-échange.
En parallèle, le secteur agricole doit faire face aussi aux aléas du changement climatique. Si la sécheresse arrive en tête de liste, il y a également différentes maladies qui concernent le bétail, mais aussi les végétaux. Cette année par exemple, les récoltes de soja ont été durement touchées par la pyrale du haricot sur soja qui était inconnue il y a encore deux ans.
Réfléchir à la restructuration de la filière
Sébastien Vincini a évoqué le problème de restructuration de filière. Les jeunes éleveurs de bovins sont par exemple contraints d’exporter en Italie ou en Espagne de jeunes veaux, appelés « broutards ».
En parallèle, ils envoient également aux pays étrangers leurs céréales dans le but d’engraisser les bovins.
Ensuite, la France reçoit les steaks hachés issus de ce modèle qui ne permet aucun revenu décent pour les agriculteurs », explique l’ancien maire de Cintegabelle.
Pour cela, l’élu suggère d’opter pour le modèle allant « de l’assiette aux champs » afin de renverser le rapport avec les agriculteurs.
Objectif 100 % de repas locaux dans les cantines de Haute-Garonne
En 2023, le département s’est fixé l’objectif de fournir 100 % de repas locaux faits-maisons dans ses cantines. Avec pas moins de 54.000 repas livrés par jour, la Haute-Garonne dispose d’une grande capacité de commande directe et de production.
On va entamer cette démarche dans 12 collèges cette année, et on va la faire dans 20 collèges supplémentaires entre 2025 et 2027″, déclare Sébastien Vincini.
Ainsi, un travail au niveau du maillon intermédiaire du système agroalimentaire sera mené par la collectivité. « Quand vous interrogez les agriculteurs eux-mêmes, ils se demandent souvent comment vendre directement leurs productions. Ainsi, c’est toute la chaîne intermédiaire que l’on doit refonder. Il en va de notre modèle de société. La question de l’alimentation est centrale », souligne le président du conseil départemental.
Pour l’heure, malgré les mesures de Gabriel Attal, la fronde paysanne se poursuit ce lundi 29 janvier, notamment en région parisienne où un « siège » avait été annoncé par plusieurs syndicats agricoles.
SOURCE : Conseil départemental de la Haute-Garonne