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TOULON : Yann BIZIEN : « Pour beaucoup, la tolérance étai…

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Gilles Carvoyeur
1 Nov 2023

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TOULON : Yann BIZIEN : « Pour beaucoup, la tolérance était hier une attitude qui allait de soi »

Elle était devenue une des vertus suprêmes de notre époque moderne, une sorte d’obligation morale exclusive.

En tous lieux, en toutes circonstances, il fallait être tolérant et bienveillant. 

La tolérance représentait pour beaucoup une conquête occidentale et de l’esprit des Lumières sur l’obscurantisme religieux en même temps qu’un progrès lié aux poussées de la démocratie. Elle était une vertu hissée au-dessus de toutes les autres. Il fallait absolument tout débuter avec elle et par elle. 

La classe politique ne voyait plus que par la tolérance. Elle en faisait son cheval de bataille, un moyen de gouvernance et de contrôle de notre société. 

La tolérance avait même envahi les programmes scolaires. Tous nos enfants de France ont reçu le biberon de la tolérance. Elle avait également pris racines dans les écoles de journalisme. Pas un journaliste qui n’en soit imprégné.

C’est au nom de cette vertu que le pouvoir a pu justifier l’immigration sans contrôle, notre générosité sociale, le regroupement familial, l’aide médicale d’Etat, la mixité sociale, la construction de HLM et les dépenses publiques somptueuses dans les banlieues. C’est grâce, aussi, à la tolérance que le pouvoir a pu multiculturaliser notre société, transformer notre démographie et débuter notre grand remplacement. C’est aussi en son nom que la Justice ne condamnait et n’enfermait plus.

La tolérance avait également pénétré les Assemblées et notre corpus législatif. Le droit sanctionnait tout manquement signalé à la tolérance. La tolérance a justifié l’égalitarisme, le rejet du mérite et de l’excellence, l’abaissement du niveau scolaire et l’ouverture de nos frontières. 

Des bataillons entiers de tolérants pistaient, chassaient et dénonçaient tous ceux qui s’en écartaient pour les amener devant nos tribunaux. Les gens de pouvoir étaient paralysés par la tolérance. Ils ne pouvaient plus rien décider sans elle. Elle était devenue la cerise sur le gâteau pour les médias. Dès le moindre écart, les journalistes s’en indignaient au nom du politiquement correct, de la bien-pensance, de l’idéologie conformiste et du camp du bien. 

En France, la tolérance avait été sanctuarisée par la gauche et le centre. Elle était devenu un bâton de maréchal. Elle permettait d’ostraciser les réalistes de la droite, ceux qui dénonçaient ses excès. Elle a longtemps permis de gagner des batailles électorales. Il ne fallait surtout pas la critiquer.

C’est au nom de la tolérance que des coupables se transformaient spontanément en victimes. C’est sur ses fondements que l’on vantait le pluralisme, la relativité des valeurs et l’effacement de l’autorité. C’est pour elle et pour affaiblir les droites que Mitterrand a créé SOS racisme. C’est encore grâce à elle qu’il fallait respecter toutes les convictions et toutes les couleurs. 

C’est aussi la tolérance qui justifiait jadis le fameux « front républicain ». C’est bien à cause d’elle que des Partis politiques, pourtant légitimes, étaient empêchés d’accéder aux seconds tours des scrutins et ne pouvaient pas gagner d’élections. 

La tolérance était devenue la seule vérité. Elle conditionnait tout. Elle était devenue une vertu exclusive et dominante. Il ne fallait surtout pas lui être indifférent sous peine d’être jugé et condamné. 

Mais la tolérance, aujourd’hui, est une vertu à la peine. Elle souffre, beaucoup, et partout.

On lui reproche d’être la cause de l’ensauvagement de notre société et de l’explosion de la violence. Pire, les peuples, les civilisations, les religions et les blocs géopolitiques ne se tolèrent plus et s’affrontent dans des conflits coûteux, meurtriers et ingagnables.

Face à la violence intérieure, aux guerres qui nous cernent, au bellicisme de la classe politique dans le conflit russo-ukrainien, au terrorisme international, à celui du Hamas, je me demande quelle est aujourd’hui la part de responsabilité de la tolérance dans tout ce qui surgit et qui enflamme le monde.

La tolérance avait donc bien des limites rouges que beaucoup n’ont pas voulu voir.

Si la tolérance est bien une vertu, nous ne pouvons cependant pas tout tolérer. Nous ne pouvons pas tolérer les excès, la lâcheté, la subversion, notre effacement, l’invasion migratoire, notre remplacement, notre faillite, notre effondrement, la violence, le viol de nos compagnes, la barbarie, les décapitations, la pédophilie, l’inceste, le terrorisme, le laxisme, l’impunité, l’injustice, l’antisémitisme et bien d’autres choses encore. 

Il faut donc un peu de courage pour fixer des limites à la tolérance. Ah, le courage, cette autre vertu !

La tolérance avançait partout aveuglément jusqu’ici. Mais le monde butte aujourd’hui sur ses limites et ses excès. La limite de la tolérance, c’est ce qui touche à nos intérêts et qui nous enferme dans le cycle du mal.

J’espère que ce modeste billet pourra être lu par quelques responsables politiques. Et qu’ils tireront quelques leçons sur la tolérance. 

Je leur tolère évidemment et bien volontiers cette courte lecture. 

Yann BIZIEN.

Crédit photo : Sandrine COLONNA d’ISTRIA.