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TOULON : Yann BIZIEN : « Depuis plusieurs mois, le quotidien le Monde rédige des articles honteux contre la Marine nationale »

Depuis plusieurs mois, le quotidien le Monde s’attache à rédiger des articles honteux et à charge contre des jeunes militaires de la Marine nationale affectés à bord d’un patrouilleur de service public et d’un centre régional de surveillance et de sauvetage. 

Ces articles, au nombre de trois, mettent gravement en cause leur engagement dans la mission de sauvetage en mer. Ils laissent supposer que ces militaires auraient refusé de porter assistance à des migrants clandestins et illégaux en train de traverser, pour l’essentiel de nuit, le détroit du Pas-de-Calais avec des embarcations précaires mises à disposition par des trafiquants d’êtres humains.

La lecture de ces articles laisse clairement supposer que la journaliste du monde est elle même alimentée par des membres d’une ONG subventionnée pour soutenir l’immigration illégale, ainsi que par des complices au sein de l’institution judiciaire qui lui ont transmis, récemment, des enregistrements de conversations téléphoniques, rompant ainsi le secret de l’instruction.

Ces attaques médiatiques répétées contre des professionnels de la mer et des militaires pleinement engagés dans une mission de service public m’interpellent sérieusement.

Pourquoi ?

Parce qu’en tant qu’ancien porte parole de plusieurs préfectures maritimes, j’ai eu le temps de mesurer les compétences et le savoir-faire de ces militaires dans cette délicate mission de sauvetage en mer, ce milieu difficile, exigeant, en mouvement permanent et contraignant. Les marins sont formés et sont spécialisés avant d’être affectés sur leurs postes. Ils maîtrisent et utilisent des processus et des systèmes éprouvés. Et ils connaissent les instructions et normes internationales sur le sauvetage en mer.

Ces articles m’interpellent car j’ai eu l’occasion d’évaluer leur conscience professionnelle sur des milliers d’opérations entre 1997 et 2016, jours et nuits.

Contrairement à l’obligation de résultat du transporteur, qui doit transporter un colis du point A vers un point B, les sauveteurs ont une obligation de moyen, celle du médecin qui se donne les moyens de la connaissance pour tenter de soigner leurs patients. Ils utilisent leur savoir-faire et les moyens humains, nautiques et aériens disponibles, comptés, parfois en panne, pour tenter de porter secours dans des situations d’urgence déclarées.

Autrement dit, face à tous les migrants illégaux qui prennent des risques inconscients en mer, avec la complicité active des passeurs, ils font ce qu’ils peuvent, avec ce qu’ils savent et ce qu’ils ont à leur disposition.

Alors que ce savoir-faire est très largement reconnu dans tout le monde maritime, nos militaires ont été dénoncés et attaqués en justice par une ONG immigrationniste, défendue par un cabinet d’avocats attaché à la même cause. Ils sont même mis en examen pour non assistance à personne en danger, après des gardes à vue prolongées pour « homicide involontaire », avec des menottes aux poignées !

Depuis quelques années, des forces immigrationnistes utilisent toutes les failles et options juridiques pour dénoncer et attaquer les serviteurs de l’Etat qui prennent eux mêmes des risques dans l’exercice de leurs missions complexes et de plus en plus dangereuses.

Si la mer est un espace de liberté, elle tue, même sous l’apparente tranquillité du ciel bleu. Elle tue les imprudents, les inconscients, les insouciants et les ignorants.

Cette terrible affaire me renvoie aux craintes de nos enseignants menacés et policiers abandonnés par l’Etat impuissant et le pouvoir paralysé.

L’immigration n’est pas une chance mais une menace. Elle déstabilise dramatiquement toute notre société. Elle inverse toutes nos normes. Elle rend aujourd’hui coupables tous ceux qui font leur devoir dans des conditions de plus en plus éprouvantes et dangereuses.

Ces militaires ainsi que leurs familles souffrent aujourd’hui de ces mises en examen. Elles sont honteuses et injustes quand les migrants décédés ont pris volontairement des risques inconscients en traversant de nuit et par mauvais temps le détroit le plus fréquenté au monde.

En Manche, des trafiquants d’êtres humains organisent régulièrement des traversées avec des embarcations de fortune, cela depuis un trait de côtes qui va de la frontière franco-belge à l’estuaire de la Seine. Certaines nuits, il y a jusqu’à 80 embarcations au départ vers les côtes britanniques, avec de 30 à 50 migrants à bord.

Je le répète : dans ces conditions apocalyptiques, nos sauveteurs font ce qu’ils peuvent, avec ce qu’ils savent et avec les petits moyens à leur disposition.

Je souhaite un non lieu rapide et un classement de cette affaire qui nous confirme les dérives de notre société. Car, en attendant, elle impacte durement la vie, le quotidien et la carrière professionnelle de nos serviteurs de la mer qui redoutent, dans ces conditions, de faire leur devoir.

Yann BIZIEN.