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TOULON : UPV – Véronique Maurel : « Et maintenant « ?

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TOULON : UPV – Véronique Maurel : « Et maintenant « ?

Réalisée par l’UPV,  » Union, la lettre patronale d’information(s)  » traite l’actualité syndicale de la CPME, du MEDEF et globalement de l’écosystème de l’entrepreneuriat, de celles et ceux qui s’engagent.

« Une veille mensuelle à travers cette newsletter, mais permanente s’agissant de nos services, du juridique au social en passant par l’économique. Le mois dernier, nous avons publié une édition spéciale élections législatives, posant un manifeste sous forme de propositions aux futurs députés, au nom du parti pris de l’entreprise. Pour ce numéro d’été post élections et alors que la situation n’a jamais été aussi confuse, quelques décryptages s’imposent, pour mieux connaître, mieux comprendre, mieux agir aussi.

Plus que jamais, le patronat est en première ligne pour défendre les intérêts des entreprises et porter leur voix.
Plus que jamais, les corps intermédiaires sont les raffineurs de la colère.
Plus que jamais depuis le début du 21e siècle, paritarisme et dialogue social sont essentiels.
Plus que jamais, les responsables politiques ne peuvent s’affranchir des réalités économiques.
Plus que jamais, restons mobilisés.
Plus que jamais, engageons-nous, engagez-vous » !

Véronique Maurel
Présidente de l’Union Patronale du Var, présidente de la CPME 83

Stéphane Benhamou
Président adjoint de l’Union Patronale du Var, président du Medef Var

GESTION DES AFFAIRES COURANTES

Les élections législatives post dissolution ont fait apparaitre trois blocs à l’Assemblée nationale, dont aucun ne dispose de la majorité absolue. Ce résultat va contraindre les responsables politiques Français à négocier des alliances pour tenter de peser sur les échéances à venir. En attendant de trouver des solutions à cette situation inédite, après avoir ouvert le(s) jeu(x), le Président de la République a initié une phase de gestion des affaires courantes. Mais encore ?
La démission du Gouvernement de Gabriel Attal, et par la? même le changement de nature du gouvernement, a d’abord eu une conséquence majeure, permettant aux ministres (ré)élus députés de siéger à l’Assemblée Nationale, et ainsi de pouvoir voter et peser sur les élections aux instances de l’Assemblée. Avec pour effet la réélection de justesse de la présidente.
Les membres du Gouvernement sortant sont chargés, comme le précise le décret présidentiel, d’expédier  » les affaires courantes  » jusqu’à la nomination d’un nouveau Gouvernement. Habituellement courtes (9 jours maximum sous la Vème République), la durée de ces périodes de transition n’est pas encadrée par le texte constitutionnel. Du fait du contexte, et des blocages, le président de la République pourrait être amené à procéder à la nomination de son Premier ministre dans le courant de l’été ou à l’issue des Jeux Olympiques.
Pour l’heure, le Gouvernement sortant, qui ne peut faire l’objet d’une censure, est en charge de ce qui relève de l’activité quotidienne et continue de l’administration (comme le paiement des fonctionnaires), mais aussi de ce qui relève des « affaires urgentes » dont l’adoption immédiate est dictée par une impérieuse nécessité (par exemple dans la lutte contre le terrorisme). Il ne peut, selon le Conseil d’Etat, engager de nouvelles réformes qu’il n’aura pas à mettre en œuvre. Si le Gouvernement démissionnaire peut continuer de nommer des préfets, il ne peut en effet faire de même pour les postes des grandes directions de l’Etat. Cette période ne prendra fin qu’a compter de la nomination d’un nouveau gouvernement, et pas seulement d’un nouveau Premier ministre.

LA VIE ÉCONOMIQUE CONTINUE

Les responsables politiques ne peuvent s’affranchir des réalités économiques ! Or, la gestion des affaires courantes et à la mise en veille d’activités pour cause de JO font peser des risques sur la conjoncture, les investissements, les embauches.
Dans l’immobilier par exemple, les transactions sont à l’arrêt. S’agissant du capital-risque et du capital investissement, les négociations sur les levées de fonds auprès d’investisseurs institutionnels étrangers sont interrompues. Cela survient alors que l’investissement était déjà en baisse de 1,7 % depuis le début de l’année. Or, les défis auxquels les entreprises doivent faire face nécessitent au moins 10 % d’investissements par an pour tenir la trajectoire de neutralité carbone à l’horizon 2050, sachant que la transition écologique coûtera aux entreprises 40 milliards par an. Nous sommes loin du compte.
Les prévisions de croissance de l’Insee à hauteur de 1% pour 2024 restent largement insuffisantes, d’autant qu’elles ne prennent pas en compte l’instabilité politique.
Dans un tel contexte, quid du budget, des déficits, des intérêts de la dette, de la croissance, du taux d’emploi, des impôts, du pouvoir d’achat, de l’offre de logement…, alors que le taux de défaillances d’entreprise a bondi de 18% au premier semestre.
La petite musique de l’attentisme dans la perspective de jours politiques meilleurs pourrait faire grand bruit à la rentrée. On sait depuis Jean de La Fontaine qu’en « chantant » tout l’été on peut se trouver fort dépourvu quand la bise sera venue…

TROP D’IMPÔT TUE L’IMPÔT

Dans son billet du 18 juillet, le président du MEDEF, Patrick Martin, rappelle, entre autres propos sur l’état de nos finances, que « depuis un mois, la France fait l’objet, aux côtés de 6 autres pays Européens, d’une procédure pour déficits publics excessifs ».
L’objectif de rééquilibrage de nos comptes publics est selon lui « un enjeu de soutenabilité, de crédibilité vis-à-vis de nos créanciers internationaux, de pérennité de notre modèle social et de capacité à réaliser des investissements productifs d’avenir. Mais, dans cette quête essentielle devant nous ramener à termes dans les clous du pacte de stabilité et de croissance, nous devons impérativement garder à l’esprit un principe de réalité qui ne saurait échapper à quiconque ».

A savoir un niveau de prélèvement obligatoire qui fait de la France « la championne européenne en la matière ! Il est à ce titre tout à fait proscrit d’actionner ce levier fiscal, sous peine d’obérer totalement la capacité des entreprises de France à contribuer à la réussite du pays, aussi bien sur le plan économique, que social et environnemental : trop d’impôt tue l’impôt ! », affirme-t-il, reprenant une formule célèbre destinée à expliquer que la hausse de l’impôt mène inévitablement à la chute des recettes fiscales, la baisse des investissements et des recrutements.

« L’autre principe de réalité », pour Patrick Martin, est « la concurrence internationale qui, indépendamment des tribulations qui agitent le paysage politique français, ne laisse aucun répit à nos entreprises. Leur impérative compétitivité ne saurait à aucun moment être compromise, et nous n’aurons de cesse de la défendre ».

Le véritable levier à actionner pour rééquilibrer nos comptes publics demeure double pour le Medef : réduire les dépenses et créer plus de richesses.

IMPACT SUR LES TPE-PME

A la faveur des élections législatives, la CPME a interrogé plus de 1 000 dirigeants de TPE/PME sur l’impact des incertitudes politiques actuelles. L’inquiétude prédomine, considérant que 78% estiment qu’une hausse des dépenses publiques risquerait de conduite le pays à la faillite et sa mise sous tutelle du FMI. Nombreux sont ceux qui reporteraient leurs projets d’investissement ou de recrutement si le Nouveau Front Populaire était au pouvoir. 41% d’entre eux prendraient des mesures drastiques si le salaire minimum était porté à 1 600 euros nets par mois. Plus d’un entrepreneur sur dix (14%) n’aurait d’autre choix que de cesser l’activité, tandis que près de trois sur dix (27%) licencieraient une partie de leur personnel pour sauver leur entreprise. La moitié d’entre eux (50%) se contenterait de répercuter cette hausse des salaires sur leurs prix de vente, évitant ainsi l’impact sur les effectifs, mais pas sur l’inflation. Seul un dirigeant sur dix?(10%) serait en capacité d’absorber ce surcoût dans ses marges.
A 83%, les chefs d’entreprise sont contre une diminution généralisée de la durée légale hebdomadaire de travail, à 32 heures. Seuls 12% d’entre eux y sont favorables uniquement pour les métiers pénibles, comme le propose le Nouveau Front Populaire.
Les dirigeants de TPE-PME se prononcent également à 82% contre un abaissement de l’âge légal de départ à la retraite proposé tant par le Rassemblement national?que par NFP. Cette idée est considérée comme irréaliste dans l’état actuel des finances publiques (65%).
70% des chefs d’entreprise ne sont pas opposés à une indexation des pensions sur l’inflation, de même pour la moitié d’entre eux (50%) sur une indexation des salaires sur l’inflation.

COMPOSITION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE (SOURCE MEDEF)

 UNION – La lettre patronale d’information(s) – Été 2024.