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TOULON : PPI TOULON 2023 – La sécurité des installa…

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TOULON : PPI TOULON 2023 – La sécurité des installations nucléaires à Toulon

L’article R741-32 du code de la sécurité intérieure relatif aux Plans Particuliers d’Intervention (PPI) introduit l’obligation d’exercice tous les cinq ans.

Ainsi la Marine nationale, le préfet de département et l’autorité de sûreté nucléaire de défense organisent conjointement un exercice PPI afin d’entraîner les équipes des services publics, civils et militaires, et de mécaniser les procédures, le dernier ayant eu lieu en décembre 2019. Par ailleurs et en complément de ces exercices PPI, la Marine organise annuellement au niveau de chacune de ses bases des exercices nationaux. Au niveau de la base navale de Toulon, des exercices de sécurité nucléaire sont également organisés annuellement. L’exercice « PPI TOULON 2023 » se déroule les mercredi 22 et jeudi 23 novembre 2023 et concernera un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) basé en zone protégée Missiessy au sein de la base navale de Toulon.

La Marine nationale est le 2ème exploitant nucléaire en France et gère l’utilisation de cette énergie depuis plus de 50 ans (date de l’admission au service actif du 1er sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Redoutable en 1971), à deux titres : pour la mise en œuvre des composantes océaniques et aéronavales de la politique de dissuasion, et pour la propulsion de certains de ses bâtiments.

– La gestion de l’énergie nucléaire dans la Marine est réalisée avec la préoccupation permanente de la sécurité, de la protection des travailleurs, des populations avoisinantes et de l’environnement. Des procédures et des systèmes de sauvegarde sont prévus dès la conception et mis en place pour limiter en toutes circonstances un impact éventuel sur l’environnement.

– Rappelons d’abord que chaque chaufferie nucléaire embarquée sur un sous-marin nucléaire d’attaque comprend un réacteur dans lequel est entretenue une réaction en chaîne de fission libérant l’énergie et un générateur de vapeur alimentant une turbine pour la propulsion ou la production d’électricité.

Les réacteurs nucléaires ne peuvent pas exploser en raison de leur conception et la chaufferie est conçue pour résister aux chocs militaires et accidentels. Par contre, il pourrait survenir un défaut de refroidissement des éléments combustibles, entraînant une surchauffe du cœur, risquant à terme d’entraîner sa dégradation si on ne peut pas rétablir le refroidissement. Pour remédier à cette éventualité, trois barrières étanches séparent le cœur du reste des installations (gaine du combustible, circuit primaire, enceinte de confinement). Rappelons également que les réacteurs nucléaires des navires militaires sont d’une taille très inférieure à ceux mis en œuvre dans le civil, puisqu’ils servent à la propulsion de bâtiments allant de 2 670 tonnes pour un SNA, à 42 000 tonnes pour le PA CDG, et non à fournir en électricité des régions entières.

A titre d’exemple, la puissance d’un SNA à la mer est de l’ordre de 100 fois inférieure à celle d’un réacteur civil du type EDF. La quantité de matière potentiellement rejetée dans l’environnement serait logiquement plus faible donc à impact inférieur. En outre, quand un bâtiment à propulsion nucléaire est à quai, son ou ses réacteurs sont à l’arrêt, produisant une énergie résiduelle moindre. Rappelons enfin que les systèmes de sécurité des bâtiments à propulsion nucléaire (BPN) sont nombreux et redondants pour ne pas être contraint de revenir à quai à cause de la défaillance d’un système de sécurité unique.

Les BPN sont prévus pour remplir leurs missions loin de leur base, sans soutien, tout en pouvant résister à des agressions militaires violentes. Ils sont conçus pour être autonomes quant à la réfrigération de leur réacteur et ne pas dépendre d’installations à terre hors période de maintenance. Dans le cas du scénario, purement fictif, pris en compte dans le « PPI TOULON 2023 », le premier rejet éventuel n’interviendrait pas avant une durée de 6 heures, après le début d’un dysfonctionnement. Ce temps permettrait au préfet et à ses services de prendre les dispositions de protection vis-à-vis des populations pouvant être impliquées.

– Pour que puissent être envisagées des conséquences à l’extérieur du site, le scénario de l’exercice PPI met en scène une succession d’avaries, et prend en compte des défaillances successives dont on se prémunit dans la vie réelle par des procédures parfaitement codifiées qu’appliquent avec sérieux et professionnalisme le personnel intervenant sur les installations nucléaires. En plus de 50 années d’exploitation, aucun accident à caractère nucléaire n’est à déplorer sur les bâtiments français à propulsion nucléaire. On peut mettre ce résultat au crédit des moyens consacrés à la sécurité (haut niveau de sûreté des réacteurs utilisés dans la marine, qualité des procédures de conduite, des consignes de sécurité, de la formation du personnel …).