TOULON : Edito – Le DRH a choisi, c’est Michel Barnier
Partager :
TOULON : Edito – Le DRH a choisi, c’est Michel Barnier
Avec Michel Barnier, c’est donc la victoire de l’ancien monde qui prend le pouvoir à Matignon.
Avec ce choix, c’est le retour de la politique politicienne qui marque clairement l’effacement de la société civile qui a démontré ses limites.
Après des interminables heures de consultation, Emmanuel Macron, qui n’est ni le Mozart de la finance, ni le Machiavel qu’on croyait, a donc rompu avec une vision médiévale de la politique.
Résultat : On prend les mêmes et on recommence ! C’est l’ancien monde qui revient en force avec l’ancien négociateur du Brexit et ex-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Il remplace Gabriel Attal à Matignon qui n’a pas fait d’étincelles à ce poste !
Michel Barnier emporterait dans ses bagages le député Laurent Wauquiez et le sénateur Retailleau.
Le Premier ministre annonce des changements et des ruptures. Peut-on vraiment le croire ? Pourtant, il manifeste sa volonté d’agir davantage que de parler, comme l’ont fait tous les gouvernements de Macron depuis 2017. C’est déjà mieux ! Et de dire la vérité sur la dette financière (car Bruno Le Maire l’avait bien cachée !) C’est nécessaire !
Comme le constate, pourtant, Eric Zemmour : « C’est historique, la caste politique a réussi l’exploit de mettre tout le monde d’accord contre elle » !
En effet, selon un sondage Odoxa, 90% des Français pensent que les partis politiques n’ont aucune solution à proposer à leurs problèmes. On le constate, malheureusement depuis l’ère Hollande.
Aussi, à Matignon, un calendrier surchargé attend le nouveau Premier ministre. Nomination d’un nouveau gouvernement, rentrée de l’Assemblée nationale, motion de censure, budget. Les prochaines semaines s’annoncent très mouvementées sinon à haut risque.
Pour le budget 2025, des scénarios font craindre un chaos fiscal. Auditionné par la commission des finances de l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l’Économie, s’entête à faire le lien entre le niveau d’endettement des collectivités locales et celui de la France. Ce que ne comprend pas le rapporteur du budget !
D’un autre côté, la tactique du NFP vise à faire céder Macron en lui faisant croire qu’il se heurte à une détermination infaillible. Sous la pression de LFI, Hollande voterait la motion de censure. Le NFP a toujours du mal à digérer l’éviction de Lucie Castets, Première ministre imaginaire.
Pour Jean-Luc Mélenchon : « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps. Là se trouve la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche ».
Et dans la foulée, il annonce « une bataille de longue durée contre le gouvernement » !
Pendant ce temps, la Nouvelle Calédonie s’enfonce dans le chaos. Occultée par la dissolution de l’Assemblée nationale, l’interminable consultation de désignation d’un Premier ministre et les JO, la Nouvelle Calédonie est sortie des radars de la presse. Sur place, la situation paraît plus chaotique que jamais, entre effondrement économique, insécurité grandissante et aggravation des tensions politiques. Que pourra faire le nouveau gouvernement pour éteindre l’incendie ?
Bernard BERTUCCO VAN DAMME (PRESSE AGENCE – LA GAZETTE DU VAR).