PARIS : Vers une dette de 118,5% du PIB en 2028 en France ?
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PARIS : Vers une dette de 118,5% du PIB en 2028 en France ?
Selon l’agence Fitch la situation française risque de se dégrader du fait de l’instabilité politique…
Le renversement du gouvernement de Michel Barnier montre à quel point la « le paysage politique français très fragmenté peut paralyser la mise en oeuvre de la politique budgétaire ».
Fitch a malgré tout maintenu la note de la dette française à AA- avec une perspective négative: elle vise à l’abaisser à moyen-terme ce qui augmentera le coût des intérêts pour tous les français.
Le budget de Michel Barnier visait à réduire le déficit à 5% du PIB contre plus de 6% cette année : un effort très relatif qui de plus ne faisait qu’augmenter les impôts sans très peu de réduction des dépenses. Un budget au final bien peu libéral et très socialiste.
Rappelons que le déficit français est cette année le pire de l’Union Européenne hormis la Roumanie.
«Tout nouveau gouvernement ou gouvernement intérimaire invoquera très probablement l’article 45 de la loi de finances française (LOLF) pour recourir à une « loi spéciale » afin de maintenir les recettes existantes. Cela nécessite l’approbation du Parlement, qui doit être demandée avant le 19 décembre. En cas d’approbation, le gouvernement peut utiliser des décrets pour adopter des mesures de dépenses sans vote parlementaire, mais celles-ci ne peuvent pas dépasser les montants nominaux budgétisés que le Parlement a approuvés pour l’année précédente. L’incapacité à mettre en œuvre un plan d’assainissement budgétaire crédible à moyen terme qui conduirait à une stabilisation de la dette à moyen terme est l’un des principaux risques d’abaissement de la note de la France » note Fitch.
La dette de l’Etat et des régions devrait progresser d’ici 2028 selon Fitch
Alors que les faillites ont explosé à des niveaux records ces derniers mois, les prévisions sont peu optimistes. Ainsi la croissance française pour 2025 a été revue à 0,9% contre 1,2% auparavant par Fitch et la dette publique devrait atteindre 188,5% du PIB en 2028. La croissance avait déjà été révisée à la baisse précédemment pour 2025 (la photo en introduction montre la précédent prévision d’octobre d’une croissance de 1,2% en 2025 contre 0,9% prévue aujourd’hui). Le président du MEDEF estime de son côté que la France est déjà en récession « Je pense qu’au moment où je vous parle, nous sommes déjà rentrés en légère récession. Toutes les dernières estimations publiques ou d’organismes économiques, à demi-mot, le disent…Certains indicateurs sont particulièrement inquiétants : la moitié des investisseurs étrangers qui disaient vouloir investir en France ont suspendu voire annulé leur projet. Autre signal d’alerte, nous comptabilisons 66 000 dépôts de bilan cette année. Un record historique » a-t-il déclaré au JDD.
Parallèlement Fitch note que la dette des régions française devrait « augmenter dans les années à venir alors qu’elles maintiennent d’importants programmes d’investissements à une période où les finances sont en mauvais état ».
Fitch s’attend à ce que la dette de 4 régions(Centre-Val de Loire, Ile-de-France, Nouvelle Aquitaine et Occitanie) augmente entre 10% et 35% d’ici fin 2028.
L’irresponsabilité de la l’ensemble de la classe politique française est en cause alors que personne ne veut mener des réformes d’ampleur de libéralisation et de réduction du poids du secteur public comme celles menées en Suède dans les années 90.
Depuis 1990, le PIB suédois a augmenté de 60,6% contre seulement 36% pour la France de 1990 à 2023 (en dollars constants). Les dépenses publiques représentent en France 57% du PIB contre 49% en Suède un Etat qui pourtant offre un niveau de vie parmi les meilleurs au monde.
La France ne veut pas réformer son secteur public et abaisser son poids dans l’économie
L’énergie française comme l’a dit Donald Trump lors de l’inauguration de Notre Dame a été phagocytée par toute une classe de fonctionnaires administratifs qui régissent l’économie avec des normes et des règles toujours plus pesantes.
Rappelons que désormais en Suède la très grande majorité des employés de la fonction publique sont recrutés selon des règles contractuelles sans garantie d’emploi à vie. Rappelons aussi comme l’a démontré lé Sénat que les retraites de la fonction publique sont aujourd’hui le plus important problème des retraites et pas celles du privé. Le déficit réel des retraites du secteur public a atteint 56,5 milliards en 2023 selon le Sénat. Un gouffre qui représente un tiers du déficit public total et les retraites des fonctionnaires sont financées par la dette ce qui avait été masqué.
Cette surcotisation de l’Etat, ajoutée à diverses subventions que verse l’État (bonifications pour enfants, pensions de réversion…), entraîne un coût total de 72,5 milliards par an, dont 56,5 milliards pour les retraites publiques (4 millions de pensionnés) et 16 milliards pour les retraites privées (13 millions de pensionnés),
Ainsi en en 2023, un retraité du secteur public aura donc coûté en moyenne 14 125 euros aux finances publiques, contre 1 230 euros pour un retraité du privé soit un rapport de 1 à 12. Une situation au final très peu équitable vis à vis de l’ensemble de la population.
SOURCE : redac@businesstravel.fr.