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PARIS : UDI – 3 questions sur la natalité à Marie DEPAQUY
3 questions sur la natalité à Marie Depaquy, Adjointe au Maire de Reims, Vice-Présidente du département de la Marne et Sage-femme.
À l’UDI, on est un parti des territoires décentralisateur. Je pense qu’il faut revoir de fond en comble la décentralisation et confier plus de responsabilités aux collectivités pour permettre à l’État de se concentrer sur ses missions régaliennes. Deuxièmement, revoir entièrement la politique d’aménagement du territoire parce que dans des quartiers ultra urbains dits défavorisés, mais dans les territoires ruraux qui souvent sont oubliés. Les habitants connaissent exactement les mêmes difficultés.
La natalité est au même niveau qu’à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Quelles en sont les raisons ?
Plusieurs facteurs sont en cause, mais on peut avancer différentes hypothèses. Il est clair que l’on observe une chute significative à partir de 2013.
Les préoccupations sociales et environnementales deviennent de plus en plus importantes, influençant le choix d’avoir des enfants.
Les femmes repoussent leur première grossesse, privilégiant leurs études et leurs premières années professionnelles. Les hommes n’ont guère cette question à se poser ; l’égalité femmes-hommes recherchée doit nous faire comprendre cette réalité. Les femmes aspirent à une autonomie financière et souhaitent être actrices de leur vie pour ne plus dépendre d’un conjoint.
Nous observons aussi une évolution sociétale : la maternité n’est plus la seule source d’épanouissement. Aidons les femmes en respectant leur choix, quel qu’il soit.
Sans oublier que les problèmes de modes de garde et les difficultés financières sont parmi les raisons évoquées pour ne pas avoir d’enfant ou pour retarder la maternité. Les familles attendent des villes accueillantes, bienveillantes et aidantes dans leur vie au quotidien.
Justement, les élus territoriaux peuvent-ils améliorer les choses ?
Face aux enjeux des modes de garde, la Ville de Reims et le Département de la Marne investissent considérablement dans les crèches et encouragent les initiatives locales pour aider les parents à concilier vie privée et vie professionnelle. Nous soutenons des associations, nous finançons des centres sociaux qui accompagnent les familles, du jeune enfant à l’adolescent.
À Reims, nous facilitons l’accès à tous les modes de garde. Une maison de la famille existe, ainsi qu’un tiers-lieu pour soutenir ceux qui ont des enfants en proposant des ateliers adaptés à chaque membre de la famille. Aider à la parentalité est essentiel.
Dans la Marne, nous développons des crèches rurales. Nous travaillons sur l’attractivité du métier d’assistant maternel et sur l’accompagnement de ces professionnels.
Les départements manquent de financement pour suivre, conseiller et soutenir les jeunes parents. Les services de PMI auraient besoin de davantage de moyens pour développer la prévention. Nous pouvons aider et porter des projets, mais il faudrait une politique globale menée en collaboration avec l’État.
En tant que sage-femme, avez-vous constaté des changements dans les motivations ou préoccupations des femmes enceintes au fil des années ?
Les femmes expriment davantage leur besoin de liberté, que ce soit pour disposer de leur corps ou choisir leur mode de vie, que ce soit pour le premier, deuxième ou troisième enfant. Elles souhaitent pouvoir élever leur enfant tout en poursuivant leur carrière professionnelle. Elles veulent être indépendantes et, lorsqu’elles ne le sont pas pour diverses raisons, elles le regrettent.
Certaines font le choix d’un congé parental, et principalement utilisé par elles, sachant qu’elles reprendront, par la suite, leur travail. Cependant, de nombreuses femmes que j’ai rencontrées, peu ou pas diplômées, sont contraintes de ne pas travailler car les postes proposés ont des horaires incompatibles avec la maternité. Il est essentiel de travailler sur l’aménagement de ces postes pour les rendre plus accessibles.
Continuons à soutenir les familles, avec des aides financières évidemment, mais n’oublions pas l’importance du soutien, de l’écoute et de l’accompagnement sur le long terme. Si nous voulons que nos enfants deviennent des adultes épanouis et réussis, misons sur la prévention et l’aide à la parentalité.
La volonté d’augmenter la natalité doit s’accompagner de mesures facilitatrices et encourageantes, pas seulement financières.
SOURCE : UDI – Les infos de la semaine