Skip to main content

PARIS : Quelques vérités sur les prix et les marges de l’…

Partager :

PARIS : Quelques vérités sur les prix et les marges de l’industrie et de la distribution dans les produits de grande consommation

La forte inflation de 2022-2023 et ses conséquences pour le pouvoir d’achat ont provoqué un vif débat sur les prix et les marges.

Le point en quelques chiffres concernant les industries de marques de l’Ilec et leurs clients distributeurs.
En 2022-2023, après dix ans de déflation continue de ses prix, l’industrie des PGC a absorbé une part importante du choc d’inflation en rognant sur ses marges et ses investissements.
Le niveau de rentabilité de l’industrie est aujourd’hui inférieur à celui de la distribution indépendante.
L’exigence de transparence est à porter côté grande distribution qui dans la période a maintenu sa masse de marge et son niveau de résultat.
La période de forte inflation 2022-2023 dans l’ensemble de la chaîne économique (matières premières, énergies, fournitures, transport, main-d’œuvre) et ses conséquences pour le pouvoir d’achat des ménages ont provoqué un vif débat sur les prix et les marges pratiqués ou supposés par les acteurs économiques, certains dénonçant « l’opacité des industriels » des produits de grande consommation (PGC) et les accusant d’avoir profité de cette crise pour reconstituer leurs marges aux dépens des ménages :

« Les grands industriels internationaux ont augmenté artificiellement les prix pour se reverser des dividendes » (Michel-Édouard Leclerc) [1].

« Les marges globales de notre secteur sont en moyenne comprises entre 1 et 2 % ! Notre secteur est le seul secteur économique en France, et dans le monde, à faire preuve d’un tel niveau de transparence sur ses marges » (Layla Rahhou) [2].

« (Le) jeu opaque des grandes multinationales pour préserver et augmenter leurs marges. S’il y a de la transparence à faire, elle est au niveau du maillon industriel de notre chaîne. » (Layla Rahhou) [3].

Ces accusations sont-elles fondées ? La présente note éclaire les indicateurs-clés et reprend ligne à ligne certains arguments souvent entendus ces derniers mois.

Le débat sur les prix et les marges des produits de grande consommation a été biaisé ces trois dernières années, car il n’a porté que sur un côté de la médaille, celui de l’industrie. En occultant complétement l’autre côté, celui de la distribution qui a pourtant une part majeure dans la détermination du prix final pour les consommateurs.

Le débat a aussi été polarisé artificiellement par la dénonciation de prétendues surmarges qu’aurait réalisées l’industrie dans la période de crise.

Cette polémique autour du principe même de marge ignore que chaque entreprise – d’industrie ou de commerce – a besoin pour assurer sa pérennité de générer du résultat, et que les marges d’aujourd’hui sont les investissements de demain et l’emploi d’après-demain.

Mais le niveau de marge qu’une entreprise peut pratiquer est borné par la concurrence horizontale entre les acteurs du marché. Pour les industriels de PGC, ce sont les autres fabricants de marque ainsi que les fabricants de marques de distributeur et de premiers prix. Bref, pour perdurer, il faut être à la fois rentable et compétitif : être compétitif sans générer de marges n’est pas viable ; surmarger au détriment de la compétitivité ne l’est pas non plus.

Les faits et les chiffres

Non, l’industrie ne fait pas preuve d’opacité
Les comptes des fabricants de PGC sont déposés au greffe des tribunaux, ils sont publics et consultables par tous. Les données présentées ici sont issues des comptes 2022 et 2023 de 74 adhérents de l’Ilec et sont accessibles dans la base de données Diane [4].

Non, l’industrie n’a pas augmenté ses marges grâce au pic d’inflation 2022-2023
C’est même le contraire ! L’analyse des comptes publics de 74 adhérents Ilec montre qu’en termes d’excédent brut d’exploitation (EBE) les années 2022 et 2023 marquent un point bas avec la perte de 70 et 30 points de base par rapport aux années 2016-2021 : 4,5 % et 4,9 % du chiffre d’affaires au lieu de 5,2 % en moyenne sur six ans [5].

LIRE LA SUITE

SOURCE : ILEC – La Voix des marques.