PARIS : Mark Rothko à la Fondation Louis Vuitton
Laissez-vous embarquer par les plus folles des expositions parisiennes en ce mercredi 1er novembre.
Entre les emblématiques Picasso et Van Gogh ou les insolites Aura et Biennale Némo, on dirait bien que vous avez l’embarras du choix !
Rêverie mystique, contemplation religieuse, extase méditative ou simple ivresse colorée… Parviendrez-vous à percer les mystères qui entourent l’œuvre spirituelle de Mark Rothko ? Rigoureux pour certains, obsessionnel pour d’autres, le peintre américain dont la réputation intransigeante précède largement sa légende laisse derrière lui une œuvre singulière, identifiable au premier coup d’œil. Des formes rectangulaires, des tonalités sombres, des contrastes sourds, une ligne continue et cette touche aérienne, presque « atmosphérique ». Cela n’a pourtant pas toujours été le cas.
La Fondation Louis Vuitton consacre le grand maître de l’abstraction américaine au terme d’une exposition grandiose et lumineuse caractérisée par ses toiles monumentales et ses séries de triptyques aux couleurs sombres et aux tonalités sourdes. À travers la sélection d’une centaine de chefs-d’œuvre mis en relief aux côtés des grandes figures d’Alberto Giacometti, cette puissante rétrospective ose surtout les contrastes, opposant les scènes intimistes et les paysages urbains de ses débuts à ses nombreuses explorations dans l’abstraction illustrée ici par ses Multiformes, ces masses chromatiques en suspension où il n’y a plus de distinction entre figure et fond.
Entre ses vibrations de couleurs vives et ses compositions monochromes, Mark Rothko apparaît ici comme un artiste révolutionnaire, un véritable « faiseur de mythe » qui a bouleversé la peinture d’après-guerre en proposant des grands formats minimalistes, librement inspirés de la philosophie nietzschéenne. Flamboyante par ses couleurs, grave par les questionnements qu’elle soulève, cette exposition monumentale riche de 110 toiles aux mensurations XXL brosse un portrait fidèle et complet de cet artiste énigmatique dédié corps et âme à la peinture. Mark Rothko en avait décidé ainsi : ses tableaux ne doivent jamais avoir de cadre ni même de verre de protection. Zéro artifice, seule la peinture compte. Aucun de ses titres n’est donc figuratif, laissant le spectateur libre de toute interprétation. Quelle sera la vôtre ?
SOURCE : Arts in the City.