Alors que la COP29 débute aujourd’hui, l’Environmental Justice Foundation (EJF) attire l’attention sur l’aggravation du sort des réfugiés climatiques, pendant que les cinq grandes compagnies pétrolières et gazières ont réalisé 105 milliards de dollars de bénéfices au cours des quatre derniers trimestres financiers depuis la COP28.

Les entreprises du secteur des énergies fossiles gagnent des milliards pendant que le sort des réfugiés climatiques s’aggrave : il est urgent d’agir en ce jour d’ouverture de la COP29

En 2023, l’année la plus chaude jamais enregistrée, 46,9 millions de personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur propre pays, 56 % des déplacements étant dus à des catastrophes climatiques extrêmes. Parmi elles, figure en 2023 la Corne de l’Afrique, où 2,9 millions de personnes ont quitté leur foyer à la suite d’inondations après des années de sécheresse extrême, 1,2 million d’entre elles se trouvant en Somalie. Des milliers de Somaliens ont fui vers le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya au cours des dernières années de sécheresse et d’inondations. 

Depuis la dernière COP sur le climat, la situation ne s’est pas améliorée en 2024, constate EJF. D’octobre 2023 à septembre 2024, les cinq grandes entreprises ont enregistré des bénéfices combinés de 105 milliards de dollars, tout en prévoyant de poursuivre l’expansion de leur exploitation pétrolière et gazière. Pendant ce temps, 2024 est en passe d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée, et il est probable que des millions de personnes supplémentaires soient déplacées en raison de catastrophes climatiques en cours. 

Parmi ces catastrophes, il convient de citer les gigantesques incendies qui ont ravagé la zone humide du Pantanal et la forêt amazonienne au Brésil, les ouragans qui ont battu des records dans le sud des États-Unis et dans les Caraïbes, ainsi que les inondations meurtrières qui ont frappé l’Espagne le mois dernier. Ces catastrophes ont bouleversé des vies et des habitations, laissant de profondes cicatrices dans les communautés et sur le monde vivant. 

Steve Trent, PDG et fondateur d’EJF, a déclaré : « Chaque dollar gagné par un dirigeant du secteur des combustibles fossiles a été volé à la banque du monde naturel, nous poussant vers un effondrement climatique encore plus grand et laissant encore plus de réfugiés climatiques. 2023 a été une catastrophe humanitaire, 2024 a été encore plus chaude, et pourtant les géants du pétrole et du gaz continuent d’engranger des bénéfices monstre. Vingt-neuf ans se sont écoulés depuis la première conférence pour le climat, mais les dirigeants politiques n’ont toujours pas réussi à prendre des mesures concrètes et efficaces pour enrayer le dérèglement climatique ».

« Les dirigeants du secteur des énergies fossiles ne réduiront jamais volontairement leurs émissions. L’incapacité de nos gouvernants à les forcer à agir est impardonnable, mais elle n’est pas irréversible. Nous connaissons les causes et nous avons les solutions à cette crise, mais les leaders mondiaux doivent passer à l’action. Pour protéger la vie des réfugiés climatiques et assurer un avenir sain à tous, un accord international visant à protéger les droits des réfugiés climatiques est plus que nécessaire, de même qu’une décarbonisation rapide pour éviter que davantage de personnes ne soient forcées de quitter leur foyer ».

EJF travaille à l’échelle internationale pour informer les politiques et conduire des réformes systémiques et durables afin de protéger notre environnement et défendre les droits de l’homme. Nous enquêtons sur les abus, les dénonçons et soutenons les défenseurs de l’environnement, les peuples autochtones, les communautés et les journalistes indépendants en première ligne face à l’injustice environnementale. Ses campagnes visent à garantir un avenir pacifique, équitable et durable. Nos enquêteurs, chercheurs, vidéastes et militants travaillent avec des partenaires locaux et des défenseurs de l’environnement dans le monde entier. Notre action en faveur de la justice environnementale vise à protéger le climat, les océans, les forêts et les espèces sauvages de la planète, ainsi qu’à défendre les droits de l’homme fondamentaux.