PARIS : La capitalisation, un moyen de sortir par le haut…
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PARIS : La capitalisation, un moyen de sortir par le haut de la crise des retraites ?
Le débat frénétique autour de la dernière réforme des retraites est de nouveau passé à côté de sujets essentiels.
Enfermés dans une vision comptable et une vision apocalyptique du monde du travail, nous avons négligé les enjeux considérables en termes de performance économique et d’équité qui sont pourtant inhérents au choix d’un régime de retraite et de son mode de financement.
L’analyse économique aussi bien que les faits empiriques invalident l’idée selon laquelle la retraite par répartition serait par nature plus « juste » qu’un mode de financement diversifié faisant appel à un pilier par capitalisation. De fait, notre système actuel est doublement injuste : favorable aux retraités actuels, il fait peser un poids insupportable sur les générations d’actifs et de retraités futurs ; quant aux travailleurs les plus modestes, dépourvus d’épargne, ils sont de fait privés de l’accès à des rendements du capital qui croissent plus vite que les salaires.
Sur la base des paramètres du système actuel (durée légale et durée de cotisations) et des projections du COR, cette note présente une simulation détaillée de la montée en puissance d’un fonds de capitalisation collectif et obligatoire permettant à long terme de couvrir financièrement un tiers des dépenses de retraite du secteur privé.
La longue et délicate période de transition d’un système à un autre est étudiée : elle réclame nécessairement quelques sacrifices à court terme mais permettrait à l’horizon de quelques années une baisse sensible des cotisations de retraite qui sont aujourd’hui les plus élevées de l’OCDE. Elle est inséparable, par ailleurs d’un redressement général de nos finances publiques car un tel système ne saurait être financé par un surcroît d’endettement public.
En outre, cette solution apporterait une réponse à l’immense besoin de notre pays d’investir et de se projeter dans l’avenir tout en redonnant des marges de manœuvre à nos entreprises pour innover et éviter un décrochage de notre appareil productif. C’est pourquoi elle devrait figurer en bonne place dans un programme plus vaste de redressement économique et social du pays.
Bertrand Martinot,
Expert associé à l’institut Montaigne sur les questions sociales, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy.
SOURCE : Fondation pour l’innovation politique – La Newsletter du 7 novembre 2024.