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PARIS : Insécurité et délinquance en 2024, une première photographie
L’Interstats Références « Insécurité et délinquance en 2024 : une première photographie » constitue une première analyse de la délinquance en France en 2024, établie à partir des faits de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie nationales.
Les chiffres de l’année 2024 y sont consolidés avec la prise en compte des requalifications des infractions enregistrées au cours de l’année, celles-ci pouvant intervenir tout au long de la procédure pénale. Les résultats de cette publication portent sur le champ France entière (France métropolitaine et départements et régions d’outre-mer – DROM). Pour la première fois, la déclinaison départementale de ces résultats est disponible dans l’Interstats Références « Atlas départemental de la délinquance enregistrée en 2024 » dès janvier : elle inclut les résultats correspondant aux collectivités d’outre-mer.
Cette analyse des évolutions récentes est complétée par la déclinaison spécifique des résultats dans les transports en commun et par l’analyse de deux phénomènes importants relatifs à la sécurité s’étant déroulés au cours de l’année 2024. Le premier éclairage dresse un bilan de la délinquance enregistrée pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024, en comparant la délinquance observée pendant l’été à celles des années précédentes, sur les différents territoires (concernés directement ou non par les JOP). Le deuxième éclairage porte sur les émeutes en Nouvelle-Calédonie et caractérise les phénomènes de délinquance observés pendant ces évènements.
En France, les évolutions des principaux indicateurs de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales (au nombre de 18 suivis dans ce bilan) sont assez contrastées en 2024. Certaines évolutions sont en net ralentissement par rapport à celles des années passées : c’est le cas par exemple des coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus et des escroqueries et fraudes aux moyens de paiement qui sont stables en 2024, alors qu’ils progressaient ces dernières années. Dans le même temps, les tentatives d’homicide poursuivent leur croissance, mais à un rythme moins élevé, tandis que les homicides sont en légère baisse pour la première année depuis 2020. D’autres évolutions sur l’année 2024 confirment les tendances passées, soit à la hausse (violences sexuelles, usage de stupéfiants, trafic de stupéfiants), soit à la baisse (vols violents sans arme et vols sans violence contre des personnes).
Dans le détail, en 2024, les coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus n’augmentent que très légèrement (+1 %), en rupture par rapport aux évolutions observées les années précédentes (+7 % par an entre 2016 et 2023). Cette quasi-stabilité est observée tant pour les violences intrafamiliales que celles hors cadre familial. Dans le même temps, les violences sexuelles progressent nettement (+7 %), mais en léger ralentissement par rapport aux deux années précédentes, et par rapport à 2016 (hausse d’en moyenne 11 % par an). Les viols et tentatives de viol enregistrés s’accroissent encore rapidement (+9 %). Les coups et blessures volontaires et les violences sexuelles se sont accrus pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, mais cela n’a qu’une faible influence sur l’évolution annuelle des indicateurs concernés. Le délai médian de dépôt de plainte pour les violences sexuelles continue de croître, mais de manière plus modérée depuis 2021, pour atteindre 6 mois en 2024. Sur l’année 2024, le nombre d’homicides diminue (-2 %) pour la première fois depuis 2020, tandis que les tentatives d’homicide poursuivent leur nette progression (+7%), avec un rythme d’augmentation proche de celui observé depuis 2016 (+8 % par an), mais en ralentissant toutefois par rapport aux deux années précédentes.
Les infractions liées aux stupéfiants progressent nettement en 2024, que ce soit pour l’usage (+10 %) ou le trafic (+6 %). Ces hausses s’expliquent en partie par l’augmentation du nombre de mis en cause pendant les mois de juillet et août 2024, en lien avec la mobilisation exceptionnelle des forces de sécurité intérieure pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Ces augmentations s’inscrivent dans une tendance haussière observée depuis 2020 (+ 16 % en moyenne par an pour l’usage de stupéfiants, concomitamment avec la mise en place de l’amende forfaitaire délictuelle en 2020, et +6 % pour le trafic de stupéfiants).
Si les vols avec armes sont stables en 2024, comme au cours des trois années précédentes, le nombre de vols violents sans arme et le nombre de vols sans violence contre des personnes diminuent sur un an (‑11 % et ‑5 % respectivement). Les vols violents sans arme poursuivent ainsi leur baisse continue depuis 2016. Les vols sans violence baissent pour la deuxième année consécutive, mais restent plus élevés qu’en 2020 et 2021, années marquées par des restrictions de déplacement sur le territoire du fait de l’épidémie de Covid-19. En 2024, 14 % des vols sans violence contre des personnes ont été commis dans les transports en commun.
Les cambriolages de logement, les vols de véhicule, les vols dans les véhicules présentent des profils très similaires : après un creux observé en 2020 et 2021, le nombre de délits s’accroît pour ces indicateurs, avant de se stabiliser en 2024 à un niveau inférieur à celui observé avant la crise sanitaire. En 2024, les vols de véhicule baissent très légèrement (‑1 %), tandis que les vols dans les véhicules et les cambriolages de logement progressent très légèrement (+1 %). Les vols d’accessoires sur véhicules sont plus volatiles et augmentent (+4 %) en 2024, après une année de baisse (‑9 %).
En France, le nombre de destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) décroît par rapport à 2023 (-4 %), année marquée par des violences urbaines au début de l’été. Les destructions et dégradations volontaires étaient en légère augmentation depuis 2020, l’année 2024 venant interrompre cette hausse continue.
Cette évolution en 2024 ne prend pas en compte les infractions enregistrées pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, hors du périmètre de cette synthèse qui ne comprend pas les collectivités d’outre-mer (voir Atlas départemental). À noter néanmoins que ces émeutes en Nouvelle-Calédonie sont marquées par une augmentation des destructions et dégradations volontaires, des vols de véhicule, des vols avec violence, des cambriolages de magasin ou de logement (cf. éclairage 2).
Les escroqueries et fraudes aux moyens de paiement sont stables en 2024 après des hausses continues depuis 2016.
Sur le périmètre des 18 indicateurs de la délinquance enregistrée suivis dans ce bilan, les victimes d’atteintes aux personnes sont en moyenne plus jeunes que celles d’atteintes aux biens contrairement aux mis en cause qui sont, quant à eux, plus âgés en moyenne pour les atteintes aux personnes que pour les atteintes aux biens. Les étrangers sont plus fréquemment mis en cause pour des atteintes aux biens par rapport à leur part dans la population (8 % des résidents en France), tout particulièrement pour les vols dans les véhicules (39%), les cambriolages (38 %) et les vols violents sans arme (30 %). Au total, les mis en cause étrangers restent minoritaires (17 % des mis en cause en 2024).
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Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI)
Interstats Références
À propos du SSMSI
Au sein du ministère de l’Intérieur, le SSMSI est le service statistique en charge de la sécurité intérieure, rattaché à la fois à la police et à la gendarmerie nationales. Il compose avec l’Insee et 15 autres services statistiques ministériels le service statistique public coordonné par l’Insee. Créé fin 2014, le SSMSI a pour mission de produire et de mettre à disposition du grand public et des services du ministère des statistiques et des analyses sur la sécurité intérieure et la délinquance. Comme les autres membres du service statistique public, il respecte un certain nombre de règles visant à maintenir la confiance dans les informations produites et diffusées, en particulier indépendance professionnelle, fiabilité, neutralité, qualité des processus, méthodologie solide, accessibilité. Son programme de travail fait l’objet d’une concertation avec l’ensemble des utilisateurs au sein du Conseil national de l’information statistique (Cnis). Son activité est évaluée par l’Autorité de la statistique publique (ASP).
Toutes les publications du SSMSI sont disponibles et téléchargeables en ligne sur son site internet