Skip to main content

PARIS : Fondation pour l’innovation politique &#821…

Print Friendly, PDF & Email
Floriane Dumont
11 Nov 2023

Partager :

PARIS : Fondation pour l’innovation politique – Violence antisémite en Europe 2005-2015

Quelle est la fréquence des actes antisémites violents dans l’Europe d’aujourd’hui et quelles sont les tendances ?

Dans quelle mesure les populations juives sont-elles exposées dans les différents pays ? Qui commet ces crimes ? Il est impératif de répondre à ces questions aussi précisément que possible afin de combattre efficacement l’antisémitisme, de manière générale, et l’antisémitisme violent, en particulier, mais les connaissances pour mener ces recherches font défaut car les études systématiques sur le sujet sont rares. Pour contribuer à combler ces lacunes, ce rapport tente d’établir des conclusions sur l’antisémitisme violent dans un groupe de pays européens et propose des recommandations pour approfondir la recherche.

En combinant les données relatives aux incidents fondées sur les rapports de police avec les résultats d’une enquête sur l’antisémitisme réalisée en 2012 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), ce rapport tente d’établir une première comparaison des niveaux de violence antisémite dans différents pays. L’échantillon de sept pays (Allemagne, Danemark, France, Royaume-Uni, Norvège, Suède et Russie) comporte des données qui ne permettent de faire des comparaisons qu’entre quatre d’entre eux (France, Royaume-Uni, Allemagne et Suède). Parmi ces pays, c’est en France que l’exposition des Juifs à la violence antisémite semble la plus forte, suivie de la Suède et de l’Allemagne, puis du Royaume-Uni.

Les chiffres pour la Norvège, le Danemark et la Russie ne sont pas directement comparables car les données recueillies ne sont pas homogènes. Cependant, la Russie se distingue nettement par un très faible nombre d’incidents visant la population juive, importante pourtant en termes relatifs dans le pays. La Russie est également le seul cas où peu d’éléments indiquent que les Juifs évitent d’afficher leur identité en public.

Concernant les auteurs d’actes antisémites violents, les données disponibles montrent, en Europe de l’Ouest, la prédominance d’individus de culture musulmane, alors qu’en Russie le profil qui prévaut est celui des délinquants d’extrême droite. Les enquêtes corroborent ce constat dans la mesure où, en Europe de l’Ouest, les attitudes antisémites sont beaucoup plus répandues chez les musulmans que dans la population en général. Les résultats présentés ici constituent une première contribution. Il faudra davantage de données, de meilleure qualité, et une recherche plus approfondie pour avoir une idée plus précise de la nature et des causes de la violence antisémite, condition préalable à la définition de réponses pertinentes à apporter.

Johannes Due Enstad,

Département de littérature, d’études régionales et de langues européennes, université d’Oslo Centre de recherche sur l’extrémisme (C-REX), université d’Oslo.

SOURCE : Fondation pour l’innovation politique – La Newsletter du 10 novembre 2023