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PARIS : Finances publiques, chronique d’une catastrophe annoncée

Nathalie Goulet, Sénateur de l’Orne et membre de la Commission des finances au Sénat.

Inconscience ou arrogance, incompétence ou prévisions malheureuses, on hésite aujourd’hui à qualifier les raisons qui ont conduit à la situation budgétaire dans laquelle notre pays est plongé. La seule vérité, la seule réalité est devant nous : il faut à coup sûr redresser les finances publiques, couper dans les dépenses sans assommer le contribuable d’impôts nouveaux. Voilà l’équation.

Les récentes auditions de Bruno Lemaire et Gabriel Attal devant notre commission des Finances du Sénat, transformée en mission d’information pour mieux comprendre comment les finances publiques se sont dégradées, nous laissent interrogatifs et perplexes. Si Bruno Lemaire a, comme à son habitude, affiché des certitudes hautaines, Gabriel Attal, plus offensif, a demandé au rapporteur des éléments tangibles pour étayer ses accusations. Dans cet exercice, Gabriel Attal excelle et, franchement, il était difficile de le mettre en difficulté.

La réalité, encore, puisqu’il faut parler vrai, c’est que le Sénat l’an dernier a totalement ignoré les mises en garde et les propositions des commissaires aux finances du groupe centriste. Il n’est pas certain que les choses auraient été différentes avec l’usage intempestif du 49-3, mais quand même !

Le groupe majoritaire au Sénat, Les Républicains, mené par le rapporteur général, plein d’assurance, le même qui vient aujourd’hui chercher des responsabilités au niveau des anciens membres de l’ancien gouvernement, ce même rapporteur général a oublié qu’il a fait voter, contre l’avis unanime (et c’est un exploit) du groupe centriste, la suppression de la CVAE compensée par de la TVA, soit un manque à gagner de 5 milliards pour le budget. Que c’est ce même rapporteur qui a fait voter, contre l’avis du groupe centriste, la suppression de la redevance TV entraînant une perte de rentrées de 3 milliards, est toujours ce même rapporteur qui a émis des avis négatifs sur les nombreuses propositions faites par notre groupe pour trouver des rentrées nouvelles ou lutter contre la fraude, par exemple la fraude à l’arbitrage des dividendes qui coûte chaque année près de 3 milliards d’euros. Les torts sont donc partagés, mais une fois que nous l’avons dit, il faut agir en responsabilité.

Le groupe Union centriste au Sénat a préparé de nombreuses propositions d’économies et de réduction des dépenses, notre combat sera de les faire voter et, si possible, avec notre ADN.

Le Sénat reprend la main avec le non-vote de l’Assemblée nationale. Avec le Président, Hervé Marseille, et mes collègues Michel Canivet, Vincent Delahaye, Vincent Capo-Canellas, Sylvie Vermillet, Jean-Marie Mizzon, Bernard Delcros, nous serons présents pour porter une voix forte et responsable pour les finances publiques, pour la protection des finances des collectivités locales et la lutte contre la fraude. Il faut noter qu’il n’y a pas seulement le projet de loi de finances, il y a aussi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et ce sera le moment pour notre groupe de marquer une fois encore sa volonté de lutter contre les fraudes aux prestations et aux cotisations.

La France est un pays généreux : plus de 800 milliards de prestations sont versées par an, avec un taux minimum de 5 % cela fait un montant de fraude de 40 milliards.
Cessons d’opposer la fraude sociale qui serait une indignation de droite et la fraude fiscale qui serait une indignation de gauche et luttons ensemble contre la fraude aux finances publiques. Ce sujet est un marqueur fort de notre mouvement ainsi qu’au groupe Union centriste.

Notre groupe est aux avant-postes sur ces enjeux majeurs pour assurer plus de justice sociale et territoriale, essentielle en période de crise.

SOURCE : UDI – Les infos de la semaine.