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PARIS : Des auditeurs à l’assaut du Donon
La randonnée dans le Donon des auditeurs de l’Institut Iliade.
En ce début d’automne, les Chemins d’Hermès ont mené une troupe d’auditeurs de l’Institut Iliade jusqu’au temple du Donon, en Alsace.
Pour cette ascension du mont sacré du Donon, l’équipée s’est placée sous le haut patronage du dieu Hermès.
« Hermès bienfaisant, qui excelle en subtils pensers » nous apprit Homère, fut en effet vénéré en ces lieux.
Hermès, pour rappel, est le dieu des voyageurs, des messagers, c’est le dieu de la bonne fortune, mais également celui du feu que le voyageur allume au plus profond de la nuit.
Hermès est donc une divinité qui accompagne chaque Européen dans la nuit et dans les grandes entreprises qu’il sera amené à accomplir. Hermès est un dieu invitant à la grandeur, à l’audace. Et comme il n’est aucune grande entreprise que l’on mène seul, Hermès est également un dieu de la communauté.
Les auditeurs, inspirés, ont alors déclamé ce poème d’Horace en son hommage :
Hermès, éloquent petit-fils d’Atlas,
Toi qui civilisas les premiers hommes
En éduquant leurs voix et en sculptant
Leurs corps à la palestre,
Je te chante, messager de Zeus,
Toi qui inventas la lyre incurvée,
Toi qui peux dissimuler toute chose
Par de joyeux larcins.
Un jour, Apollon d’une voix terrible
T’intimait l’ordre de lui rendre ses bœufs
Dérobés par la ruse. Plus de carquois !
Le dieu ne put que rire.
Et c’est toi qui guidas le riche Priam
Au sortir d’Ilion pour qu’il échappe
Aux sentinelles et aux feux de camp
Des orgueilleux Atrides.
Les âmes pieuses, c’est toi qui les conduis
Au saint séjour ; les autres, ta baguette d’or
Contient leur vaine foule. Tu plais aux dieux
D’en haut comme d’en bas.
Par tout ce qu’il représente, Hermès est également le dieu du bivouac par excellence
Quand les membres de l’Institut Iliade sillonnent les chemins noirs et les routes sacrées de notre vieille Europe, quand ils font halte dans la nuit, fourbus mais prêts pour de nouvelles épreuves, quand ils se rassemblent autour des feux de camps qu’ils allument aux quatre coins de notre continent, ils réaffirment leur volonté de renforcer les liens communautaires, de se ressourcer à notre plus longue mémoire européenne et de faire corps avec cette terre que nos pères nous ont léguée.
Le bivouac est aussi un rappel salutaire sur l’importance du corps dans notre rapport au monde. Face à la déliquescence intellectuelle du monde moderne, la tentation est grande de trouver refuge dans les écrits, certes de grande qualité et de haute exigence. Mais le monde, avant d’être intellectualisé, doit être vécu, ressenti intimement. On ne fait pas souche avec des livres, on ne forme pas de communauté avec des débats, le souvenir de ce que nous fûmes ne survient pas au détour d’une conférence.
Rappelons-nous ces mots de Dominique Venner :
« Notre monde ne sera pas sauvé par des savants aveugles ou des érudits blasés. Il sera sauvé par des poètes et des combattants, par ceux qui auront forgé l’épée magique dont parlait Ernst Jünger, l’épée spirituelle qui fait pâlir les monstres et les tyrans. Notre monde sera sauvé par les veilleurs postés aux frontières du royaume et du temps ».
Le corps est le support indispensable de l’âme. Comme le disait Nietzsche, on ne philosophe bien qu’en marchant.
Et pour la compagnie Iliade, philosopher, c’est avant tout renouer avec notre plus longue mémoire.
Cette longue mémoire européenne ne saurait se résumer à un environnement, à un discours unique, universel. La réalité de l’Europe s’appréhende en arpentant ses nombreux chemins, autant physiques qu’intellectuels. A chaque étape, à chaque bivouac, c’est un peu plus de cette tradition, de cette terre que nous faisons nôtres.
Une rencontre au cœur des terres vosgiennes
Les Auditeurs ont souhaité louer ces terres et l’esprit qui y souffle toujours par ce poème d’Eugène Mathis :
Forêt profonde,
Plaine féconde,
Ce sol vosgien,
Foyer ancien
De notre race,
Toujours meurtri,
Toujours vivace,
C’est mon pays !
Aux merveilles que crée un peuple industrieux,
Ô Vosges ! pour charmer les yeux et la pensée,
Vous joignez vos forêts au flanc des monts pressées,
Vos rupts bruyants, vos lacs, un passé ténébreux.
Ces ballons étagés dont la mouvante houle
Paraît à l’infini déployer ses flots verts,
Sont l’ample réservoir dont l’onde vers deux mers
Par tous les horizons prend sa course et s’écoule.
N’est-ce point à ma terre, à l’attrait si puissant,
Lorraine, que tu dois ton prestige et ta grâce ?
Au livre d’un passé portant ta rude trace
Les exploits de ses fils sont écrits dans le sang.
Sacralité de la terre, sacralité des ancêtres, sacralité aristocratique
Sacralité de la terre, sacralité des ancêtres, sacralité aristocratique, voici les trois points cardinaux de notre longue mémoire européenne qu’exprime parfaitement cet hymne aux Vosges et que Dominique Venner, par ses écrits et son geste sacrificiel, nous pressait de faire nôtre pour sauver notre continent.
Tout comme Hermès nous invite à la grandeur, en rejoignant l’Institut Iliade nous nous interdisons d’avoir plus basse ambition que de sauver l’Europe.
Ce bivouac est pour nous l’occasion de renouveler ce vœu. Que nos ancêtres et Hermès en soient les immortels témoins.
Un itinéraire européen à retrouver ici.
La prochaine randonnée, réservée aux Auditeurs et Piliers de l’Institut Iliade aura lieu le week-end des 12 et 13 avril 2025.
SOURCE : Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne.