Mardi, l’Agence Bio a annoncé avoir enregistré, entre janvier et août 2025, davantage de départs d’agriculteurs que de nouvelles installations.

Sur cette période, la France a perdu en net 165 exploitations biologiques, affichant pour la première fois un solde négatif dans le secteur.

« Cette annonce s’inscrit dans un contexte de difficultés que traverse la filière bio depuis plusieurs années », explique Marc Batty, cofondateur de FEVE (Fermes En ViE), une foncière agricole dédiée à l’acquisition et à la transmission de fermes en agroécologie.

En effet, depuis 2021, la baisse du pouvoir d’achat a entraîné une diminution de la consommation de produits bio, impactant directement la production, qui a perdu 110 000 hectares en deux ans.

Si ce premier recul des installations en bio envoie un signal préoccupant, Marc Batty reste toutefois optimiste : « Sur le premier semestre 2025, les ventes de produits biologiques ont progressé de 4,1 % en valeur. Cette reprise, amorcée l’an dernier dans les magasins spécialisés, se confirme aujourd’hui en grande distribution. Une dynamique qui pourrait inverser la tendance et redonner un élan à la filière ».

Depuis sa création, FEVE a levé plus de 40 millions d’euros d’épargne citoyenne pour financer la reprise d’une cinquantaine de fermes en agroécologie et la conversion de plus de 2500 hectares en bio. « Sur le terrain, la volonté des jeunes agriculteurs de s’installer en agriculture biologique reste forte. Néanmoins, l’incertitude liée à l’instabilité de la politique française et européenne vis-à -vis du secteur nourrit des craintes chez les porteurs de projets qui ont besoin d’être plus que jamais soutenus et accompagnés. » conclut Marc Batty.