PARIS : Conclusions du dialogue stratégique, vers une PAC…
Partager :
PARIS : Conclusions du dialogue stratégique, vers une PAC pour services environnementaux ?
Le dialogue stratégique sur l’avenir de l’UE a rendu ses recommandations.
En matière d’agriculture, l’heure est au changement, afin de rendre le secteur compatible avec les limites planétaires et d’engager une transition qui permette d’ajuster offre et demande, afin de « Faire en sorte que le choix facile soit celui qui est sain et durable ». Des évolutions qui appellent à une révision de la forme des soutiens de la PAC, en s’éloignant d’une distribution des aides à l’hectare, en ciblant les aides au revenu sur « les agriculteurs qui en ont le plus besoin » et en conditionnant une part croissante du budget à des aides sous conditions de résultats environnementaux. Par ailleurs, le consensus obtenu entre les différents acteurs assume la volonté d’orienter les consommateurs vers un régime davantage basé sur les protéines végétales.
Un « consensus conceptuel qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’agriculture, l’alimentation et les zones rurales sur le continent »
Le rapport débute en posant un constat clair : la transition vers une agriculture plus compatibles avec les enjeux climatiques et environnementaux dans le respect des limites planétaires nécessite des arbitrages entre différents objectifs qui ne pourront être atteints simultanément.
Le rapport liste ainsi sans être exhaustif les antagonismes qui opposent régulièrement les différentes parties prenantes :
Est-il possible d’avoir une agriculture respectueuse de l’environnement qui produise suffisamment pour permettre de réduire les importations, tout en soustrayant des surfaces pour les réserver à la nature et en augmentant en parallèle notre capacité à produire des énergies renouvelables ?
Est-ce souhaitable d’intensifier la production agricole sur certaines surfaces pour permettre de réserver d’autres surfaces à la nature ? Ou est-il préférable d’extensifier l’agriculture pour réduire la pression locale sur le milieu en mobilisant davantage de surfaces agricoles ?
Faut-il rechercher une souveraineté alimentaire basée sur une autonomie complète ou maintenir voir accroitre le niveau des importations ?
Est-il possible de rémunérer équitablement les acteurs de la chaine alimentaire, en incluant les coûts liés à la transition, tout en garantissant des prix raisonnables au consommateur ?
Partant du principe qu’une répartition équitable des coûts liés à la transition doit être à la base de la réflexion, le rapport acte qu’il n’existe pas de façon objective et incontestée de trancher entre ces différents objectifs, et qu’il est nécessaire de hiérarchiser les priorités.
L’agriculture est considérée comme d’importance stratégique par les cosignataires du rapport, qui considèrent que l’alimentation doit être reconnue comme « entité critique » (un domaine crucial) dans la législation de chaque Etat-Membre. Pourtant, les recommandations contenues dans le rapport sont de nature à déstabiliser profondément le secteur.
PARIS : Agriculture Stratégies – Newsletter n°62.