C’est à Ribeauvillé en Alsace, près de Colmar, que la Manufacture d’Impression sur Etoffes (MIE) se développe depuis 1839. Reprise en 1980 par Arné Borin, c’est en 1990 que la marque BEAUVILLÉ fut déposée.

Aujourd’hui, Jean-Michel Borin, Président du Directoire depuis plus de trente ans, rejoint récemment par son fils Maxime, continuent de faire perdurer un savoir-faire unique : l’impression au cadre plat à la main.

Synonyme de luxe, de qualité et de tradition, Beauvillé s’impose avec ses collections de linge de table et de maison imprimé haut de gamme. Près de 2 siècles après sa création, l’entreprise familiale a réussi à préserver en France sa technique d’impression unique et sa maitrise des couleurs et des motifs. Commercialisées dans le monde entier, dressées sur les plus belles tables, ses étoffes lui ont valu d’obtenir le label « Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) » en 2009.

Un cadre – une couleur : une technique unique en Europe

Jusqu’à la fin du XVIIème siècle, l’impression des étoffes était réalisée aux pochoirs en bois que l’on appelait communément « planches ». La gravure d’une planche exigeait une rigueur absolue et pouvait prendre plusieurs mois. Cette technique a été remplacée, dans les années 1940, par celle dite « à la lyonnaise » ou « au cadre plat » qui trouve son origine au VIIIème siècle au Japon et se fonde sur le principe de « mouillé sur sec » : à chaque cadre correspond une couleur qui doit être totalement sèche avant de surimprimer la suivante.

La Manufacture d’Impression sur Etoffes s’est dotée de cet outil sérigraphique dès 1937. Contrairement à la planche qui n’est pas limitative en nombre, il faut, pour superposer des couleurs, réaliser un cadre par couleur. Le travail demande ensuite une grande précision où la synchronisation entre le chef de table et l’imprimeur doit être sans faille. A l’aide d’une racle manuelle, les deux imprimeurs répandent, d’un geste souple, la couleur dans le cadre, autant de fois qu’il y a de couleurs dans le dessin. Un savoir-faire unique et qui nécessite beaucoup de patience : certaines créations sont riches de plus de 25 couleurs.

La fabrication d’une nappe ou d’une serviette nécessite plus de 20 étapes

• En amont, le dessin est réalisé au pinceau par le studio artistique ;

• La maquette est alors envoyée chez le graveur qui conçoit les différents cadres en fonction des motifs et des couleurs ;

• Les cadres sont ensuite renvoyés à Beauvillé ;

• De son côté Beauvillé réceptionne les tissus écrus achetés en France et tissés dans les Vosges et les conditionne « en roule » ;

• Ainsi enroulés, ils sont flambés à vitesse rapide afin d’éliminer les petites fibres et duvets qui nuiraient à la qualité de l’impression ;

• Ils subissent après l’opération de désencollage qui consiste à enlever l’encollage des fils de chaine qui empêchent la pénétration de l’eau et du colorant ;

• Ensuite, vient l’étape du déboullissage qui permet d’ôter les cires et pectines renfermées dans le coton ;

• Le tissu subit après un blanchiment qui décolore la teinte écrue du coton ;

• Une fois rincé, le tissu passe dans une rame pour être séché et remis à la « laize » (largeur) et « au droit fil », les fils de trame ayant été déformés précédemment ;

• Vient la préparation des pâtes d’impression qui a lieu dans « la cuisine à couleurs ». Celles-ci sont composées à partir de 20 couleurs mères à base de colorants à forte concentration ;

• Les tissus passent par la table d’échantillonnage qui étudie le comportement des premiers coloris sur un nouveau dessin et vérifie si les cadres d’impression sont bien gravés ;

• La technique d’impression au cadre plat peut commencer. Les imprimeurs attendent que la couche de couleur soit sèche pour en surimprimer une autre. Il s’agit du principe « mouillé sur sec » ;

• Une fois les cadres passés successivement sur le tissu, les colorants sont fixés par la ligne de vaporisage. Grâce à deux réactions chimiques inverses, la molécule du colorant est piégée dans les fibres de coton ;

• Le tissu imprimé est apprêté pour adoucir son toucher et remis à nouveau au droit fil ;

• Le produit fait ensuite l’objet d’un dernier contrôle de qualité ;

• Il est ensuite cousu et plié dans l’atelier d’ourlage.

• Les articles sont enfin conditionnés individuellement avant d’être expédiés dans le monde entier.

« Nous sommes les derniers en Europe à utiliser la technique du cadre plat à la main. L’avantage notoire c’est que l’on imprime mouillé sur sec et aucune technologie n’en est capable »

Maxime Borin, Directeur du Développement

La Manufacture d’Impression sur Etoffes, un deuxième métier

Fondée en 1839, M.I.E était au départ une teinturerie. Aujourd’hui, la Manufacture d’Impression sur Etoffes constitue le deuxième métier de Beauvillé qui produit au travers de cette marque des créations « à façon ». Elle réalise ainsi des projets spéciaux pour de prestigieux clients, des châteaux, des cours royales, des demeures prestigieuses. Elles sont particulièrement appréciées des ambassades et consulats, des décorateurs d’intérieur, des maisons de luxe et des éditeurs de tissu d’ameublement comme par exemple la Maison Pierre Frey en France.

Cette deuxième casquette représente 50% de la production et contribue à faire rayonner le savoir-faire de l’entreprise à travers le monde. En effet, celle-ci réalise 75 % de son chiffre d’affaires à l’export.

Un musée en hommage à son bicentenaire

Derrière l’usine et en face du magasin, se tient désormais et depuis le 23 juin dernier un musée qui retrace l’origine de Beauvillé et illustre son savoir-faire unique de manière pédagogique. Une initiative de Maxime Borin qui a rejoint l’entreprise familiale il y a 3 ans et qui souhaitait transmettre son histoire si particulière.

Aujourd’hui Beauvillé continue d’émerveiller par ses motifs détaillés et ses couleurs chatoyantes. A travers ses nappes, chemins de table et serviettes, Beauvillé habille les tables les plus prestigieuses comme celles des passionnés du raffinement à la Française.

À propos de Beauvillé

C’est à Ribeauvillé en Alsace, que la Manufacture d’Impression sur Etoffes se développe depuis, maintenant, plus de deux siècles. Synonyme de luxe, de qualité et de tradition, la maisonn Beauvillé s’impose comme le must-have des nappes et du linge de maison imprimé haut de gamme. Aujourd’hui encore toutes les collections sont fabriquées en France, à Ribeauvillé. La marque affiche depuis 2009, avec fierté, son label « Entreprise du Patrimoine Vivant ». https://www.beauville.com