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PARIS : Asterès estime quelle aurait été la croissance allemande en 2023

Dans la présente note, Asterès estime quelle aurait été la croissance allemande en 2023 si le pays avait eu un déficit public identique à la France et aux Etats-Unis.

La contre-performance allemande en termes de croissance relativement aux autres pays s’expliquerait avant tout par un écart de politique budgétaire.

Si l’Allemagne avait mené une politique budgétaire comparable à celle de la France ou des Etats-Unis, elle aurait connu une croissance supérieure à ces deux pays en 2023 d’après le Modèle d’Impact d’Asterès (MIA). La récession en Allemagne en 2023 a fait couler beaucoup d’encre pour commenter la contre-performance de cette économie qui a longtemps été considérée avec envie. L’écart de croissance entre l’Allemagne et les autres pays développés s’explique notamment par un écart de politique budgétaire : l’Allemagne a opté pour l’austérité, contrairement aux autres pays. En faisant l’hypothèse que le déficit public
aurait été similaire en 2023 en Allemagne, en France et aux Etats-Unis, la croissance allemande aurait beaucoup plus flatteuse.

Croissance en 2023 : l’Allemagne en récession

Le PIB allemand a baissé de -0,3 % en 2023. L’économie allemande a été pénalisée par une multitude de chocs en 2023 : forte hausse du prix de l’énergie dans un pays très dépendant du gaz russe, difficultés des exportations dans un contexte de croissance mondiale peu vigoureuse, concurrence chinoise dans l’automobile. La France et surtout les Etats-Unis, moins impactés par ces chocs du fait d’une moindre dépendance au gaz russe et à une structure économique moins orientée vers l’industrie et l’exportation, ont connu en 2023 une croissance de respectivement 0,9 % et 2,1 % (prévisions FMI réalisées en novembre 2023).

Déficit budgétaire : Peu de soutien à la croissance en Allemagne

Le déficit public a été faible en Allemagne en 2023. Fidèle à sa réputation de « sérieux » budgétaire, l’Allemagne a limité son déficit public à -2,9 % du PIB en 2023, contre -4,9 % en France et -8,2 % aux Etats-Unis. Ainsi, l’écart de croissance entre l’Allemagne, la France et les Etats-Unis s’explique en partie par une différence de stimulation budgétaire.

Estimation à déficits publics identiques entre les pays : La croissance aurait été supérieure en Allemagne

D’après les estimations d’Asterès, si le déficit public Allemand avait été identique en 2023 à celui de la France et des Etats-Unis, sa croissance aurait été supérieure. Imaginons que, en 2023, l’Allemagne ait accru sa stimulation budgétaire pour un montant qui aurait rendu son déficit public identique à celui de la France et des Etats-Unis (soit une hausse du déficit de 2 points de PIB pour atteindre le déficit français et de 5,3 points de PIB pour atteindre le déficit américain). Asterès, à l’aide de son modèle d’impact MIA, a estimé la hausse de valeur ajoutée (donc de PIB1) qui aurait été générée en Allemagne si le pays avait réalisé des transferts publics à destination des ménages équivalents à 2 points et à 5,3 points de son PIB2.
A déficit public égal, la croissance allemande aurait été supérieure à celle de la France et des Etats-Unis. Si l’Allemagne avait connu en 2023 un déficit public similaire à celui de la France, sa croissance aurait été de 1,6 % (contre 0,9 % en France). Si son déficit avait atteint le niveau de celui des Etats-Unis, la croissance allemande en 2023 aurait été de 4,8 % (contre 2,1 % de croissance aux Etats-Unis).

1 Le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées
2 Il a été fait l’hypothèse d’une stimulation budgétaire via une hausse des transferts aux ménages (donc via une hausse de la consommation des ménages sur la croissance). D’autres modélisations, basées par exemple une baisse des impôts à destination payées par les entreprises, n’ont pas été réalisées car elles auraient été plus complexes à construire.

Présentation du Modèle d’impact d’Asterès (MIA)

Le Modèle MIA permet d’estimer l’ensemble des effets d’entraînement d’une variation de la demande adressée à l’économie allemande. MIA permet de mesurer à la fois les effets directs (impact sur les entreprises concernées) mais aussi l’ensemble des effets indirects, induits et en chaîne.
Par exemple, une hausse des transferts aux ménages allemands se traduirait par une hausse de leur consommation (après déduction de l’épargne). Cette consommation supplémentaire génèrerait une hausse d’activité dans les entreprises (effet induit) puis, lors de « tours » successifs, la hausse d’activité de ces entreprises entraînerait à son tour une hausse des salaires versés et des achats de consommations intermédiaires et des investissements (effets en chaîne). MIA estime l’ensemble de ces effets d’entraînement (indirects, induits et en chaîne) sur l’économie française sur cinq « tours » (après quoi les effets de l’impulsion initiale deviennent insignifiants).