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PARIS : Asterès analyse la baisse de l’inflation en…

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PARIS : Asterès analyse la baisse de l’inflation en octobre

Forte baisse de l’inflation en octobre.

L’inflation en octobre 2023 est en nette baisse par rapport à septembre en glissement annuel, à 4,0 %. Elle baisse sensiblement sur l’ensemble des composants de l’indice des prix, à l’exception des services. Cette tendance baissière de l’inflation est appelée à se poursuivre, sauf si le conflit au Proche-Orient venait à déclencher un choc pétrolier.
 L’inflation a chuté de 0,9 point entre septembre et octobre et a progressé de 0,1 % sur un mois. Hormis les services, l’inflation baisse sur l’alimentation, l’énergie et les produits industriels.
 L’inflation a sensiblement baissé entre septembre et octobre sur la plupart des biens consommés par les ménages :
elle est passée de 9,7 % à 7,7 % sur l’alimentation, de 11,9 % à 5,2 % sur l’énergie et de 2,8 % à 2,3 % sur les produits manufacturés. Elle est en revanche restée stable sur le tabac, à 9,9 %.
 La mauvaise nouvelle des chiffres d’octobre concerne la hausse de l’inflation sur les services, qui est passée de 2,9 % en septembre à 3,2 % en octobre.

Cette évolution est doublement importante : les services représentent environ la moitié de l’indice des prix à la consommation et elle semblerait indiquer que la hausse des salaires (qui représentent le principal coût pour la production de services) commence à se répercuter dans les prix.
 Les prévisions d’inflation dans les mois à venir sont grandement complexifiées par le contexte géopolitique au Proche-Orient qui pourrait déclencher un choc pétrolier. Si l’on pose comme hypothèse que la guerre entre le Hamas et Israël ne déclenche pas d’embrasement régional, l’inflation devrait continuer à baisser régulièrement.
 Le conflit entre Israël et le Hamas crée une lourde incertitude sur le prix du pétrole. Si la guerre s’embrasait dans l’ensemble de la région, il pourrait en résulter une chute des exportations de pétrole iranien (qui soutient le Hamas), par exemple sous l’effet d’un renforcement des sanctions américaines. Malgré les sanctions internationales, l’Iran exporte environ deux millions de barils par jour, principalement vers la Chine1, mais une dégradation des relations avec Israël et les Etats-Unis pourraient conduire à un durcissement des mesures de rétorsion à l’égard de l’Iran, et donc à un bond du prix du pétrole. Déjà en 1973, le premier choc pétrolier avait été la conséquence de la guerre du Kippour entre Israël et les pays voisins arabes.
 En l’absence d’un choc pétrolier, l’inflation devrait progressivement baisser au cours des mois prochains. Le pétrole comme le gaz se maintiennent à des prix élevés, mais inférieurs aux niveaux de l’an dernier (surtout pour le gaz). Dans ce contexte, les tensions désinflationnistes de ces derniers trimestres restent présentes. Par exemple, les prix de production dans l’industrie (sortie d’usine) étaient en baisse de -2,8 % en glissement annuel en septembre (les prix à la production sont publiés avec un mois de décalage sur les prix à la consommation).

Sylvain BERSINGER
chef économiste

1 Reuters, « Iran’s oil output, exports rise as Washington, Tehran talk », 31 août 2023