Passer au contenu principal

PARIS : 53 % des Français souhaitent toujours la dissolutio…

Partager :

PARIS : 53 % des Français souhaitent toujours la dissolution de l’Assemblée nationale

Crise politique : alors que les députés examinent 2 motions de censure ce jeudi ;

En dépit des consignes du Parti Socialiste et des Républicains ces derniers jours, les appels de certains figures politiques de gauche et de droite à voter la censure laissent malgré tout planer un doute sur le maintien du Gouvernement Lecornu II. Ce scrutin s’inscrit dans un contexte où une majorité de Français (53%) souhaitent toujours une dissolution de l’Assemblée nationale et une cohabitation, d’après l’Observatoire Parlement, une étude menée par Séance Publique et l’École des Hautes Études Internationales et Politiques (HEIP), avec Toluna Harris Interactive.

Les enseignements à retenir

Limitation des pouvoirs : 4 Français sur 10 penchent pour une limitation des pouvoirs du Président de la République (39%, stable sur un an) et 1/3 en ce qui concerne le Sénat (33%) et le Premier ministre (31%).

Confiance érodée : L’action d’aucun groupe parlementaire ne satisfait une majorité de Français. En effet, seuls 4 Français sur 10 se déclarent satisfaits de l’action des parlementaires du Rassemblement National formation politique pourtant la plus positivement perçue et atteignant sa meilleure mesure (43%, +3).

Front Républicain unanime : 8 Français sur 10 estiment que c’est une bonne chose que chaque groupe politique soit représenté au bureau de l’Assemblée nationale (79%).

Menace de dissolution : 53 % des Français souhaitent que le Président utilise son pouvoir de dissoudre l’assemblée dans les 6 prochains mois.

Une confiance dans la capacité des institutions à changer la vie des Français, qui continue de s’éroder.

Interrogés sur les institutions ayant la capacité de changer la vie des Français, les collectivités territoriales (58%), l’Assemblée nationale (51%), le Président de la République (50%) et le Premier ministre (50%) sont perçues comme celles ayant le plus cette capacité. Un constat globalement en baisse pour l’ensemble des institutions testées depuis un an et plus encore depuis la première mesure effectuée en octobre 2022 au début de la précédente législature. A la lumière de la situation d’instabilité politique récente, 51% des Français estiment que l’Assemblée nationale a la capacité de changer la vie des Français, tandis que 50% des Français pensent de même pour le Président de la République.

A l’avenir, les Français souhaiteraient que les collectivités territoriales aient davantage de pouvoir (46% ; stable depuis octobre 2022) et un tiers en ce qui concerne les conférences de citoyens tirés au sort (33%). 4 Français sur 10 penchent en revanche pour une limitation des pouvoirs du Président de la République (39%, stable sur un an) et 1/3 en ce qui concerne le Sénat (33%) et le Premier ministre (31%).

La défiance s’installe progressivement à l’égard des parlementaires.

A l’instar des mesures précédentes, l’action d’aucun groupe parlementaire ne satisfait une majorité de Français. En effet, seuls 4 Français sur 10 se déclarent satisfaits de l’action des parlementaires du Rassemblement National, formation politique pourtant la plus positivement perçue et atteignant sa meilleure mesure (43%, +3), devant les parlementaires LR/Droite Républicaine (32%, +2), Horizons (28%, stable) et Ecologistes (27%, -1). En cette période d’instabilité gouvernementale, les autres groupes parlementaires recueillent une moindre confiance de la part des Français et atteignent pour la plupart leur plus bas niveau depuis le début de la mesure, qu’il s’agisse des parlementaires socialistes (25%, -2), UDR (25%, -1), LIOT (23%, -3), Renaissance (23%, -3), MoDem (19%, -3), Communistes (18%, -3) ou encore Insoumis (17%, -3).

Des Français en accord avec le fait que le bureau de l’Assemblée nationale comporte des parlementaires issus de tous les groupes représentés.

Interrogés avant la nouvelle répartition de ces postes, 8 Français sur 10 estiment de manière générale que c’est une bonne chose que chaque groupe politique soit représenté au bureau de l’Assemblée nationale (79%), une opinion qui traverse d’ailleurs l’ensemble des sensibilités politiques. Plus précisément, 2/3 des Français (64%) estiment plutôt que l’ensemble des groupes parlementaires doivent être représentés à l’Assemblée nationale, y compris le RN et le groupe UDR. Si cette opinion est cette fois ci partagée majoritairement par les proches du RN et de LR, les sympathisants Ensemble (Renaissance, Horizons, MoDem) se montrent partagés, une moitié d’entre eux partageant cette position (50%), une autre moitié approuvant plutôt la poursuite du « front républicain » de 2024 (50%). Nous notons également que les proches de formations politiques de gauche se montrent plutôt défavorables à la représentation du RN et de l’UDR au bureau de l’Assemblée mais de façon peu marquée (63% des proches de LFI, 60% des proches du PS et 54% des Écologistes).

Une perspective de dissolution toujours présente dans l’esprit des Français.

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 et le blocage politique qui a suivi ont changé la perception des Français. Alors qu’ils voyaient auparavant l’absence de majorité absolue comme une chance de dialogue, 54 % la jugent désormais négative, car elle empêche l’adoption des lois. Ce sentiment est particulièrement fort chez les sympathisants d’Ensemble (69 %), des Républicains (64 %) et du Rassemblement national (59 %).

Le refus de vote de confiance à François Bayrou a relancé l’idée d’une nouvelle dissolution, qu’Emmanuel Macron peut à nouveau décider. Sur ce point, 53 % des Français souhaitent qu’il utilise ce pouvoir dans les six prochains mois, contre 45 % qui s’y opposent. Le soutien est élevé chez les proches du RN (70 %, +17) et de LFI (69 %, +7), mais recule chez les écologistes (39 %, −17), Ensemble (33 %, −14), LR (49 %, −2) et les socialistes (47 %, −7).

Pourtant, seuls 37 % pensent que le président procédera effectivement à une dissolution dans les six prochains mois, contre 44 % en novembre 2024. Enfin, en cas de nouvelles élections législatives, 43 % des Français souhaitent une majorité pour Renaissance, MoDem et Horizons, tandis que 55 % préfèrent une cohabitation. Même au sein de l’ex-majorité, seuls 44 % veulent une majorité absolue, un chiffre en légère hausse mais qui reste révélateur de divisions.

Les Français se montrent ouverts à ce que les initiatives citoyennes puissent aboutir au retrait de certaines lois.

L’actualité a été marquée par une forte mobilisation citoyenne, avec la pétition contre la loi Duplomb (plus de 2 millions de signatures) et la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre. Aujourd’hui, 69 % des Français estiment que les propositions issues de ces mouvements sont mal prises en compte par les parlementaires, un constat partagé dans toutes les familles politiques, notamment par les proches d’Ensemble (30 % seulement les jugent bien prises en compte) et des LR (35 %).

Par ailleurs, 78 % des Français souhaitent qu’une pétition ayant atteint un certain seuil puisse conduire à un vote au Parlement, même pour une loi déjà adoptée. Ils y voient un moyen d’expression face aux mesures impopulaires (75 %), un renforcement de la démocratie (72 %) et un contre-pouvoir face aux élus (71 %). Mais 59 % craignent une montée des tensions, et 52 % redoutent des blocages institutionnels et une instabilité législative.

Les sympathisants d’Ensemble et des LR, bien que plus critiques, reconnaissent majoritairement cet effet d’expression citoyenne (67 % et 74 %), tandis que ceux de gauche et du RN y voient surtout des effets positifs.

*Enquête réalisée par Toluna Harris Interactive en ligne du 26 au 30 septembre 2025. Échantillon de 1 065 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

A propos de Séance Publique

Depuis plus de 20 ans, Séance Publique accompagne les entreprises et leurs décideurs dans leurs relations avec les pouvoirs publics. Le cabinet intervient, sur un portefeuille de plus de 50 clients (grandes entreprises, ETI et fédérations…), dans tous les secteurs économiques qui font l’objet de réflexions au sein des pouvoirs publics, de travaux législatifs ou réglementaires. Partenaire de leur action sur le long terme, Séance Publique accompagne ses clients de la définition de stratégies d’affaires publiques et d’influence à leur mise en œuvre.

Avec une quinzaine de collaborateurs, le cabinet s’appuie sur une expertise institutionnelle reconnue, d’un réseau de haut niveau donnant un accès fluide à un dialogue construit et pérenne avec les pouvoirs publics et un ancrage unique dans les territoires, faisant du cabinet le trait d’union entre les décisions publiques nationales et territoriales.

A propos de HEIP

Depuis 125 ans, l’École des hautes études internationales et politiques est un établissement libre d’enseignement supérieur privé fondé en 1899 par Dick May sous le nom d’École des hautes études sociales, qui incarne l’esprit d’ouverture et les valeurs de la République. Pionnière dans les domaines des sciences politiques et des relations internationales, l’école accueille 1500 étudiants sur 7 campus (Paris, Paris, Bordeaux, Lyon, Rennes, Londres, Toulouse, Genève). Ses enseignements, fondés sur l’excellence et articulés autour de 3 valeurs fortes – penser, débattre, agir – ont pour ambition de former des citoyens éclairés et de futurs professionnels accomplis capables de défendre et promouvoir les idéaux républicains dans leur vie professionnelle et personnelle.

A propos de Toluna Harris Interactive

TOLUNA – HARRIS INTERACTIVE est le partenaire des études agiles pour penser le monde de demain. Toluna révolutionne le monde des insights consommateurs et citoyens en combinant technologie innovante et accès direct en temps réel à la plus grande communauté mondiale dédiée aux études. Harris Interactive regroupe les meilleurs experts et accompagne tous types de clients à prendre les bonnes décisions, avec un temps d’avance.