PARIS : 50 %, 75 %, les enchères sur le potentiel de bais…
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PARIS : 50 %, 75 %, les enchères sur le potentiel de baisse des marchés sont ouvertes
Nombreux de ceux qui nous promettaient le ciel pour les actifs les plus à risque se révèlent les pires cassandres ces derniers jours. Est-ce la bérézina des valeurs technologiques et des cryptomonnaies ou une stratégie d’épouvantail à destination des politiques monétaires ? Toujours est-il que les enchères vont bon train. 50 % de baisse des indices actions nous promet-on, au mieux.
L’estimation n’a, en réalité, rien d’extravagant. Elle correspond au retour des indices mondiaux dans leur tendance de long terme, pas en haut de cette borne, mais en bas, voire ponctuellement au-delà, comme c’est généralement le cas à l’occasion des corrections de marché. Elle est, de même, cohérente avec ce que suggèrerait une normalisation de la plupart des indicateurs de valorisation fondamentaux, Q de Tobin, ou autre Hussman ou Buffet, dans un environnement monétaire moins porteur. Elle gommerait les excès de valorisation par rapport à la croissance du PIB nominal et serait, enfin, en phase avec ce que l’on peut estimer nécessaire pour stopper les phénomènes spéculatifs sur les matières premières, en large partie responsables du choc inflationniste et à ce titre, probablement en ligne avec l’objectif de la FED.
Au total, les chances qu’une correction de cette ampleur s’effectue sont plus importantes que l’inverse et nous avons suffisamment pointé ce risque ces dernières années pour adhérer à cette conclusion.
Reste l’incertitude sur les conditions dans lesquelles s’effectuera cet ajustement et le temps qu’il prendra. Il est probable que même un doublement des Fed Funds de 1 % à 2 % d’ici la fin de l’été n’ait pas le pouvoir de confisquer les excédents de liquidités de plus de dix années de quantitative easing. L’histoire pourrait, cependant, être singulièrement différente si la FED venait à accélérer la cadence. C’est tout l’enjeu des choix monétaires et du diagnostic que l’on peut aujourd’hui porter sur l’évolution des taux d’intérêt de moyen et long terme. Or, à ce stade, les arguments en faveur d’un pic, l’emportent.