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PARIS : 20 minutes en mer avec Alan ROURA

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PARIS : 20 minutes en mer avec Alan ROURA

À bord de l’Imoca Hublot sur la 16e édition de la transat Jacques-Vabre, le skippeur et ambassadeur de la maison horlogère suisse nous livre sa vision et sa gestion du temps en mer.

Cap sur Fort-de-France ! Le 29 octobre, le coup d’envoi de la 16e édition de la transat Jacques-Vabre, qui fête cette année ses 30 ans, était donné au Havre. La cité normande est l’habituel lieu de départ de la mythique course à la voile. Près de 100 tandems et 95 bateaux se sont ainsi élancés en mer entre la Normandie et la Martinique avec au menu trois parcours inédits pour les quatre classes de bateaux ayant pris le départ. Les Class40, eux, restent en Atlantique Nord avec tout de même plus de 4 500 milles à parcourir, un passage par l’île de Sal, ce qui fait bien de la Route du Café la plus longue des transats.

De leur côté, les ovnis des mers, les Ultimes, vont encore plus au sud, jusqu’à l’île de l’Ascension, avant de remonter vers la Martinique avec environ 7 000 milles devant les étraves. Enfin, les Ocean Fifty et les Imoca empruntent la même route et feront un crochet par l’Atlantique Sud via l’archipel brésilien de Sao Paolo & Sao Pedro pour les monocoques et par l’île de Fernando de Noronha pour les multicoques. Un tracé les obligeant à affronter par deux fois le redoutable Pot-au-noir et parcourir près de 6 000 milles nautiques.

Ce périple, le skipper et ambassadeur Hublot Alan Roura (accompagné de son coéquipier Simon Koster) va l’emprunter une fois que les conditions météorologiques difficiles seront passées et que son Imoca Hublot pourra filer vers le large. À 30 ans, il est le plus jeune finisher du Vendée Globe (2016) et le recordman de l’Atlantique Nord en solitaire en 2019. Le maître d’œuvre de cette formule 1 des mers qu’est l’Imoca Hublot participe à la Jacques-Vabre pour la quatrième fois. Son objectif ? Se préparer au mieux pour le départ de la dixième édition du Vendée Globe en 2024. En attendant de pouvoir larguer les amarres en direction de Fort-de-France, Alan Roura revient pour MyWatch sur sa gestion du temps lors de la course et sur les heures qui s’égrènent en mer.

Arthur Frydman : En mer, entrez-vous dans une dimension temporelle quelque peu différente de celle vécue par les terriens ?

Alan Roura : Une fois sur l’eau, tout change effectivement. Nous passons dans un monde parallèle avec un rythme très différent de celui vécut sur terre et une pression 24 heures sur 24, ce qui fait toute la particularité de notre sport. Il faut donc gérer ça tout en gardant une forte attention pour que le bateau avance comme nous le souhaitons sans oublier les temps de récupération permettant de rester lucide.

Qu’en est-il du retour sur terre ?

Le retour de chaque navigation donne une impression étrange. Nous n’avons pas envie que le temps s’arrête. En course, nous vivons notre sport sur notre bateau, loin de tout. Or il s’est passé de nombreux évènements sans nous. On se sent alors quelque peu perdu. Il faut rapidement reprendre un rythme, ce qui est souvent compliqué. Avoir le bon temps de repos pour se remettre dans une vie normale. Personnellement, je dois terminer la course dans ma tête pour redevenir pleinement un être humain.

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