Les collections du musée Matisse sont fondées essentiellement sur des libéralités liées aux donations d’Henri Matisse et de ses héritiers à la Ville de Nice depuis 1953, auxquelles il faut ajouter des dépôts de l’État (musée du Louvre, musée d’Orsay, musée national d’Art moderne).

La politique d’acquisitions que nous poursuivons permet à notre institution de perpétuer sa mission d’étude de ses collections et de diffusion de l’oeuvre de Matisse.
Une réflexion ciblée sur les collections d’art graphique, les imprimés, la photographie et les fonds documentaires permet d’envisager un enrichissement raisonné de la collection, favorisant des dialogues féconds avec la collection du musée.
C’est dans ce contexte que le musée Matisse a pu faire l’acquisition d’un dessin, d’une gravure et d’un ensemble d’archives issus de la collection « Odette Magliano ».
Henri Matisse fait entrer Odette Magliano dans son atelier à l’été 1952. Celle-ci devient son assistante durant les deux dernières années de sa vie, jusqu’en 1954.
Elle participe notamment (au même titre que Jacqueline Duhême, Katia-Carmen Leschennès ou encore Paule Caen-Martin) à la création et à la mise en place des compositions en papiers gouachés découpés sur les murs de l’atelier du Régina.
Sur les instructions de Matisse, Odette épingle, par exemple, des formes en papiers gouachés découpés (La Perruche et La Sirène1, Stedelijk Museum, Amsterdam).
Les oeuvres qu’Odette Magliano a reçues de Matisse ont toujours été conservées en mains privées. Le musée se réjouit d’avoir pu les acquérir. Leur valeur pour la collection, leur lien intime avec l’artiste, son atelier et Nice en font un ensemble unique, désormais préservé dans les collections de la Ville de Nice.

Le dessin occupe une place centrale dans les oeuvres conservées par le cabinet d’art graphique du musée Matisse. Dans la première donation qu’il choisit de faire à la Ville de Nice en 1953, Matisse sélectionne quatre dessins parmi huit oeuvres offertes, soulignant ainsi l’importance qu’il leur attribue.
La collection de dessins de Matisse que le peintre et ses héritiers ont donné à la Ville de Nice compte près de deux-cents feuilles. Comme telle, elle est, avec celles du Museum of Modern Art à New York, du Baltimore Museum of Art et du Centre Pompidou – Musée national d’art moderne à Paris, l’une des plus importantes au monde. Elle réunit d’insignes chefs-d’oeuvre qui jalonnent et éclairent comme peu d’autres ensembles la carrière de l’artiste.
La qualité remarquable des dessins qui composent ce corpus confère à celui-ci une importance et une influence telles qu’ils façonnent et enrichissent notre compréhension globale de l’oeuvre de Matisse. Son ampleur et sa diversité nous plongent pleinement dans le processus créatif de l’artiste.