NICE : François de Canson : « Un cœur de l’été primordial…
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NICE : François de Canson : « Un cœur de l’été primordial pour notre économie »
Ce matin lundi 26 août 2024, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme (CRT), participait à la présentation du bilan de la saison touristique estivale 2024.
L’intervention de François de Canson :
Il est toujours intéressant de faire ces points d’étape à la veille de la rentrée des classes sur les grandes tendances des deux mois du cœur de l’été, les pics, les inquiétudes, les anachronismes, les bonnes surprises…
Car in fine de quelle réalité parlons nous ?
A l’échelle de la région juillet et aout représentent 30% du tourisme annuel… avec de très hauts taux d’occupation à maintenir, des flux à organiser et à apaiser sur certaines zones, des conflits d’usage à limiter le plus possible pour offrir la meilleure expérience à nos visiteurs. Alors oui on peut toujours faire plus sur ces mois là mais l’enjeu est plutôt de faire mieux.
Si on dézoome un tout petit peu on s’aperçoit que la haute saison se joue en fait sur 5 mois, de Mai à Septembre où là nous doublons la mise. 5 mois qui concentrent 60% de notre tourisme annuel.
Aussi c’est en octobre que nous ferons le bilan régional de la haute saison.
Ici vous voyez poindre les enjeux,
- Un cœur de l’été primordial pour notre économie qui doit être préservé et maintenu à haut niveau avec des enjeux : d’acceptabilité pour nos habitants, de confort, de qualité de service et de préservation de notre environnement
- Un cœur de l’été qui représente un poids équivalent à celui de mai, juin et septembre, ces fameuses ailes de saison qui sont des mois qui peuvent absorber des hausses de fréquentation.
- D’octobre à avril : les 40% restants sont de véritables terrains de jeu des politiques de désaisonnalisation.
Alors que disent les chiffres sans pour autant vous assommer de données.
Depuis le début de l’année 2024, la fréquentation des Français en Région Sud est en hausse de 4% et celle des touristes internationaux progresse de plus de 7%.
Pour cet été, la région Sud fait partie des seules régions françaises qui devraient garder leur niveau de fréquentation estivale de l’année dernière (année de référence), la plupart ayant connu une baisse, parfois importante notamment en juillet. Alors ce mois de juillet atypique a fait couler beaucoup d’encre en France par un démarrage plus poussif qu’à l’accoutumée et une inflexion de la clientèle française dans certains territoires.
Il n’y a pas une raison à cela mais un faisceau conjoncturel :
- De très longs ponts de mai qui ont mené à un étalement des départs estivaux
- Une météo capricieuse
- Les élections législatives qui ont couru jusqu’au 7 juillet et le climat d’incertitude qui allait avec
- Un réel sujet de pouvoir d’achat pour une partie des visiteurs.
- Un retour à plein des offres low-cost et séjours bons marchés chez nos concurrents (Espagne, Portugal, Maghreb, …)
Et un retour en majesté des réservations de dernière minute comme en pré-Covid. Notre région reste bien positionnée et même très bien positionnée.
Si l’on va plus loin dans le détail, au regard des premiers chiffres stabilisés dont nous disposons 1er Juillet 20 Aout.
Stabilité de la clientèle française
+3% de clientèle étrangère – Pour rappel, la clientèle internationale représente 29% de notre fréquentation, injecte près de la moitié des recettes, là où la clientèle locale qui représente elle aussi 29% de notre fréquentation, ne contribue que pour 13% des recettes.
Hôtellerie urbaine du 1er juillet au 20 août, nous avons un taux d’occupation exceptionnel de 83,4% sur l’ensemble de la région, en hausse de +2,2 points par rapport à l’été dernier.
Pour le mois d’août, qui reste le plus fréquenté de l’année, selon les territoires, les taux d’occupation sont compris entre 79% et 94% :
- 94% Var (+1 pt)
- 91% Alpes-Maritimes (+0,5 pt)
- 83% Bouches-du-Rhône (+4 pts)
Hôtellerie de plein air
Pour le mois de juillet, la fréquentation des campings de la région (en nuitées touristiques) est en baisse sur les 2 premières semaines de -5% par rapport à 2023 puis amorce une hausse sur les 2 dernières semaines de juillet.
Le mois d’août enregistre +2% sur la semaine du 29 juillet au 4 août et +6 % sur la 2ème semaine d’août (du 5 au 11 août). Le prévisionnel pour la semaine du 15 août était en nette avance pour les réservations avec + 19% par rapport 2023 à date. Pour la fin de saison fin août et septembre, les prévisions sont bonnes avec des réservations en avance … gageons que la météo soit de notre côté.
Sur l’ensemble de la saison d’avril à septembre 2024, la hausse de fréquentation est estimée à +9% en nombre de réservations à date.
Données du locatif :
Les nuitées touristiques dans les hébergements locatifs sont en hausse de +10,3% du 1er au 18 août. Pour rappel au mois de juillet la fréquentation enregistrée dans ces hébergements était déjà en progression de +11%.
Je profite d’être ce matin aux côtés de Christian Estrosi car Nice par de nombreux aspects incarne ce vers quoi le tourisme et notamment le tourisme urbain doit tendre.
J’entends déjà pointer les remarques classiques, de type « c’est facile pour eux », « le tourisme est né sur leur promenade », « ils ont tout… la culture le sport le patrimoine les espaces naturels à portée… ».
Si seulement c’était si simple. Si seulement le tourisme n’était qu’une question de rente. Avec Renaud Muselier, nous n’avons qu’un objectif en matière touristique.
PRESERVER ET DEVELOPPER L’ECONOMIE TOURISTIQUE, qui est la première économie de notre région avec 21 Milliards de retombées économiques et plus de 150 00 emplois non délocalisables TOUT EN CONJUGUANT RESPECT DE NOS HABITANTS ET DE NOTRE ENVIRONNEMENT.
La première clef est celle de la désaisonnalisation.
En région, en 10 ans, notre fréquentation annuelle a progressé de 7%, avec une stabilité sur le cœur de l’été et des progressions de 13% sur l’hiver, de 10% au printemps et en automne, là où nous pouvons plus accueillir ! La destination de Nice est exemplaire sur ce sujet, avec notre projet commun de Nice Côte d’Azur en Hiver qui a mobilisé plus de 3 millions d’euros de promotions fédérés avec le soutien d’Atout France et de nombreux distributeurs. C’est une campagne record dont nous vous présenterons les résultats et la saison 2 début octobre.
Un autre levier est celui de rayonner pour faire mieux connaitre, aimer et respecter notre territoire
La Région est terre de festivals, première région pour leur accueil de festivals en Europe, à ce jeu Nice n’est pas en reste vous qui sortez des 24 concerts du festival de jazz. Mais aussi terre de sports et terre de grands événements… que dire pour votre territoire 2023 Coupe du monde de rugby vous accueillez une équipe en résidence et 4 matchs sur 10, 2024 vous enchainez arrivée historique du Tour de France et les 6 matchs de foot des jeux olympiques, 2025 l’UNOC avec le congrès mondial des océans, 2026 nous remportons ensemble les rendez-vous en France et accueillerons le plus grand sommet du tourisme en France, et ainsi de suite jusqu’en 2030 où l’intégralité du pôle glace des jeux d’hiver sera ici, le plus gros village olympique, le pôle média…
Ca marche parce que nous sommes unis que nous avançons ensemble chacun avec nos forces et nos différences mais avec un seul et même objectif.
Toute cette effervescence ne peut prendre sens que si en parallèle on donne des gages d’amour de respect et d’attention à nos habitants, nos professionnels et notre environnement en général.
Votre ville conserve sa plus haute distinction depuis 1975 vous êtes labellisés 4 Fleurs qui est la plus grande reconnaissance pour la qualité du cadre de vie d’une commune,
2021 vous entrez au patrimoine de l’UNESCO quel meilleur gagne de protection du patrimoine et sa reconnaissance à l’échelle mondiale ?
Nous sommes passés, 1ère région de France en nombre d’établissement labellisés Clef Verte, nous n’étions que 3ème il y a seulement 2 ans, merci à l’hôtellerie de Nice qui a fait un bond spectaculaire depuis 2 ans ! Enfin et je terminerai par cela, la principale gageure quand on est une métropole touristique (et ce n’est pas le même sujet dans les territoires moins dotés en lits) est d’arriver à ne pas monter touristes, habitants et professionnels les uns contre les autres. Le risque était grand avec l’avènement de l’hébergement locatif de voir s’éroder l’hôtellerie, source d’emplois et d’investissements importants pour notre région. Ces emplois qui ne sont pas délocalisables et qui permettent grâce à un large spectre de compétences de faire vivre des familles entières de toutes classes sociales, se doivent d’être préservés malgré une ubérisation de l’économie en général. Tout comme les habitants ne doivent pas être lésés dans leur recherche de logements par une explosion du locatif courte durée. La clef est celle d’une régulation intelligente de l’offre locative par les communes, dont Nice a été un précurseur et est désormais un exemple.
Là aussi le résultat en région est sans appel :
– Les hébergements marchands, créateurs d’emplois, sont aujourd’hui utilisés pour 59% des séjours, contre 46% en 2011
– Et l’hôtellerie n’a pas perdu de part de marché avec toujours 17% des séjours.
En conclusion, aujourd’hui 96% des touristes se disent satisfaits de leur séjour en région, les très satisfaits étant passés de 42 à 56% en 10 ans. Mais il nous faut aller plus loin et réfléchir différemment. Aussi, une étude est en cours pour mesurer la satisfaction de nos habitants vis-à-vis du tourisme et les points prioritaires sur lesquels agir ; cette étude guidera nos prochaines priorités et sera présentée le 14 novembre.