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MARSEILLE : Santé mentale des jeunes, une génération sous pression

En 2025, année où la santé mentale s’érige en grande cause nationale, une étude de la Mutualité Française tire la sonnette d’alarme : un jeune sur quatre en France souffrirait de dépression.

Entre anxiété face à l’avenir, précarité économique et sentiment d’isolement, le mal-être des jeunes ne cesse de s’aggraver. Une situation qui met en évidence l’urgence d’une mobilisation collective pour préserver la santé mentale de toute une génération.

Un constat alarmant

L’enquête Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer, menée auprès de 5 633 jeunes de 15 à 29 ans, montre que 25 % présentent des signes de dépression. Ce taux, bien supérieur aux 14 % qui se disent en mauvaise santé mentale, traduit une banalisation inquiétante de la souffrance psychique.

Le harcèlement, un fléau durable

Les réseaux sociaux, omniprésents dans le quotidien des jeunes, jouent un rôle ambivalent : à la fois refuge et amplificateur du mal-être. Plus de quatre jeunes sur dix y passent plus de trois heures par jour, et ceux qui y consacrent le plus de temps sont aussi les plus nombreux à souffrir de dépression. Le cyberharcèlement, qui touche un quart d’entre eux, accentue encore ces troubles.

Indépendament de ce phénomène sur les plateformes, le harcèlement, scolaire notamment joue un rôle important dans la question de la santé mentale.

« Plus globalement, un jeune sur deux (52 %) a déjà été confronté à une forme de harcèlement scolaire : 31 % comme victime directe, 23 % comme témoin et 11 % reconnaissent avoir eu des comportements blessants. Ces expériences laissent des séquelles durables : parmi les jeunes harcelés, 75 % s’inquiètent pour leur avenir personnel, contre 61 % chez ceux qui ne l’ont pas été » révèle l’étude de la Mutualité Française.

La Région Sud a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire une priorité. Elle y consacre un million d’euros par an pour prévenir toutes les formes de harcèlement, y compris le cyberharcèlement, et encourager la mobilisation des jeunes, des parents et des personnels éducatifs. La formation des agents de lycées, la création d’une Garde régionale des Lycées, des ateliers de sensibilisation et un prix régional “Pour en finir avec le harcèlement scolaire” participent à créer un environnement plus sûr et plus bienveillant.

Un accès aux soins encore inégal

Si la question de la santé mentale des jeunes est aujourd’hui centrale, l’accès aux soins reste limité. Seuls 38 % des jeunes ont déjà consulté un professionnel à ce sujet, et près d’un sur cinq y renonce, par peur du jugement, manque de moyens ou méconnaissance des dispositifs existants.

Pour pallier ces obstacles, la Région Sud déploie le Pass Santé Jeunes, un dispositif destiné aux 15-26 ans pour faciliter l’accès aux soins médicaux et psychologiques. Son coupon psychologique, d’un montant de 90 euros, permet de financer tout ou partie de consultations auprès de psychologues libéraux agréés. Ce dispositif, simple et accessible à tous sans condition de ressources, favorise un suivi rapide et de proximité. En rendant le soutien psychologique plus abordable, il offre une réponse concrète à une jeunesse en quête d’écoute et de solutions durables.

Des fractures selon le genre, l’âge et la condition sociale

Les jeunes femmes sont plus touchées (27 % contre 22 % des hommes), tout comme les 22-25 ans (28 %, contre 19 % chez les 15-17 ans). Près de 94 % des jeunes s’inquiètent pour leur avenir ou la situation mondiale, et la précarité triple le risque de dépression : 47 % des jeunes en difficulté économique sont concernés, contre 16 % parmi les plus aisés. L’isolement social pèse également lourd : les jeunes ayant une vie sociale peu active se déclarent beaucoup plus souvent en mauvaise santé mentale, et plus de la moitié ressentent une solitude persistante.

Vers une société plus bienveillante

Face à cette situation, les jeunes expriment des attentes claires : améliorer l’accès aux soins psychologiques, renforcer la prévention, la sensibilisation et créer des conditions de vie plus apaisées. Au-delà du traitement des symptômes, ils appellent à s’attaquer aux causes profondes du mal-être : précarité, isolement, pression scolaire et professionnelle. Derrière ces revendications, se dessine une aspiration commune : celle d’une société plus attentive, plus équitable, où la santé mentale ne serait plus reléguée au second plan.

Une enquête inédite sur l’ampleur du phénomène

L’enquête « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer : cartographie des inégalités«  a été réalisée conjointement par la Mutualité française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram. Menée en ligne du 14 au 30 avril 2025 par Ipsos, elle repose sur un échantillon de 5 633 jeunes âgés de 15 à 29 ans, représentatif de la population française, incluant les départements et régions d’outre-mer.

Le questionnaire, composé de 23 items, explore la santé mentale, la qualité de vie, les habitudes quotidiennes et la perception de l’avenir. L’évaluation de la dépression s’appuie sur le PHQ-9, un auto-questionnaire validé à l’international, qui mesure la présence et la sévérité des symptômes dépressifs sur les deux semaines précédant l’enquête.

SOURCE : Région Sud.